Samedi 6 février, nous avons organisé le 1er forum des think tanks, à la Sorbonne, à Paris. "Nous", ce sont 22 think tanks différents, de la gauche communiste à la droite libérale, en passant par les écologistes et le think tank de Jean-François Kahn. Nous avons décidé cela tous ensemble, très simplement. Chaque think tank acceptant de placer 400€ dans le pot commun pour rendre la journée possible, ouverte à tous, gratuite et pas obligatoire ! Une quarantaine de bénévoles ont donné beaucoup de leur temps pour permettre ce moment évidemment démocratique. Nous avons tous mis la main à la pâte, dans la joie et la bonne humeur. La journée a été un franc succès, très surprenant par son ampleur il est vrai, et aussi un peu bordélique, car nous étions une troupe improvisée et non une société organisatrice d'événements.
Ironie véritable, si j'avais eu à prévoir le soutien et les encouragements d'un journal, j'aurai pu miser sur Marianne : nous avions choisi le débat d'idées sans applaudissements, pour éviter les effets de manche toujours faciles et parfaitement inutiles, la mésentente cordiale, la confrontation libre et paisible, nos travaux respectifs sont nombreux et sérieux, et bien sûr contestables, ils sont disponibles gratuitement sur nos sites, la journée était peuplée de bénévoles généreux, de citoyens de tous âges, de toutes conditions (pas tout à fait) et de toutes opinions réunis en une joyeuse et imparfaite délibération.
Loin de recevoir les félicitations de Marianne - ou pour le moins une critique constructive- je lis sous la plume d'un certain Régis Soubrouillard (un énième pseudo ?) la énième tirage ironique et méprisante, farcie de suspicion, où jamais n'a sa place l'hypothèse d'une démarche collective et honnête - ce que ce fut pourtant- et bien compris comme telle, nous amenant hélas à refuser de nombreuses personnes fautes de places. Mépris pour le travail accompli, ironie facile, manie de la formule - elle évite le temps passé à l'étude-, prose étique, pleine d'une morgue invraisemblable. Mais vous, M. Soubrouillard, qu'avez-vous fait de si grand pour vous permettre un tel mépris ? Où puisez-vous cette assurance d'être supérieur ? Où sont vos grandes idées originales pour régler les problèmes que nous rencontrons ?
Cerise déconfite sur le gâteux (vous voyez, c'est facile à faire), les commentaires... Ah ! les commentaires qui accompagnent le texte de Soubrouillard (non, décidémment c'est un pseudo !) sur le site de Marianne... Lisez-les, tous, vous verrez : ils suivent l'auteur et le ton de l'article comme les braves soldats suivent leur adjudant: en rythme et au pas ("un kilomètre à pied, ça use, ça use", etc.). Et là, je dois dire à mes amis de Marianne, attention ! Vous dîtes être le magazine qui fait de la confrontation et du pluralisme son cheval de bataille, son invite principale, prenez-garde à ne pas vous retrouver aligné sous le signe d'une pensée unique. Ce serait un trop cruel retournement. Voyez plutôt.
PS : je continue à trouver déplorable cette manie de ne pas permettre la réponse de l'internaute sans réclamer préalablement son inscription sur le site comme membre du "réseau". Or, je ne veux pas devenir membre d'un "réseau", je veux simplement répondre à un article de Marianne.
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