Rencontre avec Dominique Reynié from CEVIPOF on Vimeo.
On ne peut comprendre les récents succès électoraux de partis politiques comme le Front national ou les "Vrais finalandais" si on ne les inscrit pas dans un cadre plus vaste. Dans tous les pays du Vieux continent, se produit un phénomène politique comparable, que je désigne sous le terme de “populisme patrimonial”. Le populisme patrimonial est un mouvement politique contemporain né d’une inquiétude des Européens de voir simultanément remis en cause leur patrimoine matériel, ou leur niveau de vie, et leur patrimoine culturel, ou leur mode de vie, par les effets de la globalisation économique et du vieillissement démographique.
Le patrimoine matériel recouvre les éléments qui déterminent le niveau de vie tels que le pouvoir d'achat, mais en incluant les prélèvements obligatoires, ou encore le coût et la qualité des grandes prestations publiques, tels que la santé, l’éducation, les transports ou la sécurité. Le patrimoine immatériel recouvre les éléments qui définissent le mode de vie : il s’agit d’un ensemble de valeurs dans lesquelles une société se reconnaît, telles que la liberté individuelle ou l’égalité entre les individus, et d’une pluralité d’éléments, réels et symboliques, qui concourent à produire un monde culturel jugé traditionnel ou familier, et parmi lesquels il faut aussi compter l’environnement architectural et les paysages naturels.
L'attachement des Européens à des droits sociaux et à des systèmes d’assurance et de redistribution généreux les rend dépendants de la croissance démographique. Or, de fait, celle-ci procède désormais presque exclusivement de l’immigration, laquelle modifie l’équilibre ethnoculturel des sociétés d’accueil. Il existe donc un point de contradiction entre les deux patrimoines dès lors que les Européens ne font plus assez d’enfants.
On le voit, les causes de la déstabilisation patrimoniale sont tantôt extérieures, la globalisation économique, tantôt intérieures, le déclin démographique. L'immigration n'est une cause extérieure qu'en apparence si l'on veut bien admettre que sa nécessité est déterminée par le déclin démographique de l'Europe, lequel est une cause interne, et l’attachement des Européens à des droits sociaux, par exemple l’âge du départ à la retraite.
La crainte d’une déstabilisation matérielle et culturelle donne naissance à une demande de protection et favorise la résurgence d’une pensée conservatrice débordant largement le clivage gauche droite. En raison de sa nature matérielle et immatérielle, ce conservatisme peut mobiliser les classes les plus modestes de la société jusqu’aux strates supérieures, selon que l’accent est mis sur la dimension matérielle ou sur la dimension culturelle de la crise.
En Europe, sur un plan politique, cette double inquiétude a été identifiée par les partis d'extrême droite, tandis que la crise des finances publiques affaiblit structurellement la capacité d’action des partis de gouvernement. Saisissant cette opportunité, les partis d’extrême droite opèrent une reconversion vers cette nouvelle forme de populisme que je qualifie de "patrimonial". Tantôt nouveaux partis, tantôt anciens partis reconvertis, ils s'attachent à prendre en charge la double défense du patrimoine, matériel et culturel. C’est, par exemple, le Parti du Progrès en Norvège, les Vrais Finlandais, les Démocrates de Suède, le Parti du Peuple Danois, le Parti pour la Liberté, aux Pays-Bas, le Vlaams Belang, en Belgique, le FPÖ autrichien, l’UDC suisse, la Ligue du Nord en Italie, le Laos en Grèce ou le BNP et le UKIP en Grande-Bretagne. En France, le Front national a entamé et presque achevé ce processus de conversion au populisme patrimonial sous l’impulsion d’une nouvelle génération de cadres amenée par Marine Le Pen. L’assise électorale du populisme patrimonial est potentiellement très large car la combinaison des deux types de crainte, à propos du niveau de vie et à propos du mode de vie, lui confère une base sociologique de type interclassiste.
Le populisme traditionnel qui, par définition, ne reconnaît pas la pluralité des groupes sociaux en dehors du partage sommaire opposant un peuple à des élites déclarées incompétentes et corrompues, se régénère et s’accomplit dans le modèle patrimonial qui rend possible la jonction entre les catégories populaires et les catégories intermédiaires de la société, voire une fraction des couches supérieures pour lesquelles le patrimoine identitaire peut fournir le motif principal ou suffisant de mobilisation. C'est ce qui permet aux partis populistes de type patrimonial d'accéder à une base électorale capable de donner à leur mouvement les apparences avantageuses d'un peuple réuni.
Les classes moyennes sont la fraction la plus exposée au populisme patrimonial dès lors que ses membres éprouvent le sentiment d’une menace affectant simultanément les deux dimensions de leur patrimoine. C’est l’une des raisons pour lesquelles le populisme patrimonial est en mesure de briser l’équilibre des sociétés européennes (cf. mon livre Populismes : la pente fatale, Plon).
Samedi 6 février, nous avons organisé le 1er forum des think tanks, à la Sorbonne, à Paris. "Nous", ce sont 22 think tanks différents, de la gauche communiste à la droite libérale, en passant par les écologistes et le think tank de Jean-François Kahn. Nous avons décidé cela tous ensemble, très simplement. Chaque think tank acceptant de placer 400€ dans le pot commun pour rendre la journée possible, ouverte à tous, gratuite et pas obligatoire ! Une quarantaine de bénévoles ont donné beaucoup de leur temps pour permettre ce moment évidemment démocratique. Nous avons tous mis la main à la pâte, dans la joie et la bonne humeur. La journée a été un franc succès, très surprenant par son ampleur il est vrai, et aussi un peu bordélique, car nous étions une troupe improvisée et non une société organisatrice d'événements.
Ironie véritable, si j'avais eu à prévoir le soutien et les encouragements d'un journal, j'aurai pu miser sur Marianne : nous avions choisi le débat d'idées sans applaudissements, pour éviter les effets de manche toujours faciles et parfaitement inutiles, la mésentente cordiale, la confrontation libre et paisible, nos travaux respectifs sont nombreux et sérieux, et bien sûr contestables, ils sont disponibles gratuitement sur nos sites, la journée était peuplée de bénévoles généreux, de citoyens de tous âges, de toutes conditions (pas tout à fait) et de toutes opinions réunis en une joyeuse et imparfaite délibération.
Loin de recevoir les félicitations de Marianne - ou pour le moins une critique constructive- je lis sous la plume d'un certain Régis Soubrouillard (un énième pseudo ?) la énième tirage ironique et méprisante, farcie de suspicion, où jamais n'a sa place l'hypothèse d'une démarche collective et honnête - ce que ce fut pourtant- et bien compris comme telle, nous amenant hélas à refuser de nombreuses personnes fautes de places. Mépris pour le travail accompli, ironie facile, manie de la formule - elle évite le temps passé à l'étude-, prose étique, pleine d'une morgue invraisemblable. Mais vous, M. Soubrouillard, qu'avez-vous fait de si grand pour vous permettre un tel mépris ? Où puisez-vous cette assurance d'être supérieur ? Où sont vos grandes idées originales pour régler les problèmes que nous rencontrons ?
Cerise déconfite sur le gâteux (vous voyez, c'est facile à faire), les commentaires... Ah ! les commentaires qui accompagnent le texte de Soubrouillard (non, décidémment c'est un pseudo !) sur le site de Marianne... Lisez-les, tous, vous verrez : ils suivent l'auteur et le ton de l'article comme les braves soldats suivent leur adjudant: en rythme et au pas ("un kilomètre à pied, ça use, ça use", etc.). Et là, je dois dire à mes amis de Marianne, attention ! Vous dîtes être le magazine qui fait de la confrontation et du pluralisme son cheval de bataille, son invite principale, prenez-garde à ne pas vous retrouver aligné sous le signe d'une pensée unique. Ce serait un trop cruel retournement. Voyez plutôt.
PS : je continue à trouver déplorable cette manie de ne pas permettre la réponse de l'internaute sans réclamer préalablement son inscription sur le site comme membre du "réseau". Or, je ne veux pas devenir membre d'un "réseau", je veux simplement répondre à un article de Marianne.
Nous en parlons avec Jacques Julliard, à l'invitation d'Alain Finkielkraut, dans son émission Répliques, sur France Culture.
Face aux menaces qui pèsent sur sa sécurité, la France doit pouvoir compter sur une armée performante. Des investissements considérables doivent être consentis pour continuer à rénover des outils militaires parfois vieillissants et mal adaptés aux nouveaux enjeux. Le contexte actuel n’est pas favorable à cet effort financier : la défense, en effet, ne sera pas épargnée par l’effort de compression des dépenses que la France doit conduire pour redresser ses finances. Pour affronter ces restrictions tout en maintenant nos capacités de défense et d’intervention, plusieurs solutions existent. La première d’entre elles est la mutualisation des moyens militaires au sein des alliances européennes ou occidentales, chaque membre se spécialisant dans les domaines où il est le plus fort. La France se rapprocherait dans un premier temps du Royaume-Uni, dont les intérêts stratégiques et les outils militaires sont proches des nôtres, avant de prendre part à un partage de ses moyens dans le cadre d’un pilier européen de l’OTAN. La révision de notre système de dissuasion nucléaire constitue une deuxième piste pour réaliser des économies sans compromettre nos capacités. Dans ce domaine également, un rapprochement avec Londres peut être envisagé. S’il n’est pas question de mettre en commun notre armement atomique ou le pouvoir de l’utiliser, il est possible d’échanger des informations et de partager les efforts de recherche avec le Royaume-Uni. L’auteur propose enfin de poursuivre la réduction des effectifs publics consacrés à la Défense. L’armée devrait ainsi se concentrer sur son « coeur de métier », la guerre, et déléguer un certain nombre de tâches à des sociétés privées, favorisant ainsi la croissance et l’emploi. Téléchargez la note sur le site de la Fondapol.
Grâce au Bulletin Quotidien(BQ), du 8 février 2010 (p.22), on peut connaître l’opinion qu’a de l’Europe M. Paulo Nogueira Batista, qui est le directeur exécutif pour le Brésil et huit autres pays d’Amérique latine au FMI. Il s’exprimait dans le journal O Globo: «l’Europe agit de façon médiocre et conservatrice (…) la grande réalité, c’est que l’Europe est un continent vieillissant, qui vit des gloires du passé et qui cherche à s’accrocher à des privilèges (…) qui ne reflètent pas son poids réel dans le monde». C'est saisissant de vérité et cela vient étrangement au moment où Obama décide d'annuler sa réunion avec nous, au moment où l'euro est violemment attaqué sur les marchés.
Crédit photo : MarsW, sur Flickr
Sous le titre "L'incroyable histoire de Monsieur SARKO - La fabrication du Président Nicolas Sarkozy", voici les premiers mots d'une biographie de Nicolas Sarkozy sur le blog La Gauche Verte :
"Nicolas Sarkozy. Né en 1955, il est le fils d'un noble hongrois, Pal Sarkösy de Nagy-Bocsa, réfugié en France après avoir fui l'Armée rouge, et d'Andrée Mallah, une juive originaire de Thessalonique".
@ Vindicte3, je me permets de vous renvoyer au contenu de mon livre (Le Vertige social-nationaliste). Voyez les chapitres historiques. La formule "social-nationalisme" a été forgée par Léon Blum en 1933, au moment de contrer l'offensive politique des neo-socialistes (de la SFIO) dont la devise était : "ordre, autorité, nation" ("Votre mot d'ordre me fait frémir", L. Blum). Ils seront exclus de la SFIO. Leurs textes de l'époque témoignent d'une variante conceptuelle du socialisme considérant, par l'observation de l'économie capitaliste, qu'une politique socialiste tendait à devenir impossible parce qu'elle supposait un type d'action publique et un type d'Etat en contradiction avec les mécanismes de l'économie générale (sauf dans le cas d'une révolution mondiale jugée peu probable).
Les neo-socialistes abandonnèrent alors l'internationalisme des socialistes pour imaginer un moment "national" du socialisme. Par voie de conséquence, ils théorisèrent la redéfinition des bases sociologiques du socialisme devenu national : à la place de la classe ouvrière, c'est l'interclassisme qui est retenu. On passe de la "classe" au "peuple" et de l'"internationalisme" au "nationalisme" (très explicitement chez Marquet ou Déat). L'apport de la nation au socialisme, ce sont non seulement les frontières, parce qu'elles circonscrivent le champ de l'action publique et permettent d'imaginer un Etat puissant, mais aussi le sentiment national, donc le nationalisme, parce que son exaltation permet de mobiliser les forces sociales du pays au service de la politique conduite par l'Etat. De là, assez rapidement, vient l'idée d'une mobilisation disciplinaire des citoyens. L'autorité laisse rapidement la place à l'autoritarisme. Blum avait vu juste.
La variante social-nationaliste du socialisme, bien réelle, part d'une question authentique. Que peut un pays, un seul, qui déciderait d'appliquer une politique "socialiste" si les autres pays n'en veulent pas ? Cette question a été le fondement du socialisme nationaliste de Chevènement, que j'inscris dans la même tradition. C'est aussi le cas du PCF, malgrès son soviétisme qui a rogné toutes ses marges d'action jusqu'à la fin des années 1970. En 2005, selon moi, cette variante est revenue à la surface au moment de la bataille contre le Traité constitutionnel européen. Je me suis efforcé de montrer dans mon livre que tous les éléments de la doctrine avait été réunis, plus ou moins confusément. Aujourd'hui, assurément, Mélenchon reprend cette problématique à son compte.
Vous qualifiez ce travail de "propagande"... c'est évidemment trop attendu pour être suffisant. Cela fait un peu "old school", en ce 9 novembre 2009...
Après la Hongrie, la Slovénie, Malte, la Roumanie, la France, la Bulgarie, la Pologne, l'Autriche, la Slovaquie, le Portugal, le Danemark, la Lituanie, la Lettonie, l’Allemagne, le Luxembourg, la Finlande, l'Estonie, la Grèce, la Grande-Bretagne, Chypre, les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne, l'Italie, la Suède et la République tchèque, l'Irlande est devenue le 27e Etat membre de l'Union à ratifier le traité de Lisbonne.
En Pologne et en République tchèque, les deux présidents Lech Kaczynski et Vaclav Klaus, entament donc la dernière phase de leur bras de fer stupide. Ils ont désormais contre eux les deux assemblées élues de leur propre pays, les 25 autres Etats membres de l'Union et le Parlement européen qui approuvait ce texte à une écrasante majorité le 20 février 2008.
Fabien Cazenave épingle sur son blog Jean-Luc Mélenchon pour son dernier post. Voici les mots par lesquels le nouveau député européen commence son post sur son blog : "Ceci est un post d’actualité. Pas n’importe laquelle. Celle d’une toute petite lutte. Petite, parce que c’est un homme tout seul qui la mène à sa façon, Alain Bourgeois, officier mécanicien au Havre. Mais je la trouve très significative. Elle est pour moi emblématique d’une situation que je veux dorénavant pointer et traiter. Celle de l’abaissement de la souveraineté nationale dans l’application de la loi française par les «investisseurs» étrangers. Je crois en effet que plusieurs cas du même style nous alertent sur une nouvelle réalité dans les relations de travail quand le patron est un étranger." La mue se poursuit.
Crédit photo : Barcode Solution in India sur Flickr
L’histoire devient pénible pour nos amis Italiens. Au cœur d’une crise sans précédent, un grand sommet international devait avoir lieu dans ce pays magnifique auquel doivent tant l’économie politique, la théorie des institutions ou les doctrines du gouvernement. En Italie, nous aurions pu contribuer à repenser l’ordre du monde, oeuvrer à l'arrivée des nouvelles grandes puissances dans le cénacle des Etats éminents, accueillir les pays d’Afrique, inscrire la lutte contre la famine et contre le réchauffement climatique au cœur de la nouvelle régulation planétaire. Mais le dernier « G8 », car il n'y en aura pas d'autre, ne sera pas cela. Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a préféré parasiter grossièrement, pour son tout petit compte personnel ce grand rendez-vous planétaire. On ne parle que de photos scabreuses, dans une ambiance médiatique lamentable. Dans le domaine de la vulgarité, en effet, c’est un sommet. Parachevant le tout, ce viel enfant ridicule décide d’inviter ses homologues au milieu des décombres. On ne voit que des ruines. Quel spectacle pour le monde entier ! C’est un acte manqué colossal, et si ces images surréalistes de femmes et d'hommes de pouvoir visitant poliment des maisons effondrées peuvent rappeler ce que fut le cinéma italien du temps de sa splendeur, elles évoquent surtout le déclin de l’Europe.
Crédit photo : Franz Maga, sur Flickr.
Avec le NPA, l'insurrection qui vient, ce sera cool : concerts en live, divers stands, bars, librairies et stages de désobéissance civile. Selon une formule amusante "la participation est libre". Tous ensemble, on commencera par s'en prendre au MEDEF, classique et incontournable, pour ensuite attaquer MacDo, Carrefour, le Pôle Emploi et Pizza Hut. On a les Palais d'Hiver que l'on peut. Pizza Hut, vous vous souvenez ? C'est la marque de pizza pour laquelle Gorbatchev faisait de la publicité il y a quelques années. Il reste encore des réflexes trotskistes au NPA !
Sur Le Monde.fr :
Cf. sur Le Monde.fr, l’article de Laetitia Van Eckhout (avec l’AFP).
Cf.sur Rue 89, l'article de Chloé Leprince.
Crédit Photo : © Ernest Morales
Le Parlement européen vient de publier les résultats de la première vague d’une enquête pré-électorale réalisée dans les pays de l’Union par TNS Opinion du 4 au 15 mai. L’étude révèle un progrès de l’intérêt pour les élections européennes (53% des personnes interrogées se déclarent intéressées, contre 44% en janvier-février). Voici, par ordre d’importance, les enjeux sur lesquels les Européens souhaitent voir se concentrer la campagne électorale (les personnes interrogées pouvaient choisir jusqu’à 5 réponses) :
Voyez l'enquête : ici
Crédit photo : Simple or Difficult par unlimited inspirations, sur Flickr
Vioci les versions sous-titrées sur DailyMotion :
Espagnol : http://tinyurl.com/5-Friends-
Français : http://tinyurl.com/5-Friends-
Allemand : http://tinyurl.com/5-Friends-
Anglais : http://tinyurl.com/5-Friends-
Italien : http://tinyurl.com/5-Friends-
Néerlandais : http://tinyurl.com/5-Friends-
Les sous-titres en slovaque, hongrois et estonien, non pris en charge par DailyMotion, sont disponibles sur YouTube, mais avec une URL unique (la flèche vers le haut, en bas à droite, permet de changer les sous-titres) : http://www.youtube.com/watch?
Crédit photo : Tower of Babel, par Wonders sur Flickr
Crédit photo : I am not a perfext, sur Flickr
Après la Hongrie, la Slovénie, Malte, la Roumanie, la France, la Bulgarie, la Pologne, l'Autriche, la Slovaquie, le Portugal, le Danemark, la Lituanie, la Lettonie, l’Allemagne, le Luxembourg, la Finlande, l'Estonie, la Grèce, la Grande-Bretagne, Chypre, les Pays-Bas, la Belgique, l'Espagne, l'Italie et la Suède, la République tchèque est devenue le 26e Etat membre de l'Union à ratifier le traité de Lisbonne et le 8ème depuis le "non" irlandais.
Comme en Pologne, le traité a été ratifié par les deux
assemblées élues, mais les deux présidents Lech Kaczynski, pour la Pologne, et Vaclav Klaus, pour la République tchèque, feignent de vouloir ne pas
signer le document officialisant la décision de leur représentation
nationale. Il appartient aux Irlandais de les ramener à la raison démocratique.
Voici un clip que la Fondation pour l'innovation politique vient de réaliser et de produire avec la complicité active du Mouvement des Jeunes Européens. Il s'agit d'un clin d'oeil pour rappeler l'importance de voter aux prochaines élections européennes (4-7 juin 2009). Si vous avez suivi la dernière campagne électorale américaine, vous reconnaitrez la création originale. Mais nous avons fait plus fort que Leonardo Di Caprio, puisque les acteurs jouent ici dans toutes les langues de l'Union !
Crédit photo : Mustache Cloud par lilyvanilli72, sur Flickr.
A moins de deux mois des élections européennes (4 et 7 juin), voici une excellente source d'informations sur Le Parlement européen. Tout savoir en 30 questions, par Jean-Luc Sauron, avec une préface de Alain Barrau (Gualino Lextensoéditions, 16€, 175 pages). Cf. notamment la question n°11 ("Au quotidien, qu'est-ce qu'apporte le Parlement européen au citoyen ?"), la question n° 24 ("Y-a-t-il des mécanismes s'apparentant à une responsabilité des politiques devant le Parlement européen ?"), la question n°27 ("Quel est le rôle du Parlement européen vis-à-vis de la Commission européenne ?) ou la question n°30 ("Que change le Traité de Lisbonne par rapport à la situation existante ?").
Jean-Luc Mélenchon se proclamait autrefois européen fédéraliste. Cette année, il a monté une alliance électorale avec le PCF, notoirement hostile à l’Union. Au moins le PCF s’est-il toujours opposé à l’Europe, tandis que Jean-Luc Mélenchon a soutenu l’Acte unique, créant le marché unique, puis le traité de Maastricht, donnant naissance à l’Euro. Jean-Luc Mélenchon se disait encore en 2005 favorable à l’adhésion de la Turquie, maintenant il est contre. Jean-Luc Mélenchon se définissait comme un républicain. Depuis quelques jours, il justifie les séquestrations et en appelle à la désobéissance qu’il qualifie de « civique ». On sent bien que Mélenchon recherche frénétiquement des électeurs. Il craint de n’en pas trouver suffisamment. Cauchemars de boutiquier installé de fraîche date. Que dire, que faire pour attirer leur attention ? Quel supplice ! Que d’efforts difficiles pour le corps d’un sénateur ! Que restera-t-il de Mélenchon, après son départ du Parti socialiste (mais pas du Sénat) ? Peut-être aurons-nous un eurodéputé du nom de Mélenchon, si des électeurs sont convaincus par cette bouillie idéologique recuite à la soupe éternelle de l’opportunisme. S’ils n’en veulent pas, j’imagine qu’il restera un sénateur nommé Mélenchon trouvant de nouvelles vertus au Parti socialiste, car Mélenchon l’a dit : il ne quittera le sénat qu’à la condition d’être élu à Bruxelles. La désobéissance, c’est pour les autres. Du Palais du Luxembourg à l’Assemblée de Bruxelles, Mélenchon est en marche.
Voici une citation de Simon Leys, parlant de Sartre, qui semble faire écho, jusque dans son fond ironique, au bourdonnement actuel : "Il n'y a pas de position plus amusante, plus séduisante, plus originale - et finalement mieux récompensée- que celle de dissident dans une société tolérante, stable et prospère".
Sources : revue Commentaire, automne 2005.
Crédit photo : Celia H, sur Flickr
Je reviens sur mon post d'hier (voyez en dessous) et le photo-montage du mouvement "Egalité et Réconciliation" où l'on voit notamment Chavez, Poutine et Castro. L'affiche censée chanter la gloire du nationalisme ne renvoie pourtant pas à une apologie de la nation, mais à une apologie de l'autorité. Si le nationalisme et l'autoritarisme peuvent aisément se combiner ensemble, ils ne coexistent pas nécessairement : un chef autoritaire utilisera la référence nationaliste pour manipuler ses foules, mais un peuple nationaliste ne se donnera pas nécessairement un régime autoritaire. En réalité, l'affiche d'"Egalité et Réconciliation" est une déclaration d'amour à l'autorité. Ici, on aime le chef. Le rêve, c'est lorsque armée et pouvoir ne font qu'un. Voyez le civil qui salue comme un militaire et voyez le militaire qui pose comme un président. Ce nationalisme n'est qu'un autoritarisme. Vagues références historiques, pas de références culturelles, ici, la nation c'est l'homme. Il est providentiel, il est à poigne, il va régler tous nos problèmes. Ce sont les mêmes qui nous donnent des leçons de démocratie... Cela devrait nous amuser.
Crédit photo : Macho Man par Gotas de Luz sur Flickr.
Voici l'affiche évoquée par Valéry dans son post. Je l''avais antérieurement photographiée sur un mur de Paris. La confusion ici mise en scène est typique de ces marges politiques qui cherchent à dépasser le clivage droite/gauche dans un mouvement protestataire que l'on devine plus populiste que démocratique. C'est l'une des manifestations de ce courant social-nationaliste qui émerge peu à peu, notamment dans le sillage des nonistes français depuis le référendum de 2005. Ici, la crise est une aubaine. L'affiche est une création du mouvement "Egalité et réconciliation" où l'on s'appelle "camarade" en écoutant Alain Soral, passé plusieurs fois du PC au FN et du FN au PC.
En décembre 2007, Hugo Chavez demandait par référendum aux venezuéliens de lui offrir la possibilité de réaliser plus de deux mandats à la présidence de la République. Les électeurs lui ont répondu "non" (51%). Mécontent du résultat, Chavez vient d'organiser un second référendum, lequel apporte enfin la réponse exigée (54%). On ne s'étonnera pas de n'entendre aucune protestation de la part de ses amis français nonistes. Ils ne tonnent que contre les démocraties de l'Europe et contre l'Union européenne elle-même. Ce qui est scandaleux en Irlande - l'organisation d'un second référendum, que je ne défends pas-, ne l'est pas au Venezuela. Les nonistes sont de redoutables tacticiens, dialecticiens, etc..
Crédit photo : Tanakawho, sur Flickr