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Commentaires

Hadrien

Là, je dois reconnaître que c'est vous qui marquez un point!

Otton Wann

Dans le passé, les plus grandes réalisations industrielles, les meilleures stratégies de gestion ont été le fait des entreprises publiques : EDF, GDF, la SNCF, ect. La France ne risque t-elle pas de mettre à mal son industrie en privatisant ?

Ensuite, j'ai lu votre article sur Le Point, et je me demande ce que vous en pensez si l'on l'instaure une primaire right ?
Ne risque t-elle pas d'unifier la droite, et donc par là d'unifier la gauche dès le premier tour. Ou encore de mieux diviser la droite, et d'affaiblir la gauche ?

Hadrien

LES NOUVELLES INCOHERENCES DE JEAN PEYRELEVADE,
C'EST TOUJOURS PAS LA SOLUTION POUR LE MODEM !

Je constate que Jean Peyrelevade a éffacé de son blog “La refondation du capitalisme” mon dernier commentaire-réponse, et ses informations, trop pertinentes sans doute à son goût.
Décidément, aprés l’affaire “Executive life” du Crédit Lyonnais, Jean Peyrelevade devient un récidiviste de la dissimulation d’informations!
Sans doute afin de ne laisser aucune trace de ma réponse à sa propre interpelation:
“J’ai lu avec effarement le dernier commentaire d’Hadrien “les incohérences de Jean Peyrelevade”. Décidément, il devrait changer de lunettes […] Puis-je lui demander de faire l’effort de chercher quatre ans plus tôt ?”… ce que j’ai fait !
Doit-on lui rappeler que la censure sur Internet, lorsqu’elle s’exerce pour des raisons invalides (e.g. de fond et non de forme), notamment dans le cadre d’un débat suscité par le blog lui-même, est illégale et peut être poursuivie en justice pour entrave à la liberté d’expression, les opinions exprimées et les informations transmises n’étant pas la propriété dudit blog.
Il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que la justice est attentive à la non-dissimulation d’informations! A bon entendeur…j’interviendrai pour la dernière fois, ne serait-ce que par respect pour l’appréciation des internautes qui ont eu le temps de me lire, comme alexandre clement:
“Je ne regrette pas d’avoir lu ce blog aujourd’hui, non pas pour ce que dit Peyrelevade, mais pour le commentaire d’Hadrien(s) auquel je conseille de faire un blog. La référence à M. Allais me convient. Notre seul prix Nobel [”d’économie”] français n’est même pas enseigné en France. Et ceux qui se risquent à le citer sont regardés comme des demi-fous. Quant au malheureux auteur de ce blog,..”
Les références citées étaient, en effet:
[1990] Pour l’Indexation
Editions Clément Juglar, 183 p.
[1999] La Crise Mondiale d’Aujourdhui. Pour de Profondes Réformes des Institutions
Financières et Monétaires
Editions Clément Juglar, 240 p.
[1999] La Mondialisation, La Destruction des Emplois et de la Croissance. L’Evidence
Empirique
Editions Clément Juglar, 650 p.
[2005] L’Europe en crise. Que faire? Réponses à quelques questions pour une autre Europe.
Editions Clément Juglar, 42 p.
Je signalais que la référence [2005] ci-dessus n’étant qu’un résumé, à l’occasion du référendum européen, des deux précédentes [1999], et je rappelais l’écrit originel de l’auteur de ce blog, le 16 juillet::
“…mon précédent ouvrage (”Le Capitalisme total”, paru en 2005 dans la collection “La République des Idées”), expliquait en long, en large et en travers, bien avant la crise des subprimes…J’ajoute que ce petit livre, qui n’est pas passé complètement inaperçu (tirage à 25.000 exemplaires) suivait un essai de 2001 [référence ?] où cette thèse était déjà fortement affirmée. Trouvez-moi les auteurs qui expliquaient cela à cette date ! ”
Ainsi, cette adroite présentation laissait-elle entendre une anticipation, dés 2001, de la crise des subprime(s)…
alors que le même écrivait, le 6 juillet:
“Il se trouve que j’ai quitté mes fonctions au Crédit Lyonnais en octobre 2003, cinq ans avant la crise, à un moment où personne ne parlait de subprime. A l’époque, j’ignorais le mot lui-même et vous aussi sans doute”,
en réponse à mon interrogation du 27 juin:
“Dans son livre dont le dépôt légal est Août 2008, soit quelques mois avant que n’éclate au grand jour la crise 2009 [ET QUELQUES JOURS AVANT LA FAILLITE DE LEHMANN BROTHERS, LE 15 SEPTEMBRE 2008] due à la bulle des “subprime(s)” couvant depuis des années, J.Peyrelevade ne trouve surtout rien à redire à la gestion des banques dont il fut l’un des grands responsables durant cette période!
Là encore, quelle vision, quelle victoire de l’indépendance des banques et de l’ultra-libéralisme, sur le service public nationalisé et sur la régulation de l’économie !”

Je concluais en notant que, si c’était là son seul point d’”effarement”, aprés la quantité de commentaires longuement argumentés et déposés sur son blog depuis la mi-juillet, cela m’apparaissait un peu court pour continuer d’être crédible. Même le libéral le plus forcené de son camp avait de quoi être déçu!

Suivait la primeur de larges extraits, de ma part, d’un livre opportunément paru sur la rubrique en question “le rôle de l’Etat”, en ce début de semaine. Il s’agit de:
L’ETAT PREDATEUR, sous titré:
Comment la droite a renoncé au marché libre
Et pourquoi la gauche devrait en faire autant.
par JAMES K. GALBRAITH,
fils du célèbre économiste John K. Galbraith.
(Seuil, Septembre 2009)
J’aurai l’occasion d’en débattre ailleurs, en des lieux plus propices.

Mais puisque la deuxième partie de cette rubrique fait référence à la dette, “derniére question qu’il s’est posée et à laquelle il n’a pas de réponse satisfaisante”, l’auteur étant assez cynique “en demandant à Hadrien d’être un peu plus matter of fact” tout en effaçant, dans le même temps, les dits “facts”, il sera servi.
Reprenons ses termes mêmes:
“Aucune entreprise ne peut survivre avec un actif net négatif…
On comprend les raisons de cette exigence : les prêteurs doivent avoir entre les mains des créances qui ont une contrepartie réelle : les actifs inscrits au bilan. Le montant des actifs doit donc être à tout moment supérieur à la dette….
La dette brute va être à la fin 2009 de l’ordre de 80% du PIB, la dette nette (donc après déduction des actifs) de l’ordre de la moitié (cf. dernier rapport de la Cour des Comptes sur les finances publiques)….”
En fait, ce rapport de la cour des comptes sous la présidence de Philippe Séguin, du haut de son strapontin de rescapé du Chiraquisme, et dont j’ai suivi avec attention l’audition télévisée par la commission des finances, ne fait qu’actualiser celui du banquier Michel Pébereau, commandité dans cet exercice en tant que proche de Nicolas Sarkozy.
Comme le note le professeur Marc Bousseyrol (”Vive la dette”, éditions Thierry Magnier, 2009):
“C’est une drôle de logique comptable qui est appliquée dès lors qu’il s’agit d’évaluer le patrimoine public et la dette publique; l’ensemble des actifs (immobiliers, financiers) n’est en effet pas pris en compte dans le calcul. On n’évalue pas les bâtiments scolaires ou hospitaliers… Mais où sont passés les actifs financiers publics et les éventuelles plus-values qui en découlent? L’Observatoire français de conjoncture économique (OFCE) propose, lui, un autre calcul. Si on comptabilise l’ensemble des actifs détenus par les administrations publiques, c’est de richesse nette dont il faut parler en 2006 et non d’un déficit. Evaluée alors à 37,8% du PIB, cette richesse nette a même augmenté de plus de 22 points de PIB entre 1995 et 2006.”
Encore, pour arriver à ses résultats, Michel Pébereau a-t-il dû innover, non seulement en y incluant la Sécurité sociale (qui n’est pas gérée par l’Etat) mais également une dette “implicite”:
“Il adopte volontairement une norme de comptabilité privée IAS (International Accounting Standard) qui oblige toute entreprise à incorporer dans son endettement la provision (l’argent qu’elle met de côté) pour retraite.”,
ce qui est une autre escroquerie comptable:
Contrairement à l’entreprise qui doit provisionner, car son bilan comme elle-même doivent pouvoir être arrêtés à tout moment, le système de répartition de l’Etat se fonde sur la génération présente pour assurer le financement de la précédente, de sorte qu’on ne peut compter l’engagement de l’Etat deux fois…!
De même, Marc Bousseyrol poursuit:
“Pour schématiser vulgairement comme le fait M. Pébereau, chaque nouveau-né français viendrait au monde avec une dette de 18 700 euros…”
Or, en appliquant à l’Etat ce que nous avons tous appris à l’école, “l’Etat, c’est nous!”, on obtient un tout autre résultat:
“Si l’on étend la réflexion précédente au petrimoine de la nation et non plus aux seules administrations publiques, chaque français né en 2006 hérite en moyenne de 185 400 euros (calculs de l’OFCE)”, ce qui représente dix fois la dette!
Mais, on a bien lu, “en moyenne”… car la moitié de ce patrimoine national est détenu par 10% des français. Pour les plus riches, c’est sous forme de capitalisation financière, sans compter celle non déclarée dans les paradis fiscaux, dont on découvre aujourd’hui l’immensité des montants…
Et c’est à ceux-là que le pouvoir actuel s’ingénie à trouver des boucliers fiscaux, au grand dam de l’opposition qui dénonce les inégalités et les privilèges de l’argent !

Or, il y n’y a que trois moyens de financer un budjet national:
- la création monétaire
- les impôts et taxes
- l’emprunt

La première solution (génératrice d’inflation) fut appliquée de façon keynesienne indolore durant les trente glorieuses, même aprés le plan Rueff-Pinay qui prétendait mettre un terme à cette “euthanasie du rentier”. On se souvient des dévaluations du franc face au mark, mais aussi d’une croissance excédant 5% en moyenne et, tout comme l’allemande, dépassant la croissance américaine.
En 1973, un premier frein à cette politique expansionniste fut mis par l’ancien banquier du Groupe Rotchild, Georges Pompidou, qui décida de la loi faisant obligation à l’Etat de s’endetter auprés du secteur bancaire au lieu de traiter avec sa banque centrale ! Sa décision revêt un relief particulier lorsqu’on sait que, vingt ans plus tard, c’est son ancien chef de cabinet, Edouard Balladur, qui procédera aux premières privatisations bancaires… poursuivies par Dominique Strauss-Kahn sous le gouvernement Jospin !
A ce sujet, je recommande à tous d’écouter en ligne l’interview d’André-Jacques Holbecq, l’un des deux auteurs du livre “La dette, une affaire rentable. A qui profite le système?”, sur le site:
http://sapiensweb.free.fr/
En 1974, arrivent au pouvoir Giscard d’Estaing puis son “meilleur économiste de France” Raymond Barre (1976-1981). Celui-ci, effrayé par les conséquences du premier choc pétrolier et redoutant le premier élargissement européen “liberal”, qui abandonne “la préférence européenne” sous la pression du Royaume Uni, s’engage d’emblée à “respecter la discipline monétaire” pour lutter contre l’inflation. La croissance chute alors de moitié et ce, comme le montrera plus tard Maurice Allais (ouvrages précités), de façon indépendante du choc pétrolier, car la croissance américaine reste inchangée, …passant au-dessus de la notre jusqu’à la période actuelle.
En 1981, arrivent François Mitterand et son premier ministre Pierre Mauroy, avec l’idée en tête de remettre en selle l’ordre keynesien au service du socialisme. L’espoir fut rapidement étouffé, sacrifié sur l’autel de la construction européenne et de la convergences de ses économies, notamment en vue de la monnaie unique, à terme.

Mais laissons parler Jean Peyrelevade, qui se targue dans son ouvrage de 2008 (Sarkozy: l’erreur historique, Plon, extraits en commentaire du 22.06) d’être l’un des principaux protagonistes, auprés de Pierre Mauroy, du tournant de la rigueur 1982-83”:
“A l’époque, comme je l’ai dit, j’étais chargé auprés de Pierre Mauroy des affaires économiques…Au tout début de 1982, Pierre Mauroy demanda à Henri Guillaume et moi-même, un matin tôt, de le rejoindre dans son bureau. Je ne sais s’il y eut jamais sous la Ve République un macroéconomiste de profession dont l’action fut aussi décisive que celle d’Henri [Diantre!]. Complices depuis de nombreuses années, nous nous entendions comme larrons en foire.
- Alors, les amis, nous dit le premier ministre, où allons-nous?
- Droit dans le mur, Monsieur le premier ministre.
- Mais encore, que voulez-vous dire? […]
- Pierre, tu peux commencer à préparer ta valise et demander à la diplomatie française d’organiser ta prochaine visite au FMI…”
[ Pensez donc: Un déficit record de… 3,1%, alors que le pacte de stabilité le limite aujourd’hui à… 3%, et qu’il sera cette année selon Eric Woerth de… 7,5% avec la bénédiction du directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn! ]
“C’est ainsi que fut pris le virage de la politique économique de juin 1982 puis mars 1983 vers ce que Lionel Jospin, alors premier secrétaire du parti socialiste, crut bon d’appeler la parenthèse de la rigueur, comettant ainsi une erreur de forme et de fond que le parti socialiste, aujourd’hui encore, continue de payer.”
Puis, se rengorgeant avec gourmandise, l’auteur conclue un peu plus loin, sans se rendre compte de l’énormité de ses dires:
“En fait, les plans de redressement de 1982-1983 permirent à la fois de corriger les fantaisies des premiers mois de la gestion mitterandienne et, plus structurellement, de terminer l’adaptation de l’économie française à la nouvelle donne internationale: il y eut dans notre action, pour une part significative, comme une sorte de relicat de correction barriste… [Mazette!]
Bien entendu, la brutalité de la thérapeutique, appliquée sur un temps relativement court, n’alla pas sans effets secondaires. De 1982 à 1984, le taux de croissance de l’économie française fut divisé [encore et toujours comme pour Monsieur Barre!] par deux (de 2,4% à 1,2%) tout en restant positif, à un niveau que nous considérerions aujourd’hui comme médiocre mais acceptable. Simultanément, en 1983 et 1984, le pouvoir d’achat des ménages subit une légère diminution (-0,1% puis -1,1%), ce qui était conforme à la politique suivie.”
Ainsi, de l’auteur lui-même, apprend-on à qui l’on doit cette paranthèse de la rigueur… qui ne s’est jamais refermée.

Il est vrai qu’il y eut bien d’autres candidats pour appliquer le bon mot de Jean Cocteau: “Lorsque le phénomène nous dépasse, feignons d’en être l’organisateur!”
Ainsi, Marc Bousseyrol rapporte-t-il:
” Un des plus ardents partisans de cette conversion à l’austérité budgétaire est l’éminence grise du président Mitterand, Jacques Attali. Polytechnicien, énarque, cet ancien élève de Raymond Barre affiche une conception bien particulière du socialisme [dans J. Attali: La nouvelle économie française, 1978]: le socialisme n’a aucun intérêt à ce que le capitalisme soit freiné ou bloqué. Il est le point d’aboutissement du capitalisme et non une façon de freiner son évolution. ”

D’autres encore, plus jeunes à l’époque et non partie prenante, ont une conception bien différente des choses. Ainsi, de l’économiste socialiste Liêm Hoang Ngoc [10+1 questions sur la dette, Michalon, 2007]:
“Pendant les trente glorieuses, au cours desquelles l”Etat social est massivement intervenu pour soutenir la croissance, le service de la dette représentait seulement 4% du budget [soit] à leur issue,…21% du PIB.
En 1981, contrairement aux idées reçues, la politique économique n’avait même pas vidé les caisses. Malgré les nationalisations [payées en bons du Trésor], la dette publique était seulement de 25% du PIB en 1982… outre la spéculation qu’elle a dû affronter [on parla de défaite face à la vengeance des marchés], outre… que le montant de la fraude fiscale est évalué par la cour des comptes à [chaque année] quasiment le montant du déficit budgétaire “…
“Depuis le tournant de 1983, ces politiques furent successivement baptisées politiques de rigueur, de désinflation compétitive, de réduction des déficits, ou encore de baisse des impôts et des charges. Elles entendaient s’attaquer au déficit de la Sécurité sociale, réformer le régime des retraites et moderniser l’Etat, appliquer le pacte de stabilité, privatiser la plupart des entreprises publiques et stratégiques. Ces mêmes politiques ont tenté de relancer la croissance et l’emploi par la baisse des cotisations sociales et la réduction de la progessivité de l’impôt sur le revenu. Malheureusement, au contraire de leurs ambitions, ces politiques ont creusé la dette… Le service de la dette s’élève aujourd’hui à la totalité du produit de l’impôt sur le revenu.”
L’explication keynesienne, bien connue, est d’autant plus applicable, aujourd’hui, que l’inflation n’est plus permise depuis la création de l’Euro, en vertu des statuts de la Banque Centrale Européenne. Elle est aisément résumée selon Liêm Hoang Ngoc:
“…les entreprises n’investissent pas, alors qu’une abondante épargne est disponible pour financer des projets en sommeil dans l’économie réelle. La modification de la répartition des revenus en faveur des classes aisées n’est pas étrangère à cette montée de l’épargne, car les ménages à hauts revenus ont la propension à épargner la plus forte [ils ne peuvent dépenser tout leur revenu] alors que des individus au SMIC le consomment intégralement (il ne leur reste rien pour épargner). [Comme il y a beaucoup plus de SMICards que de RICHards]… il en résulte une consommation globale plus faible et un des taux d’épargne les plus importants en Europe, supérieur à 16%. Dans ces conditions, la dépense publique doit pallier le déficit de dépense privée des ménages et des entreprises (celles-ci ne s’endettant pas pour investir), en mobilisant l’épargne par l’emprunt d’Etat [d’où la dette], faute de demande des entreprises et des ménages ”

En d’autres termes, tant qu’il y a refus d’imposer ou de taxer les hauts revenus à la hauteur des nécessités sus-dites (ce depuis longtemps) et que, d’autre part, l’”euthanasie du rentier” n’est plus possible en raison de l’Euro (ce plus récemment), il ne reste plus depuis vingt cinq ans, et désormais de façon croissante, que la dette par l’emprunt comme solution parmi les trois énoncées au début, CQFD.
Bien entendu, l’appauvrissement des bas et moyens revenus, par la réduction des salaires ou celle de leurs diverses prestations, ne fait qu’agraver les choses puisque c’est là que se situent les gisements de consommation de masse qui pourraient seuls faire repartir la machine économique. Même logique de spirale récéssive si l’on procède à la réduction des moyens de l’Etat.
(Encore n’avons-nous pas parlé de la globalisation libérale qui exporte les emplois dans les régions à bas salaires, de sorte que l’ancien “Fordisme” vertueux se transforme en un “Wal-Martisme” pernicieux où les salariés appauvris des pays développés sont obligés de consommer des produits concurrentiels du tiers monde, creusant ainsi leur propre tombe!)
C’est pourtant tout ce que propose Jean Peyrelevade dans son ouvrage précité de 2008, faisant pire que Sarkozy en ne trouvant rien de mieux que de ponctionner encore les revenus salariés de trois ou quatre points et anémier l’Etat en diminuant davantage le nombre de ses agents:

Au moment où beaucoup s’interrogent sur l’absence de référence économique dans l’ouvrage récent de F. Bayrou “Abus de pouvoir”, il n’est pas ininterressant, pour se faire une idée de ce programme, de citer les passages les plus saillants d’un autre auteur, vice président du MODEM, qui fut le compagnon de route de F. Bayrou lors de la campagne présidentielle 2007, et préssenti comme futur responsable de sa politique économique en cas de succés présidentiel…

——————————————————————————————————————-
AVANT-PROPOS:
“23 000 agents de l’état en moins au budget 2008, soit une diminution de un pour mille. Non pas beaucoup de bruit pour rien, mais beaucoup de bruit pour pas grand chose, du moins dans l’ordre des chiffres” (p.9)…

CHAPITRE 2 (Le pouvoir d’achat) :
“La promesse d’amélioration du pouvoir d’achat faite pendant la campagne électorale devient une injure aux citoyens si elle ne peut être tenue… Or, elle n’est pas près de l’être. Dans la répartition de la richesse nationale, les ménages ont reçu leur dû et même un peu mieux.” (p.35)

CHAPITRE 3 (Le mal français) :

“Quel malaise de voir Nicolas Sarkozy et Lionel Jospin professer les mêmes erreurs: démagogie de droite et démagogie de gauche, également ancrées, se rejoignent.
“Faut-il préférer Bertrand Delanoé? Ce libéral anti-capitaliste vient d’ajouter sa voix à ce choeur dissonant: il réclame une taxation des revenus du capital et, comme Nicolas Sarkozy, une révision des exonérations consenties aux entreprises qui refuseraient des augmentations salariales. A quoi sert de changer nos dirigeants s’ils professent tous les mêmes inepties?” (p.72)

CHAPITRE 4: LES DEFICITS
“C’est aux bénéficiaires et à eux seuls de payer par leurs impôts et leurs cotisations les prestations qu’ils reçoivent. Les personnes physiques, les ménages, sont les seuls concernés, les seuls à être malades ou à prendre leur retraite. Que vient faire ici l’entreprise qui ne connaît pour elle-même ni droit à pension ni droit à assurance santé? Demander une contribution au système productif n’a comme sens que de masquer l’ampleur de l’effort nécessaire et comme seul effet de peser sur sa compétitivité.” (p.103)

CHAPITRE 7 (Les voies du redressement) :
“LIBERER LE TRAVAIL:
La première mesure consiste à libérer le travail…je veux dire le libérer vraiment en mettant fin aux trente cinq heures, sans avoir à payer pour cela des milliards d’euros d’argent public.
On a vu ce qu’était la solution: il suffit de renvoyer au dialogue contractuel entre partenaires sociaux les décisions relatives à la durée du travail et surtout à sa rémunération, point sur lequel Nicolas Sarkozy, tout à sa volonté de distribuer du pouvoir d’achat, demeure figé. Ne resteraient comme instruments centraux, interprofessionnels, à la main de l’exécutif et/ou du législateur, qu’une durée maximale du travail qui serait d’ordre public (aujourd’hui 48 heures par semaine en vertu d’une directive européenne) et le SMIC.” (p.169)
“RETABLIR LES FINANCES PUBLIQUES:
L’objectif central est de déplacer de quelques points, trois à quatre, en faveur des entreprises et donc au détriment provisoire des ménages, le partage de la valeur ajoutée…
La remise en ordre de l’appareil productif passe nécessairement par un prélèvement sur le pouvoir d’achat des ménages (à nouveau, qui d’autre pourrait payer une telle opération?)… Année aprés année, avec une sorte de tranquillité opininiâtre, il convient de modifier à la marge la répartition de la valeur ajoutée, du PIB, de façon à en laisser une part un peu plus fournie aux entreprises, un peu moins grande aux ménages.” (p.169-171)

“DIMINUER L’IMPÔT SUR LES SOCIETES:
On peut ainsi réver à une sorte d’utopie fiscale. Supposons que l’on réduise à rien l’impôt sur les sociétés qui est actuellement du tiers du bénéfice imposable. Les marges brute et nette de l’entreprise sont augmentées du montant de l’impôt supprimé.” (p.179-180)
“Cette utopie permettrait de résoudre au passage l’énigme déjà rencontrée de l’arbitrage fiscal entre le travail et le capital. L’entreprise…, il s’agit, en tout état de cause d’une charge pour elle. Exonérons-la de toute taxation à ce titre et les revenus du capital, quelle qu’en soit la forme (loyers, intérêts, dividendes ou plus-values), devraient être soumis à des prélèvements fiscaux et sociaux identiques. Vaut-il mieux imposer les revenus du capital ou ceux du travail? L’arbitrage fiscal, à partir du moment où l’on n’y mêle plus les entreprises, exercé au sein de la catégorie des seuls ménages, prend alors tout son sens, économique et politique.” (p.181-182)
———————————————————————————————————

Reynié

@Hadrien, ce n'est pas ici que l'on censurera les commentaires, dans le respect des limites habituelles évidemment, même lorsque ces commentaires atteignent 23000 signes ! Un record peut-être. Mais enfin, votre commentaire est plein d'intérêt et très suggestif.

Fabien

Notre ami Jean-Luc Mélenchon nous a fait une nouvelle sortie sur la souveraineté nationale : http://fabiencazenave.eu/2009/09/08/carton-rouge-a-jean-luc-melenchon-et-son-discours-de-peur-sur-la-souverainete-nationale/

Ne trouvez-vous pas que cela ressemble aux discours de 2005 ?

vindicte

"régime complémentaire par capitalisation"
Est-ce bien raisonnable alors que la crise économique a montré la fragilité extrème de ce mode de financement? Sincèrement ...

Accounting Dissertation

Nice post, i appreciate your efforts which you have done to share information with others.

Accounting Dissertation

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