Il y a longtemps déjà que le Parti communiste français a perdu ses troupes. Marie-George Buffet, secrétaire nationale, vient d’appeler les Français à rééditer la «victoire du 29 mai 2005», lors des élections européennes du 7 juin, assurant qu’«une victoire comparable est aujourd'hui possible» (11 mai 2009).
La déclaration est difficile à comprendre. Que veut-elle dire ? Dans le cadre des élections européennes, on voit mal quel type de résultat peut correspondre à la victoire du 29 mai 2005.
- 1er hypothèse : la liste Buffet-Mélenchon dépasse 50% des suffrages exprimés. Passons.
- 2ème hypothèse, le total des listes LO, NPA, PCF-La Gauche dépasse 50% des suffrages exprimés. J’imagine que Mélenchon a sollicité le renfort d’Emmanuelli, Fabius, Montebourg et Hamon mais cette fois, on ne peut pas compter sur les hiérarques, sorte d’anciens demi-dissidents du PS qui ont fait campagne contre lui sans le quitter (je n’en reviens toujours pas), puisque le PS, en 2005, défendait le «oui». Gageons que Mélenchon a tenté de convaincre José Bové, mais celui-ci a été débauché par Daniel Cohn-Bendit, ce qui prouve en passant que chez les anti-libéraux, il y a tout de même des pratiques qui ressemblent diablement aux mécanismes du marché et de la concurrence. Passons.
- 3ème hypothèse, l’ensemble des formations ayant soutenu le « non » en 2005 dépasse 50% des suffrages exprimés, soit : le PCF, Lutte ouvrière (LO), la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), le Parti des travailleurs (PT), le Mouvement républicain et citoyen de Chevènement (MRC), le Rassemblement du peuple français de Pasqua (RPF), le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers (MPF), le Front national (FN) et le Mouvement national républicain (MNR). Ce sera d’autant plus difficile que toutes ces formations n’ont pas survécu à leur victoire historique et ne présentent pas de listes en 2009. C’est étonnant quand même toutes ces formations politiques qui ont gagné le scrutin de 2005, à les croire, et qui sans exception ont périclité depuis, vraiment étonnant. Passons.
Les anciens nonistes vont finir dans un corner. C’est une autre preuve que la victoire du «non» en 2005 n’était en rien leur victoire. Se réjouir d’un événement que l’on a souhaité ardemment ce n’est pas en être la cause.
Crédit photo : I am not a perfext, sur Flickr
Un grand merci à Dominique Reynié de rappeler avec bon sens et force que le "non" de 2005 n'est absolument pas un "non" de gauche.
C'est, dans la réalité politique et sociologique française, un "non" rabougri, nationaliste, peureux, haineux, bref, un "non" moisi.
Un "non" d'extrême droite TOUT AUTANT que d'extrême gauche.
Un "non" de tous ceux qui détestent l'Europe, l'avenir et la liberté.
Rédigé par : Jérôme | 17 mai 2009 à 22:49
Je ne sais pas où est passée la 7ème Compagnie mais c'est sans importance, puisque pour le comique troupier nous avons maintenant Dominique et Jérôme.
Rédigé par : Pierre L | 18 mai 2009 à 23:26
"Un "non" de tous ceux qui détestent l'Europe, l'avenir et la liberté. "
Cela fait 55 % des français tout de même. Rabougrie la souveraineté du Peuple ?
Quand on sait que M.Sarkozy n'a été élu qu'avec 18 millions de voix tandis que nous sommes 65 Millions en France ça fait réfléchir.
Et de là à insulter tout un peuple, vous avez largement franchi le pas.
Quand à "l' Europe", "l'avenir" et "la liberté", vous voyez bien qu'en ce moment nous avons un sacré "big problem ".
Que vaut "l' Europe", "l' avenir", "la Liberté" si toutes ces puissantes valeurs sont impitoyablement confisquées par une poignée d'individus ventriloques qui parlent au nom de beaucoup trop de monde et si bruyamment.
J' ose espérer que nous pouvons encore poser la question.
Rédigé par : Noémie | 19 mai 2009 à 00:06
Tiens ! Pierre L abandonne quelques instant le blog de son idole mélenchon pour venir pratiquer l'insulte et l'humour improbable !
Espérons qu'il appréciera ici l'absence de censure ; ça le changera du blog stalinien et à la censure d'acier de l'usurpateur de l'Essonne.
Bonne découverte de la liberté, Pierre L ! Vous allez voir, c'est un concept puissant et passionnant.
Rédigé par : Véritas | 19 mai 2009 à 09:45
A Noémie
Pas 55% des francais, 55% des votants au Référendum.
Quand on sait que le Traité sur une Constitution Européenne a été rejeté par moins de 16 millions de voix alors que nous sommes 65 millions de francais, ca devrait faire réfléchir, non?
La démocratie version noniste est manifestement à géométrie variable.
Rédigé par : Nicolas_Suede | 19 mai 2009 à 09:50
@ Noémie.
Puisque les chiffres semblent tant vous inspirer, merci de m'indiquer sur quelle base électorale majoritaire incontestable vous comptez appliquer vos idées gauchardes et collectivistes ?
Ceci, bien évidemment, dans un cadre démocratique. Cette précision n'est - malheureusement - pas superflue avec des olibrius de votre engeance.
Enfin, libre à vous bien évidemment de partager votre détestation de l'Europe, de l'avenir et de la liberté avec vos alliés naturels en l'espèce, savoir le Front National et autres boutiques souverainistes.
Front de Gauche, Front National... Il est des proximités de vocabulaire qui font froid das le dos.
Rédigé par : Jérôme | 19 mai 2009 à 09:51
@ Pierre L.
Au fait, merci de transmettre mes chaleureuses salutations démocratiques à vos compères et complices agités du bulbe du blog de sénateur (non élu par le peuple souverain) mélAnc(h)on.
Puisque une censure impitoyable (et illégale) règne en permanence sur le blog du planqué de l'Essonne et qu'il m'est donc impossible de m'y exprimer librement, je suis bien obligé d'utiliser Pierre L. comme petit télégraphiste pour transmettre mes messages.
Par ailleurs, j'invite tous ceux qui s'intéressent aux enjeux politiques actuels d'aller faire un tour sur le blog du menteur mélAnc(h)on. C'est édifiant et instructif. Les délires haineux et collectivistes des "permanents" de ce blog, les mensonges éhontés qui y sont énoncés et le révisionnisme fou qui y règnent éclairent de façon terrible les dangers pour nos libertés que sont ces gauchards braillards.
Rédigé par : Véritas | 19 mai 2009 à 10:01
Deux mots à Nicolas_Suède : merci, bravo !
Attendez-vous à présent que vous avez mouché ces aimables démocrates à vous faire insulter copieusement...
Rédigé par : Jérôme | 19 mai 2009 à 10:04
A Jérôme
Tout le plaisir était pour moi.
Quant aux insultes, je suis blindé pour être intervenu quelques fois sur divers forums (notamment Coulisses de Bruxelles).
Rédigé par : Nicolas_Suede | 19 mai 2009 à 11:39
Pour la nuance, voyez plutôt...côté MODEM:
Beaucoup s'interrogent sur l'absence de programme économique dans l'ouvrage récent de F. Bayrou "Abus de pouvoir". On trouve la réponse à cette question dans l'ouvrage parallèle "Sarkozy: l'erreur historique" que son mentor en économie Jean Peyrelevade, ancien PDG du Crédit Lyonnais, publia il y a peu chez le même éditeur (Plon,2008), avec moins d'éclats médiatiques.
Il n'est pas ininterressant, pour se faire une idée de ce programme, de citer les passages les plus saillants de l'auteur qui fut le compagnon de route de F. Bayrou lors de la campagne présidentielle, et préssenti comme futur responsable de la politique économique en cas de succés:
AVANT-PROPOS:
"Comment...ne pas approuver maintes réformes qui s'attaquent courageusement à des archaismes flagrants de la société française?"(p.8)
"Ainsi de la loi sur l'autonomie des universités...
Ainsi de la réforme des régimes spéciaux de retraite...
Ainsi de la modification de la carte judiciaire...
Ainsi de l'apparition de formes assouplies du contrat de travail...
Toutes ces belles actions, dont le citoyen se félicite, ne sont pas négligeables. Mais...: 23000 agents de l'état en moins au budget 2008, soit une diminution de un pour mille. Non pas beaucoup de bruit pour rien, mais beaucoup de bruit pour pas grand chose, du moins dans l'ordre des chiffres" (p.9)...
"Curieuse convergence de vocabulaire avec Ségolène Royal. La gauche fut longtemps incapable de changer en profondeur le pays...(p.14)
CHAPITRE 2 (Le pouvoir d'achat) :
"La promesse d'amélioration du pouvoir d'achat faite pendant la campagne électorale devient une injure aux citoyens si elle ne peut être tenue... Or, elle n'est pas près de l'être. Dans la répartition de la richesse nationale, les ménages ont reçu leur dû et même un peu mieux." (p.35)
CHAPITRE 3 (Le mal français) :
"Jean-Paul Fitoussi, économiste réputé de gauche mais écouté par le président de la République, déclare:
-La part des salaires a beaucoup trop baissé au cours des années 80.
Alain Minc ajoute son grain de sel en forme d'affirmation doublement erronée:
-Les entreprises font des profits importants et elles sont assez peu endettées. Elles ont donc tous les moyens d'investissements...
Il ne reste plus au général en chef, je veux dire Nicolas Sarkozy, qu'à dresser en impératif gouvernemental la synthèse de tant d'erreurs...lors de sa conférence de presse du début de l'année 2008:
- Les exonérations de charges seront conditionnées aux négociations salariales...Il faut rééquilibrer la répartition des conséquences du succés entre salariés et actionnaires-" (p.70)
"Quel malaise de voir Nicolas Sarkozy et Lionel Jospin professer les mêmes erreurs: démagogie de droite et démagogie de gauche, également ancrées, se rejoignent. A notre brillant duo, vient se joindre une voix féminine. Ségolène Royal interroge en ces termes les militants du parti socialiste:
- Il faut rééquilibrer le rapport de forces entre le travail et le capital par une mezilleure répartition du profit. Quels contre-pouvoirs dans l'entreprise?" (p.71)
"Faut-il préférer Bertrand Delanoé? Ce libéral anti-capitaliste vient d'ajouter sa voix à ce choeur dissonant: il réclame une taxation des revenus du capital et, comme Nicolas Sarkozy, une révision des exonérations consenties aux entreprises qui refuseraient des augmentations salariales. A quoi sert de changer nos dirigeants s'ils professent tous les mêmes inepties?" (p.72)
CHAPITRE 4: LES DEFICITS
" Le vieillissement de la population, conséquence de l'allongement de l'espérance de vie (un an gagné tous les quatre ans), fait peser un poids sans cesse accru sur les régimes d'assurance vieillesse et d'assurance maladie...: c'est aux bénéficiaires et à eux seuls de payer par leurs impôts et leurs cotisations les prestations qu'ils reçoivent. Les personnes physiques, les ménages, sont les seuls concernés, les seuls à être malades ou à prendre leur retraite. Que vient faire ici l'entreprise qui ne connaît pour elle-même ni droit à pension ni droit à assurance santé? Demander une contribution au système productif n'a comme sens que de masquer l'ampleur de l'effort nécessaire et comme seul effet de peser sur sa compétitivité." (p.103)
"A ma connaissance, nous sommes le seul pays développé au monde ou la définition des heures supplémentaires , leurs contingents et leurs rémunérations sont fixés par décision du législateur central...
Dès lors, un pouvoir politique nouvellement élu, d'inspiration prétendument libérale, prétendumment favorable à l'entreprise, prétendument décidé à restaurer la compétitivité de notre appareil productif, proclamant à juste titre que les 35 heures furent une faute gigantesque, ce pouvoir là serait passé à l'acte s'il avait été conséquent. Un article de loi de trois lignes aurait suffi à mettre fin à notre singularité:
- La durée effective du travail et sa rémunération relèvent d'accords contractuels entre employeurs et salariés. L'une et l'autre sont fixées par des accords de branche ou d'entreprise." (p.126-127)
CHAPITRE 6 ( D'où vient Jean Peyrelevade?) :
"L'équipe tout d'abord. En 1981, elle était dans les murs puisqu'elle formait une partie, la plus éminente par les responsabilités, du gouvernement lui-même. La vision macroéconomique ensuite...Pascal Lamy à Rivoli..., moi-même à Matignon servions de relais entre nos patrons politiques respectifs [Jacques Delors ministre des Finances, Pierre Mauroy Premier ministre]" (p.158-159)
"C'est ainsi que fut pris le virage de politique économique de Juin 1982, puis mars 1983, vers ce que Lionel Jospin, alors premier secrétaire du parti socialiste, crut bon d'appeler la parenthèse de la rigueur, commettant ainsi une erreur de forme et de fond... (p.151)
"Il y eut dans notre action, pour une part significative, comme une sorte de relicat de correction Barriste...Une hausse temporaire des prélèvements obligatoires sur les ménages fait partie intégrante de tout plan de redressement digne de ce nom (155-156):"
"De 1982 à 1984, le taux de croissance de l'économie française fut divisé par deux (de 2,4 à 1,2%)... Simultanément, en 1983 et 1984, le pouvoir d'achat des ménages subit une légère diminution (-0,1 puis -1,1%), ce qui était conforme à la politique suivie." (p.156-157)
CHAPITRE 7 (Les voies du redressement) :
"LIBERER LE TRAVAIL:
La première mesure consiste à libérer le travail...je veux dire le libérer vraiment en mettant fin aux trente cinq heures, sans avoir à payer pour cela des milliards d'euros d'argent public.
On a vu ce qu'était la solution: il suffit de renvoyer au dialogue contractuel entre partenaires sociaux les décisions relatives à la durée du travail et surtout à sa rémunération, point sur lequel Nicolas Sarkozy, tout à sa volonté de distribuer du pouvoir d'achat, demeure figé. Ne resteraient comme instruments centraux, interprofessionnels, à la main de l'exécutif et/ou du législateur, qu'une durée maximale du travail qui serait d'ordre public (aujourd'hui 48 heures par semaine en vertu d'une directive européenne) et le SMIC." (p.169)
"RETABLIR LES FINANCES PUBLIQUES:
L'objectif central est de déplacer de quelques points, trois à quatre, en faveur des entreprises et donc au détriment provisoire des ménages, le partage de la valeur ajoutée...
La remise en ordre de l'appareil productif passe nécessairement par un prélèvement sur le pouvoir d'achat des ménages (à nouveau, qui d'autre pourrait payer une telle opération?)... Année aprés année, avec une sorte de tranquillité opininiâtre, il convient de modifier à la marge la répartition de la valeur ajoutée, du PIB, de façon à en laisser une part un peu plus fournie aux entreprises, un peu moins grande aux ménages." (p.169-171)
"Si l'on entend vraiment déplacer des entreprises aux ménages un curseur de charges mal réglé, la hausse des taux de certains prélèvements est incontournable." (p.173)
"DIMINUER L'IMPÔT SUR LES SOCIETES:
On peut ainsi réver à une sorte d'utopie fiscale. Supposons que l'on réduise à rien l'impôt sur les sociétés qui est actuellement du tiers du bénéfice imposable. Les marges brute et nette de l'entreprise sont augmentées du montant de l'impôt supprimé." (p.179-180)
"Cette utopie permettrait de résoudre au passage l'énigme déjà rencontrée de l'arbitrage fiscal entre le travail et le capital. L'entreprise..., il s'agit, en tout état de cause d'une charge pour elle. Exonérons-la de toute taxation à ce titre et les revenus du capital, quelle qu'en soit la forme (loyers, intérêts, dividendes ou plus-values), devraient être soumis à des prélèvements fiscaux et sociaux identiques. Vaut-il mieux imposer les revenus du capital ou ceux du travail? L'arbitrage fiscal, à partir du moment où l'on n'y mêle plus les entreprises, exercé au sein de la catégorie des seuls ménages, prend alors tout son sens, économique et politique." (p.181-182)
Rédigé par : Anis | 19 mai 2009 à 17:43
Assez d'accord avec Jérôme en ajoutant que ceux qui ont vraiment voté non sont purement nationalistes quelqu'ils sont (pour Le Pen, Mélenchon, ou Dupont-Aignan) en remettant ainsi en cause le Traité de Lisbonne.
Rédigé par : Aurélien | 19 mai 2009 à 18:02
J'espère que l'on aura compris le sens du commentaire ci-dessus:
Souligner lourdement le trait comme le fait Dominique Reynié sur ce blog, n'est rien moins que contre-productif et ne sert qu'à mettre mieux en évidence les réflexes pavloviens et les attavismes de classe: il ne lui reste plus qu'à évoquer, dans ses billets sur Melenchon et le FPG, le bolchevik au couteau entre les dents!
Il est assez désolant de trouver ce genre de litterature pamphlétaire chez un professeur de Sciences Po, qui fait mine d'objectivité lorsqu'il paraît à la télévision sous les atours de la neutralité...
La seule critique qui vaille est celle des thèses de l'adversaire, sans les déformer, et non le dénigrement ou l'auto-prophétie.
Rédigé par : Anis | 19 mai 2009 à 18:18
Anis (pseudo sympa, c'est déja ça !) devrait se réjouir du caractère "contre- productif" selon lui du billet de Dominique Reynié... Mais il (elle ?) sait bien que les faits sont têtus :
- Le "non de gauche" de 2005 est une chimère, un fantasme, un mensonge. La réalité électorale est plus simple : le non au référendum est l'addition des "non" d'extrême gauche, d'extrême droite, de divers mouvements nationalistes et/ou souverainistes et d'une MINORITE (oui, oui, une minorité !) d'électeurs socialistes.
Débrouillez-vous avec un tel attelage !
- Oui, les thèses du front de gauche sont d'inspiration collectivite et par nature, par construction, néo totalitaires.
Il est des professeurs de Science Po qui parlent d'or...
Enfin, cher Anis, félicitations pour votre aptitude à réaliser des copiés/collés de longs posts publiés aujourd'hui même sur le site de mélenchon (l'évocation du programme du Modem)... Lorsque vos adversaires (de mon genre !) se livrent à ce type de procédé sur le site du menteur de l'Essonne (et parachuté dans le grand Sud-Ouest...), ils se font insulter dans un premier temps puis rapidement censurer...
Méditez donc celà Anis... Et goûtez donc aux bienfaits de la liberté que votre secte gauchiste veut abattre.
Rédigé par : Jérôme | 19 mai 2009 à 21:16
"Front de Gauche, Front National... Il est des proximités de vocabulaire qui font froid das le dos."
Oui, comme je vous comprends ! Etant donné que le second était à l'origine un Front de combattants contre l'occupant nazi pendant la seconde guerre mondiale, je vois pourquoi vous frisonnez et je comprends que cela vous fasse froid dans le dos.
Je vous épargne le nom du mouvement d'extrême- droite qui a usurpé dans les année 1980, le nom d'origine pour brouiller la tête des gens et faire oublier son passif de collaborateurs Pétainistes et de tortionnaires pendant la guerre d' Algérie. Il est clair que ce parti, le "FN" a cependant parfaitement reformaté les esprits pour permettre à une droite " décompléxée" de reprendre le pouvoir en France et mieux renouer avec les méthodes anciennes de chasses à l'homme dans les rues de paris, de France et de Navarre. Il y avait lontemps effectivement que l'on avait plus arrêté d'enfants à la sortie des écoles. Dès lors une même concentration des pouvoirs, un identique appareillage orthopédique de la liberté dans ses limitations de plus en plus prononcées.
Quand à votre question " comment comptez-vous appliquer vos idées " ? Et bien par l'éducation populaire et le vote. A quel autre moyen pensiez-vous ? Le coup d' Etat comme la vieille tradition Française de Droite a su maintes fois l'utiliser dans ce beau pays ?
Non, La Gauche en France a toujours mis un point d'honneur à ne pas utiliser ces méthodes. Depuis le XVIII ° siècle, elle libère le Peuple, elle ne le soumet pas.
Rédigé par : Noémie | 20 mai 2009 à 04:49
A Noémie
L'"éducation populaire" consisterait-elle à enseigner au peuple que Sarkozy n'a été élu qu'avec 18 millions de voix, mais que le TCE a été rejeté par 55% des francais? A censurer sur votre blog les posts opposés à votre opinion, comme un certain sénateur de l'Essonne sait si bien le faire, à aller jouer les trolls sur les autres blogs et forums, en essayant d'y faire perdre le fil en postant de longs copiés-collés (merci, Anis)? Et surtout à ne pas répondre aux arguments des adversaires quand ils font mouche?
Rédigé par : Nicolas_Suede | 20 mai 2009 à 08:02
La révolution conservatrice ou néoconservatrice guette tout le monde à propos de l’Europe. On doit se rappeller à ce sujet les mots de Pierre Bourdieu, en 1997:
” A l’Europe que la pensée de banquier veut à toute force nous imposer, il s’agit d’opposer, non, comme certains, un refus nationaliste de l’Europe, mais un refus progressiste de l’Europe néolibérale des banques et des banquiers. Ceux-ci ont intérêt à faire croire que tout refus de l’Europe qu’ils nous proposent est un refus de l’Europe tout court…La résistance à l’Europe des banquiers et à la restauration conservatrice qu’ils nous préparent, ne peut être qu’européenne.”
Avant son décés, il déclara lors d’une session préparatoire au grand colloque qu’il voulait organiser sur la reconstruction de l’Europe:
” L’Europe ne dit pas ce qu’elle fait; elle ne fait pas ce qu’elle dit. Elle dit ce qu’elle ne fait pas, elle fait ce qu’elle ne dit pas. Cette Europe qu’on nous construit, c’est une Europe en trompe-l’oeil.”
Il n’y a pas que les libéraux ou les démocrates-chrétiens atteints par ce mal dont témoigne l’ouvrage de Jean Peyrelevade “Sarkozy: l’erreur historique”, où ce dernier est dénoncé pour… avoir loupé le virage libéral !
Certes, ils ont été les premiers à vouloir contester Gaullisme et Socialisme en 1965, avec Jean Lecanuet dont Giscard d’Estaing et François Bayrou furent les héritiers (on se souvient comment ce dernier a continué de récuser le rôle de l’état, lors du débat mémorable qu’il eut à la télévision avec la candidate socialiste, aprés son éviction des présidentielles 2007).
Mais il est tout aussi instructif de rappeler que Jean Monnet était lui-même banquier, comme Jean Peyrelevade et…Pascal Lamy, dont il n’est pas inutile de connaître le parcours:
Issu de la démocratie chrétienne, Pascal Lamy devint le directeur-adjoint de Jacques Delors lorsque celui-ci rejoignit les socio-démocrates au PS, comme ministre de l’Economie et des Finances sous le ministère de Pierre Mauroy où il cotoya Jean Peyrelrevade.
Directeur de cabinet de Jacques Delors durant ses trois mandats à la Présidence de la commission européenne, il entra au comité de direction du Crédit Lyonnais (lui aussi) pour en sortir directeur général, non sans avoir entrepris la privatisation de la banque et ses licenciements massifs qui lui valurent le surnom de “la brute” et l’”Exocet” auprés des syndicats. A ce titre, il présida la commission “prospective” du CNPF, qui devait devenir l’actuel MEDEF.
Proposé en 1999 par Dominique Strauss-Kahn comme commissaire européen à la concurrence pour succéder à Leon Brittan, il inaugura son mandat en fanfare par sa proposition de lever l’interdiction d’importer en Europe les OGM américains. Il déclara à l’assemblée du lobby pro-américain Trans Atlantic Business Dialog (TABD):
” Nous ferons ce que nous avons à faire d’autant plus facilement que, de votre côté, vous nous indiquerez vos priorités…”
Pascal Lamy est aujourd’hui à la tête de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)!
A l’aune de ce qui précède, on mesure tout le caractère prémonitoire des paroles qu’Yvan Audouard faisait prononcer à Jean Gabin devant l’Assemblée dans le film mémorable “Le Président” rediffusé avec à-propos sur la chaîne parlementaire, récemment:
” Désormais, messieurs les députés, on ne vous demandera plus d’appuyer un ministère, mais de soutenir un gigantesque conseil d’administration! ”
Nous ne sommes pas loin de ce stade dans l’Union Européenne où la Commission jouit du “monopole d’initiative”, système politique sans équivalent chez les nations, qui lui permet de préparer et inscrire à l’ordre du jour les directives de son choix. Elles ne peuvent qu’être amendées par les députés. Quant au Conseil Européen, qui a la charge de la décision finale, il s’en remet le plus souvent à la Comission qui a pris soin de préparer le terrain, ce qui a fait dire à l’ambassadeur belge Philippe de Schoutheete:
” Nous en sommes arrivés à un stade où il (le Conseil) adopte des documents qu’il n’a même pas lus.”
Les acteurs essentiels des choix de la Commission sont des lobbies, d’inspiration et de dénomination anglo-saxones, qu’elle dissimule sous le vocable de “société civile”. Parmi les plus importants figure notamment:
L’ERT (European Round Table)
Cette table ronde des industriels européens a mis à son actif:
- “Europe 1990: un agenda pour l’action” dont on retrouve l’essentiel dans le “Livre blanc de la Commission Européenne” de Jacques Delors qui est la base de l’Acte Unique.
- “Remodeler l’Europe” qui a déterminé en 1991 le traité de Maastricht, quelques mois plus tard.
- “Vaincre la crise” recommandant les recettes présentées par Jacques Delors en 1993 dans son “Livre blanc sur la croissance, la compétitivité et l’emploi”: dérèglementation, flexibilité du marché du travail, compétitivité internationale,etc.
- “Un enseignement pour les Européens”, en 1995, rapport à l’origine de la “Déclaration de Bologne” sur le démantellement progressif des systèmes publics d’enseignement trop fondés sur l’instruction générale au détriment de l’employabilité industrielle.
-”Une pleine réalisation du Marché unique”, en 1997, que l’on retrouve comme “Plan d’action pour le Marché unique” adopté au sommet d’Amsterdam: libéralisation des télécommunications, des transports et de l’énergie; brevetage du vivant avec octroi de monopoles (!) en biotechnologies, etc.
-”Les pensions en Europe: un appel à la réforme”, en 2000, recommandant des systèmes de capitalisation, afin que les fonds de pension privés puissent partout capter ces énormes ressources financières (détenues en France par le système de répartition de la Sécurité Sociale).
Les rapports de ce type ont alimenté le discours des hommes politiques et des médias
au point de rendre l’opinion européenne convaincue de la nécessité absolue d’un libéralisme croissant dans les sociétés humaines, au détriment de toute régulation de la part des Etats.
On peut trouver le développement plus approfondi de tous les élements ci-dessus, dans le remarquable ouvrage de Raoul Marc Jennar:
“Europe, la trahison des élites”, Editions Fayard, 2004.
Autre lobby de poids, déjà évoqué:
Le TABD (Trans Atlantic Business Dialog)
Il regroupe les PDG des cent cinquante plus importantes entreprises européennes et américaines, et vient de mettre à son actif:
- Le Grand marché transatlantique
L’Union Européenne se prépare à imposer, à l’insu des peuples européens, un « Grand marché transatlantique » pour 2015, avec une recommandation d’exécution anticipée à 2010 pour les services financiers et les marchés de capitaux.
En effet, le 26 mars 2009, le Parlement Européen a signé une résolution visant à « Faire en sorte que les générations présentes et futures continuent d’être engagées dans ce partenariat » avec les Etats-unis. (Partenariat qui n’est autre que le « Grand marché transatlantique »).
Ce partenariat doit toucher des domaines tels que: « les services financiers, les marchés des capitaux, l’aéronautique, l’économie digitale (vie privée, sécurité, droits de propriété intellectuelle), la politique de concurrence et la coopération en matière de régulation ».
Il vise à « instaurer la libre circulation des marchandises, des capitaux, des services et des personnes ».
Il doit prendre effet dès que le « traité de Lisbonne sera définitivement adopté ».
Les signataires de cette résolution sont le PPE ( Parti Populaire Européen, regroupant les Droites européennes, et donc l’UMP de Nicolas Sarkozy fait partie), l’ADLE-ELDR (Libéraux démocrates européens, c’est-à-dire, les différents partis centristes européens, donc le Modem de François Bayrou), le PSE (Partis Socialistes Européens, dont les Socialistes français sont membres). Seuls les députés de la GUE (Gauche Unie Européenne, dont les députés communistes français sont membres), et les Verts s’y sont opposés. (Mais GUE et Verts sont très minoritaires au Parlement Européen).
Le procés verbal des actes de la résolution en question se trouve consigné sous la référence:
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=REPORT&reference=A6-2009-0114&language=FR
C’est dire l’importance de l’élection européenne du 7 juin prochain!
L’histoire de cette coopération (US/UE) n’est pas nouvelle. Dans le passé, les tentatives américaines n’avaient pas manqué, et ce, dès le début de la « guerre froide », mais le Général De Gaulle, ou Mendès France, tout comme François Mitterrand ou le groupe communiste s’y étaient, à l’époque, opposés.
Ainsi, en octobre 1966, De Gaulle avait déclaré : « Certains, s’exaltant au rêve de l’Internationale, voulaient-ils placer notre pays, comme eux-mêmes se plaçaient, sous l’obédience de Moscou. D’autres, invoquant, ou bien le mythe supranational, ou bien le péril de l’Est, ou bien l’intérêt que pourrait trouver l’Occident atlantique à unifier son économie, ou bien encore l’utilité grandiose d’un arbitrage universel, prétendaient-ils que la France laissât sa politique se fondre dans une Europe fabriquée tout exprès, sa défense dans l’OTAN, sa conception monétaire dans le Fonds de Washington, sa personnalité dans les Nations Unies, etc. Certes, il est bon que de telles institutions existent et nous pouvons avoir quelque intérêt à en faire partie, mais si nous avions écouté les apôtres excessifs, ces organismes où prédominent _tout le monde le sait _ la protection politique, la force militaire, la puissance économique, l’aide multiforme des Etats-Unis, ces organismes n’auraient été pour nous qu’une couverture pour notre soumission à l’hégémonie américaine.
Ainsi, la France disparaîtrait, emportée par les chimères ». (Conférence de Presse à l’Elysée, du 28 octobre 1966).
On peut trouver un développement plus approfondi de l’historique, ainsi que des éléments factuels évoqués, dans le blog de Jean-Luc Mélenchon (10 Mai).
Dans le droit fil de la restauration conservatrice commencée aprés De Gaulle, figure également , en dépit des apparences, l’ancien banquier Georges Pompidou lorsque celui-ci permit au Royaume uni et à la City d’entrer dans l’Europe, au nom des trois branches, allemande anglaise et française, de son ancien employeur le Groupe Rotchild. Il fit ainsi perdre à la France le leadership que De Gaulle lui avait assigné en son sein, comme unique puissance nucléaire et représentante de l’Europe au conseil de sécurité, à l’écart de toute subordination dans l’OTAN. La politique actuellle n’est que la que la poursuite de cet aveuglement.
Si les responsables politiques, de gauche comme de droite, avaient su, durant plusieurs décennies, conserver l’indépendance vis à vis des Etats-Unis, les événements se sont malheureusement accélérés depuis 1995 pour aboutir à ce projet finalisé de « grand marché transatlantique ».
Si nous laissons le champ libre à ce grand projet de « marché transatlantique », dans la lignée du traité de Lisbonne, aprés le NON à l’Europe libérale de mai 2005, la démocratie n’a plus de sens. (Voir, à ce sujet, le site trés instructif de Etienne Chouard: on y comprend mieux pourquoi la ratification par le parlement d’un traité, où tout ou partie du contenu a été rejeté par referendum, est anti-constitutionnel et ridiculise nos institutions ainsi que ceux qui en ont la charge!)
Si nous laissons faire, nous serons, de plus, soumis à l’hégémonie américaine… d’autant que l’entrée de la France dans l’OTAN (faite dans notre dos, sans notre accord par Nicolas Sakozy) ajoute une dimension militaire et stratégique à la dimension économique de ce « grand marché transatlantique ».
S’il reste encore une solution, c’est d’abord, par un vote massif contre tous ceux qui sont responsables de la situation de crise actuelle, montrer que nous existons en tant que Peuple citoyen et responsable, c’est enfin, désavouer massivement la politique actuelle (tant intérieure qu’extérieure) du pouvoir.
Si nous voulons que le traité de Lisbonne soit de nouveau soumis à un référendum populaire, il nous faut choisir nos députés européens parmi ceux qui le revendiquent. Ceci permettra que ce fameux traité ne puisse être appliqué (si d’aventure l’Irlande capitulait), et que le « grand marché transatlantique » qui lui est corrélé devienne caduc. Ceci permettra de préserver notre indépendance.
Rédigé par : Hadrien | 20 mai 2009 à 20:56
Tout d'abord, merci du fond du coeur à Nicolas-Suede de venir m'aider à défendre la liberté et la vérité. C'est un véritable réconfort de ne pas se sentir seul.
Quant aux mensonges de la pauvre Noémie, ils ont l'avantage d'être aisés à contrer !
D'abord, quelle malhonnêteté intellectuelle que d'établir ce distingo troublant entre le Front National glorieux de la Résistance et le FN détestable actuel...
Voilà un procédé poisseux de sycophante glaireux !
Je parlais, en évoquant le FN, du résultat du référendum de 2005, le doute est donc impossible. C'est bien le FN actuel, celui de Le Pen, l'allié objectif et incontestable sur le plan électoral des gauchistes dans leur détestation commune de l'Europe, de la liberté et de l'avenir. Le "non" de 2005 dont vous vous gargarisez mêle les voix d'extrême gauche et d'extrême droite. C'est un fait. Point.
Au sujet de l'évocation des exactions de la droite française à travers l'Histoire, en quoi suis-je concerné ? Je ne suis pas d'extrême droite ! Faut-il le rappeler à Noémie ? Il est vrai que pour son esprit gauchiste, ne pas partager ses idées, c'est être forcément insulté, dénigré, insulté... Telle est sa conception - archi classique chez les gauchards - de la liberté... Bbbrrrrr...
En ce qui concerne le projet de Noémie "d'éducation populaire"... Ca fait froid dans le dos ! Je laisse les lecteurs juger de ce que représente concrètement un tel concept d'une dangerosité inouie.
Noémie serait aimable de nous indiquer quel genre "d'éducation populaire" elle souhaite faire subir aux 95 % d'électeurs qui ne votent PAS pour l'extrême gauche... Goulag ? Sibérie ? Camps "de redressement" ? Déportation ? Noémie à sûrement une idée merveilleuse à ce sujet...
Ce délire anti-démocratique à un nom : la dictature du prolétariat. Honte à Noémie d'avoir un tel projet de société. Une telle notalgie puante !
95 % des citoyens ne veulent pas de votre société de merde Noémie ! Gardez la donc pour les arrières-salles enfumées dans lesquelles vous bousculez les diptères !
Merde à vos délires collectivistes !
Ce soir, mercredi 20, passe sur Arte un excellent documentaire sur les horreurs de la Stasi en RDA, pays rêvé cher au coeur de Noémie ! Hé bé !
Je ne veux pas de cette société dégueulasse qui méprise la liberté et écrabouille l'humain !
Bien entendu, Noémie va nous expliquer doctement, et avec un brin de condescendance que le projet politique actuel de l'extrême gauche française n'a rien à voir avec les dérives bureaucratiques et staliniennes du "bloc de l'est". Balivernes ! Pipeau ! Mensonges ! Les mêmes causes (la prétention folle de vouloir faire le bonheur des gens sans leur demander leur avis !) produisent TOUJOURS les mêmes effets (la disparition des libertés).
Noémie, à l'instar de la majorité des gauchistes, vous êtes aigrie, frustrée, violente, menteuse, nationaliste, révisionniste, liberticide et mortifère.
J'ai bien l'honneur de vous prier d'agréer l'expresion de mon mépris infini.
Rédigé par : Jérôme | 20 mai 2009 à 21:42
Le communisme est intrinsèquement criminel, comme le prouve bien cet article excellent.
Puisse-t-il aider Noémie à prendre conscience de la monstruosité de ses délires !
Rappelons les grandes lignes du marxisme. Pour Marx et Engels, toute l’histoire de l’humanité se résume à une lutte des classes, une lutte entre dominants et dominés. Le marxisme croit donc au sens de l’histoire. Au XIXe siècle, la classe bourgeoise domine celle des prolétaires. Selon le marxisme, le capitalisme, qui est l’exploitation de l’homme par l’homme, est appelé à mourir fatalement en raison de ses propres contradictions : c’est une certitude scientifique – on appelle d’ailleurs le marxisme socialisme scientifique. La classe des prolétaires doit renverser l’ordre bourgeois par la révolution et instaurer la dictature du prolétariat en supprimant la propriété privée, qui est la base de l’exploitation, et en muselant la bourgeoisie. L’Etat s’appropriera donc tous les facteurs de production et d’échange : ce sera la phase du socialisme. Alors, l’Etat devra dépérir et c’est ainsi que naîtra la société idéale, égalitaire, où l’humanité sera débarrassée du capitalisme et vivra réconciliée avec elle-même : ce sera le communisme et la fin de l’histoire.
Le communisme est donc associé à une libération d’une partie de l’humanité, à quelque chose de positif. Si bien que les régimes communistes du XXe siècle sont considérés comme des perversions du marxisme : une « bonne » doctrine aurait été « mal » appliquée. Mais ce point de vue consiste à juger le communisme sur ses intentions, sur ce qu’il était censé faire. Or, on ne juge pas sur des intentions, aussi bonnes soient-elles. Nous venons déjà de le voir : le marxisme distingue bien la fin – le communisme, l’idéal – et les moyens – le socialisme, la dictature du prolétariat. Il est absurde de juger sur l’idéal de départ, sur les intentions, car l’utopie, par définition, n’existe pas, elle est irréelle. Le mot utopie, en effet, est composé du radical issu du grec topos (« lieu ») et du préfixe privatif u-. Littéralement, l’utopie est donc le « non lieu », le « lieu qui n’existe pas ».
Fatalement, donc, la réalité ne peut jamais correspondre à l’utopie puisque cette dernière est, précisément, irréelle. Par conséquent, l’argument semble en béton : on juge quelque chose qui a réellement existé par rapport à une fiction, quelque chose qui n’existe pas. Il est donc facile de parler de « trahison ».
La thèse selon laquelle la réalité aurait dévoyé l’idéologie marxiste tient un raisonnement circulaire qui repose sur un postulat non démontré. Ce postulat tient pour acquis que la société idéale existe réellement et qu’elle pourra être réalisée. Mais le postulat aurait du être démontré, on aurait du voir au XXe siècle des sociétés communistes réussir. Or, aucune n’a réussi et tous les régimes communistes ont produit la destruction et la mort de masse. La thèse du « dévoiement » du marxisme se base donc sur un postulat que l’expérience historique a totalement réfuté. Elle refuse, en définitive, de prendre acte des faits et se réfugie derrière l’argument facile et inattaquable des bonnes intentions, de l’utopie.
Il nous semble, au contraire, que le communisme est intrinsèquement criminel, c’est-à-dire que le meurtre de masse, la violence organisée, la haine des libertés individuelles constituent l’essence même du marxisme. Le communisme élaboré par Marx et Engels devait aboutir aux régimes qui se sont mis en place au XXe siècle sous Lénine, Staline, Mao Zedong, Castro, Kim Il-Sung ou Mengistu. C’est ce que nous allons essayer de montrer.
Une doctrine intrinsèquement bonne qui produit systématiquement son propre contraire ?
Considérons d’abord l’expérience du XXe siècle, celle du communisme tel qu’il a été. Ce qui est frappant, c’est que partout et de tout temps, à chaque fois que les communistes prirent le pouvoir, ils instaurèrent des régimes totalitaires. Ce fut la seule et unique forme de communisme au pouvoir ayant existé.
Sans être exhaustif, prenons quelques exemples. En 1917, dès que les bolcheviks prennent le pouvoir, un régime totalitaire est instauré : parti unique, premiers camps du Goulag, idéologie officielle, suppression de la propriété privée des facteurs de production et d’échange, création d’une police politique, la Tchéka, abolition des libertés individuelles, et exécutions sommaires, entre autres. Ce scénario se retrouve, inlassablement, dans chaque pays où les communistes prirent le pouvoir.
Ainsi, en décembre 1945, le parti communiste prend le pouvoir en Corée du Nord. En mars 1946 les terres sont confisquées puis, en août, sont nationalisés les moyens de production et d’échange : banques, industries et transports. Les libertés individuelles sont supprimées, le régime du parti unique est instauré, des camps de concentration sont créés et le culte de la personnalité est un autre point commun avec Staline.
Mao Zedong prend le pouvoir en Chine en 1949 et instaure lui aussi un régime totalitaire. C’est un régime de parti unique, avec des camps de concentration, une économie socialiste et une extermination de masse avec, par exemple, l’assassinat de cinq millions de personnes en seulement deux ans, de 1950 à 1952.
Au Cambodge, les communistes prennent le pouvoir le 17 avril 1975. Dès lors se met en place un régime totalitaire : les libertés individuelles sont détruites, la surveillance mutuelle est renforcée pour contrer les éléments « contre-révolutionnaires », la population anéantie est soumise, les facteurs de production et d’échange sont nationalisés. De plus, les communistes accomplissent un véritable génocide en exterminant, en seulement quatre ans, le quart de la population cambodgienne.
À Cuba, les communistes conquièrent le pouvoir en 1959. Là encore, le scénario se répète. Castro instaure la dictature du parti unique, supprime toutes les libertés individuelles, fait assassiner les opposants. Il nationalise les banques et les industries, procède à la collectivisation des terres et exproprie les entreprises étrangères. Il fait enfin régner la terreur dans le pays, comme dans les autres Etats communistes.
En Ethiopie, c’est encore et toujours le même scénario qui se déroule. Comme à chaque fois, les communistes, quand ils prennent le pouvoir en 1974, assassinent tous les opposants. Comme à chaque fois, ils procèdent à la collectivisation des terres et nationalisent les industries et les banques. Comme à chaque fois, le régime totalitaire se caractérise par le parti unique et la terreur de masse. En somme, on retrouve, là comme ailleurs, tous les critères des régimes communistes.
Ce que nous avons voulu souligner, c’est que les exécutions massives, la destruction de populations entières et l’instauration de régimes extrêmement répressifs sont les fondements de tout pouvoir communiste, et ce, dans n’importe quel contexte. Sous n’importe quelle latitude, à n’importe quelle époque du XXe siècle et dans n’importe quel contexte politique et culturel, le communisme déroule invariablement le même scénario. De la Russie de 1917 à la Chine de 1949, du Cuba de la fin des années 1950 au Cambodge des années 1970 et de la Corée de 1945 à l’Éthiopie de 1974, la mise en place du communisme se répète exactement de la même manière, selon les mêmes modalités. Le communisme au XXe siècle est donc la seule vérification expérimentale du marxisme que l’on puisse avoir. Et la vérification par l’expérience semble montrer des dispositions criminelles propres au communisme.
Ainsi, il n’est pas possible de soutenir qu’une doctrine intrinsèquement bonne ait systématiquement produit son contraire. Comment défendre l’idée que cette idéologie, bonne par nature, ne se soit incarnée que dans sa propre perversion ? Par quel miracle une doctrine intrinsèquement bonne peut-elle toujours, systématiquement et sans exception aucune, produire le contraire de ce qu’elle dit, comment peut-elle systématiquement s’incarner dans son propre dévoiement ? Si le communisme n’a rien pu produire d’autre que des régimes criminels, c’est peut-être plutôt parce qu’il n’en était pas capable. Cette criminalité systématique, invariable malgré les contextes les plus divers, semble être le signe que l’idéologie communiste ne peut s’incarner que de cette manière-là. Autrement dit, le communisme révèle ainsi son essence même.
Aussi faut-il s’attarder plus longuement sur le communisme en tant que doctrine. Il est possible de déceler dans le marxisme, dans sa conception même, de nombreux éléments d’essence totalitaire, antidémocratique et criminelle.
Marx, « l’inventeur de la Solution finale » (E. Nolte)
Un premier élément d’essence totalitaire réside dans la conception marxiste de la révolution. En effet, la conception du marxisme est que l’amélioration progressive de la société est impossible par la réforme graduelle. La seule manière de progresser, c’est la révolution, c’est-à-dire la destruction totale de l’ordre actuel de manière violente pour repartir de zéro. La violence, selon le marxisme, est inévitable. Il faut tout détruire pour permettre la réalisation de l’avenir radieux promis par Marx et Engels. Selon les marxistes, la régénération de l’homme, doit être accomplie en s’emparant par la violence de l’Etat.
Jean-Paul Sartre, l’un des compagnons de route les plus illustres du communisme, déclara en 1973 : « Un régime révolutionnaire doit se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui le menacent, et je ne vois pas d’autre moyen que la mort. On peut toujours sortir d’une prison. Les révolutionnaires de 1793 n’ont probablement pas assez tué. » Sartre justifiait ainsi les crimes de masse par le fait que la nature même du régime l’exige, un régime révolutionnaire. Dans ce type de régime, il est souhaitable d’assassiner des personnes, les « contre-révolutionnaires ». En effet, à partir du moment où les révolutionnaires veulent tout détruire, tout ce qui s’oppose à eux est nécessairement perçu comme un obstacle à anéantir. La révolution instaure donc une conception manichéenne des choses : les bons contre les mauvais, le bien contre le mal, les révolutionnaires contre les contre-révolutionnaires. Il n’y a pas de demi-mesure. Car la révolution, par définition, suppose un changement brusque et total. Or, c’est bien Marx et Engels qui préconisent la révolution, c’est-à-dire la méthode violente, pour instaurer le communisme.
Dans le Manifeste du Parti communiste, publié en 1848, Marx et Engels affirment ainsi que la lutte des classes est « la guerre civile plus ou moins latente au sein de la société actuelle, jusqu’au point où elle éclate en révolution ouverte et où le prolétariat jette les fondements de sa domination par le renversement violent de la bourgeoisie ». Selon eux, la démocratie est le libre-échange, le pouvoir du commerce et de la bourgeoisie. La liberté n’est revendiquée que par ceux qui peuvent en profiter. Pour survivre, le prolétariat n’a pas d’autre choix que d’utiliser la méthode violente pour bouleverser l’ordre établi. Le socialisme est le développement des moyens de production, le triomphe de l’Etat comme organe « officiel » du prolétariat. Le renversement du capitalisme doit se faire par la révolution. Ainsi, l’ouvrage se conclut par ces mots : « Les communistes déclarent ouvertement qu’ils ne peuvent atteindre leurs objectifs qu’en détruisant par la violence l’ancien ordre social. »
C’est sous l’influence de la Commune, en 1871, que Marx considère la dictature du prolétariat comme une forme politique à part entière et non plus comme une simple stratégie de pouvoir. La révolution est un moyen, la violence est nécessaire. Marx pensait que l’erreur des insurgés avait été de s’emparer des institutions existantes au lieu de les balayer par la situation révolutionnaire. Ils ne furent pas suffisamment déterminés dans leur entreprise violente.
C’est exactement la même aspiration à la violence que reprend Lénine. En 1908, dans Les leçons de la Commune, il expliqua que le premier acte de tout gouvernement révolutionnaire doit être d’instaurer la terreur. En 1871, le prolétariat français avait été d’une « générosité excessive » alors qu’il aurait du « faire périr ses adversaires ». C’est aussi le point de vue de Marx, comme on l’a vu. En août-septembre 1916, Lénine écrivit : « À la guerre bourgeoise impérialiste, à la guerre du capitalisme hautement développé, ne peut objectivement être opposée, du point de vue du progrès, du point de vue de la classe d’avant-garde, que la guerre contre la bourgeoisie, c’est-à-dire avant tout la guerre civile du prolétariat contre la bourgeoisie pour la conquête du pouvoir, guerre sans laquelle tout progrès sérieux est impossible. » Cette « guerre civile pour le socialisme » est « aussi une guerre, par conséquent elle doit aussi ériger inévitablement la violence au lieu et place du droit. […] Le but de la guerre civile est de s’emparer des banques, des fabriques, des usines, etc., d’anéantir toute possibilité de résistance de la bourgeoisie, d’exterminer ses troupes. » Et en octobre 1917, il affirma : « Cette guerre pourra être violente, sanguinaire, elle pourra coûter la vie de dizaines de milliers de propriétaires fonciers, de capitalistes et d’officiers qui épousent leur cause. Le prolétariat ne reculera devant aucun sacrifice pour sauver la révolution. » Il déclara encore qu’il voulait « épurer la terre russe de tous les insectes nuisibles, les poux et les punaises qui l’infestent ». Les plus menaçants sont les koulaks, ces « buveurs de sang » contre lesquels, dit-il au printemps 1918, il faut livrer « une guerre sans merci ». C’est exactement ce qui fut mis en application, non seulement en Russie, mais aussi partout où les communistes prirent le pouvoir. Et c’est bien dans la pensée de Marx que l’on trouve cette violence.
Par conséquent, le marxisme, en prônant la révolution, est bien une doctrine extrêmement radicale, qui préconise la violence dans le but d’instaurer la société idéale. La révolution implique nécessairement la terreur. Car cette dernière est justifiée par le danger de « contre-révolution ». La pensée marxiste comporte une radicalité et une violence réelles. D’ailleurs, Proudhon et Bakounine, lorsqu’ils avaient l’occasion de discuter avec Marx, demandaient à ce dernier pourquoi il donnait l’impression d’être en face d’ennemis à tuer, ce qui est significatif. Et en écho à cette intolérance violente de Marx, Lénine déclara : « Les mencheviks me disent : "Permettez-nous de dialoguer avec vous" et moi je leur dis : "Permettez-nous de vous coller au mur." »
La révolution, de par sa radicalité qui oblige à se positionner clairement, mène nécessairement à la terreur : on est pour ou contre la révolution. Lénine exprima bien cette idée quand il affirma que la terreur vise « les éléments hésitants et nuisibles de notre propre milieu », « les individus coupables d’indiscipline », « les éléments instables et inconséquents de la masse laborieuse elle-même ». La révolution, préconisée par Marx, constitue donc bien un élément faisant du marxisme une idéologie intrinsèquement violente. Dans une société de classe, la légitimité révolutionnaire est donc dans le prolétariat et pas dans le peuple.
Un autre élément de nature criminelle qui compose le marxisme est sa volonté de supprimer un groupe humain bien défini, la bourgeoisie. En effet, c’est Marx qui, selon les mots d’Ernst Nolte, « est l’inventeur de la Solution finale puisqu’il préconise la disparition de la bourgeoisie en tant que classe ». Le marxisme recommande donc bien l’extermination collective d’innocents appartenant à un groupe déterminé : les bourgeois sont les ennemis de classe à abattre. On comprend alors mieux les appels au meurtre qui peuvent en découler.
Ainsi, un certain G.D.H. Cole écrivit : « le prolétariat a le droit et le devoir d’utiliser tous les moyens et de commettre toutes les actions propres à le mener à l’écrasement de ses ennemis de classe ». Quant à Bernard Shaw, dans sa préface à son livre intitulé On the rocks, il encourageait l’Union soviétique à exterminer des personnes. Il réclamait une extermination « fondée sur des bases scientifiques ». En effet, l’assassinat des masses possédantes était considéré par lui comme un acte « tout à fait raisonnable et absolument nécessaire » étant donné que rien ne pourrait les guérir de leur instinct capitaliste.
Le romancier russe Maxime Gorki, adepte des idées socialistes et révolutionnaires, écrivit : « La haine de classe doit être cultivée par les répulsions organiques à l’égard de l’ennemi, en tant qu’être inférieur, un dégénéré sur le plan physique, mais aussi moral. » De fait, les communistes décidèrent dès 1916 d’exterminer « la bourgeoisie en tant que classe ». Et ils mirent en pratique cette idée, en appliquant le terme de « bourgeois » à tous les opposants. Staline, le 27 décembre 1929, lorsque commence la collectivisation forcée, décida d’exterminer les koulaks « en tant que classe », en réalité, tous ceux qui s’opposaient à ses décisions. Ces mesures meurtrières « antibourgeoises » trouvent leurs racines dans la pensée marxiste.
La « dictature du prolétariat »
La notion de dictature qu’on trouve dans la doctrine marxiste renforce encore l’idée selon laquelle cette dernière est intrinsèquement criminelle. En effet, Marx préconise la dictature du prolétariat lors de la phase transitoire entre la suppression du capitalisme et l’avènement de la société idéale.
Pourtant, les régimes communistes qui se mirent en place à partir de 1917 furent des dictatures du Parti, et non du prolétariat. A priori, donc, il serait possible de dire que, sur ce point, le marxisme aurait été trahi. Certes, entre Lénine et Marx existe une différence dans la conception de la dictature. Lénine pense à la dictature du Parti unique. Dans une brochure d’octobre 1917, il écrivit que le pouvoir devait revenir aux quelques centaines de milliers de militants du Parti qu’il dirigeait et que la direction du Parti se verrait attribuer le rôle de guide.
En revanche, pour Marx, tout État étant un État de classe, la « dictature de la bourgeoisie » doit être supplantée par la « dictature du prolétariat ». Dans Le Manifeste du Parti communiste, publié au début de 1848, Marx parlait de « guerre civile larvée » et de la nécessaire « domination du prolétariat ». En juin de la même année, il se montra encore plus radical en parlant de « guerre civile ouverte » et de « dictature du prolétariat ».
Et sur ce point, Lénine partage les vues de Marx. En effet, dans La révolution prolétarienne et le renégat Kautzky, publié en 1918, il nota par exemple : « L’Etat est aux mains de la classe dominante, une machine destinée à écraser la résistance de ses adversaires de classe. Sur ce point, la dictature du prolétariat ne se distingue en rien, quant au fond, de la dictature de tout autre classe. […] La dictature est un pouvoir qui s’appuie directement sur la violence et n’est lié par aucune loi. La dictature révolutionnaire du prolétariat est un pouvoir conquis et maintenu par la violence, que le prolétariat exerce sur la bourgeoisie, pouvoir qui n’est lié par aucune loi. »
Mais qu’elle soit du prolétariat ou du Parti, une dictature reste une dictature. Marx pense que la dictature du prolétariat doit prendre appui sur la violence organisée. Lénine, lui, parle de « terreur de masse » pour désigner le mode de gouvernement des communistes. En outre, Marx n’a jamais défini concrètement ce que serait un Etat ou même un gouvernement communiste, et il ne fut jamais en situation de pouvoir. Il est donc difficile de savoir ce qu’il aurait proposé concrètement pour l’installation de la dictature du prolétariat. Et on peut très bien dire que Lénine a simplement trouvé la solution à ce flou de la pensée marxiste en défendant en 1902, dans son livre Que faire ?, l’idée selon laquelle le prolétariat était exprimé par le parti bolchevique.
Certes aussi, Marx et Engels n’accordèrent pas autant d’importance au Parti communiste que Lénine. Pour les premiers, il n’était que l’ensemble des ouvriers luttant pour le communisme et parvenant, par ce combat, à la conscience de classe. Pour le second, par contre, le Parti est une véritable machine, celui qui va façonner le prolétariat et qui détient la Vérité. Par conséquent, selon la conception léniniste du Parti, tout débat est inutile, le bavardage est interdit. Mais c’est justement ici que Lénine rejoint la pensée de Marx : le bavardage, les débats sont la manifestation du parlementarisme, c’est la démocratie « bourgeoise »… et c’est ce que déteste aussi le marxisme.
« Le bien, c’est le mal […]. Le mal, c’est le bien » (K. Marx)
En effet, Marx vomit la démocratie puisqu’elle n’est à ses yeux, nous l’avons vu, que le pouvoir du libre-échange, de la bourgeoisie et du commerce. La démocratie « bourgeoise » est en réalité la « dictature de la bourgeoisie » pour les fondateurs du marxisme. Le parlementarisme est une « source de mystification ». Le marxisme tient donc en horreur ce qui fonde la démocratie : les droits de l’homme. Là encore, l’essence criminelle du communisme se fait jour.
Marx rejette violemment la philosophie bourgeoise des droits de l’homme. Ce sont les préoccupations égoïstes, individualistes, des hommes qui sont exprimées par ces droits. Dans son article « La Question juive », paru en 1843 dans les Annales franco-allemandes, Marx écrivit en effet : « Aucun des prétendus droits de l’homme ne dépasse donc l’homme égoïste, l’homme en tant que membre de la société bourgeoise, c’est-à-dire un individu séparé de la communauté, uniquement préoccupé de son intérêt personnel et obéissant à son arbitraire privé. »
Donc, le droit de propriété, la liberté religieuse, la liberté de parole, la liberté d’opinion, la liberté d’association… toutes ces libertés ne sont que des libertés « formelles ». Le droit tel qu’il existe dans les démocraties existe pour masquer les inégalités.
En 1864, Marx écrivit à Engels pour lui livrer l’impression, visiblement désagréable, qu’il avait eue lorsqu’il a rédigé les statuts que l’Association internationale des travailleurs venait d’adopter : « J’ai été obligé d’accepter dans le préambule des statuts deux phrases où il est question de duty et de right, de même que de truth, morality and justice. Je les ai placées de manière qu’elles ne fassent pas trop de dégâts. » En clair, ce qui répugne Marx, ce sont ces inventions « bourgeoises » que sont les « devoirs », les « droits », la « vérité », la « moralité » et la « justice ».
Enfin, en 1875, le congrès de Gotha vit se décider l’union des socialistes allemands. Ces derniers adoptèrent un programme réformiste, c’est-à-dire visant à transformer les conditions de vie des travailleurs mais dans le cadre de la légalité démocratique. En clair, ils rejetaient la révolution. Marx condamna donc ce programme qui entendait, d’après lui, défendre les intérêts des ouvriers en se basant sur des valeurs issues du droit « bourgeois ». Or, ce droit est l’instrument même de l’exploitation du prolétariat d’après la doctrine marxiste.
C’est pourquoi Marx expliqua ceci : « Le bien, c’est le mal, en un sens. C’est ce qui doit être éliminé. C’est ce qui s’oppose au progrès des relations interhumaines. Le mal, c’est le bien, puisqu’il produit le mouvement qui fait l’histoire en continuant la lutte. » La conception marxiste de la révolution considère les droits de l’homme comme un mal car ils freinent la révolution. L’argumentation fut reprise par Trotski dans Leur morale et la nôtre, livre dans lequel il oppose la morale « bourgeoise » à la morale « prolétarienne ».
Ce rejet pur et simple des droits de l’homme, cette opposition entre des libertés dites « formelles » et des libertés dites « réelles » a quelque chose d’extrêmement dangereux. Ce danger fut bien exprimé dans un article du Monde, intitulé « Les intellectuels et le pouvoir » : « Il n’y a pas de libertés "formelles" qu’on puisse supprimer, fût-ce provisoirement, au nom des libertés "réelles" ou "futures" sans d’immenses dangers […] La violence fait partie de notre monde et nous n’avons pas l’illusion qu’elle puisse disparaître rapidement. Mais constater son rôle dans l’Histoire […] n’autorise pas à en faire l’apologie ni à la justifier en tout cas. »
Et ce danger se concrétisa lorsque le communisme prit le pouvoir. Lénine appartenait bien à la tendance la plus antidémocratique du mouvement ouvrier. Il considérait le suffrage universel comme une ruse de la bourgeoisie, que « la République bourgeoise la plus démocratique n’est rien d’autre qu’un appareil permettant à la bourgeoisie de réprimer la classe ouvrière, permettant à une poignée de capitalistes d’écraser les masses laborieuses ». Ce rejet de la démocratie et de ses règles exprimé par Lénine, on le décèle déjà chez Marx. Dès qu’ils sont arrivés au pouvoir, les bolcheviks étaient convaincus qu’ils pouvaient s’affranchir des règles du jeu démocratiques car ces règles étaient des règles « bourgeoises », qui n’avaient plus leur place dans le système prolétarien. Et partout où les communistes prirent le pouvoir, nous l’avons vu, ils instaurèrent des régimes férocement antidémocratiques. Cette aversion pour les libertés individuelles, ces libertés dites « formelles », fut encore exprimé par Jeannette Vermeersh-Thorez, la veuve du secrétaire général du PCF Maurice Thorez : elle osa en effet déclarer que les habitants de l’URSS étaient « mille fois plus libres » que les Français : ces derniers vivaient dans une démocratie « bourgeoise » tandis que les Soviétiques, eux, connaissaient le bonheur de vivre dans le pays du socialisme…
Le rejet des droits de l’homme par le marxisme a une autre explication, avancée par le philosophe français Raymond Aron. Le communisme, par définition, s’oppose à l’individualisme, c’est-à-dire à la conception selon laquelle l’individu constitue une réalité première, essentielle et fondatrice de toute valeur. Dans cette conception, chaque individu possède les mêmes droits : ce sont les libertés individuelles, celles qui s’appliquent à chaque individu. Le communisme, au contraire, est un collectivisme qui, comme son nom l’indique, entend donner le primat au collectif. On devine alors l’essence totalitaire d’une telle conception : le marxisme entend nier l’individu, le détruire, en l’absorbant dans la collectivité. L’individu et ce qui s’y rattache, ses droits, sont par conséquent incompatibles avec la société idéale voulue par Marx et Engels. En effet, l’individu représente la singularité et, donc, la déviance par rapport à l’ordre collectif. La personnalité propre à chaque individu doit être broyée, inexistante. Tout doit être mis en œuvre pour éviter que l’individu menace ainsi l’égalité parfaite instaurée dans la société sans classe. En ce sens, le marxisme est donc bien une idéologie intrinsèquement totalitaire : la suppression des droits de l’homme vise ni plus ni moins à détruire l’individu.
Adolphe Franck, dans Le Communisme jugé par l’histoire, cita le Code de la nature de Morelly pour dire que ce dernier avait appelé à la suppression de la propriété privée et, donc nécessairement, à l’abolition des libertés individuelles. L’opuscule de Morelly, rédigé en 1755, était une prémonition du système de Lénine et Staline : il prévoyait d’ôter la liberté d’expression à tous ceux qui réclameraient la restauration du droit de propriété et d’élever tous les enfants en commun selon des règles imposées par l’État. On voit donc bien ici l’aspect totalitaire d’une société communiste.
Pierre Hassner a donc tout à fait raison de souligner que le communisme se caractérise par son rejet déclaré des libertés individuelles. Cette aversion vis-à-vis de la démocratie, ce rejet violent des droits de l’individu sont des éléments qui illustrent la nature intrinsèquement criminelle du communisme.
Ainsi, à ce stade de notre argumentation, il est déjà possible de tirer un premier enseignement, que l’on peut résumer par la phrase de Dominique Colas : « "Le marxisme-léninisme" a en commun avec le marxisme de Marx la thèse du caractère nécessaire de la guerre entre classes. Également le rejet absolu de la valeur de la démocratie représentative et des droits de l’homme traités en illusions mystificatrices. » Au fond, le marxisme-léninisme ne peut pas être considéré comme une trahison du marxisme.
Le but du marxisme : créer un homme nouveau, une cité idéale
Nous l’avons rappelé plus haut, le marxisme est persuadé de connaître le sens de l’histoire et professe la fin de la société de classes, la fin des inégalités, la fin des conflits, la fin de l’Etat et la fin de l’histoire, c’est-à-dire la réalisation de la société idéale, parfaite. Le marxisme est donc une idéologie visant à réaliser une utopie. Ainsi, un cours de marxisme tenu par des professeurs, au sein du PCF, dans les années 1950, contenait ces mots : « Il est difficile de se représenter entièrement ce que sera cette nouvelle société, mais il y a des choses que l’on peut affirmer. Dans la société nouvelle, il n’y aura plus de prisons. Bien entendu, il n’y aura plus d’églises. Il n’y aura plus d’armée. Il n’y aura plus de crimes. Il pourra y avoir des malades, on les soignera. Toute idée de contrainte disparaîtra. Les hommes auront tout à fait le sentiment qu’ils sont débarrassés, dégagés de tout ce qui faisait autrefois leur servitude. Ce seront des hommes absolument nouveaux. […] Quand on sait que l’on est dans cette voie et que cette voie est celle de l’évolution humaine qui apportera aux hommes la fin de tant de misères, que c’est la voie scientifique, la voie certaine, on a le sentiment que l’on combat pour la plus grande des causes. » La création de « l’homme nouveau », voilà le but du marxisme.
Or, cette dimension utopique est un élément qui reflète encore la nature intrinsèquement criminelle du communisme. Car, comme l’a bien dit Claude Imbert le 17 septembre 1991 sur Europe 1 : « Ceux qui veulent faire le bonheur de l’humanité ne font jamais le bonheur des hommes. Ceux qui rêvent d’un système idéal d’égalité commencent en équarisseurs et finissent en nomenklaturistes.
»
Eugène Richter, dans son livre intitulé Où mène le socialisme ?, publié en Allemagne en 1891 et en France en 1895, décrivait les conséquences néfastes de l’utopie si elle venait à prendre le pouvoir. Alfred Sudre publia en 1849 une Histoire du communisme. Réfutation historique des utopies socialistes. Il soulignait que la volonté des socialistes d’émanciper les masses était une illusion car une nation qui confierait toute l’autorité économique à quelques gouvernants aboutirait inéluctablement à une tyrannie. Et c’est ce qui se produisit effectivement au XXe siècle. Surtout, il écrivait que l’acharnement des philosophes de l’antiquité à bâtir la cité idéale les mena à des erreurs monstrueuses.
Quant à Jacques Rossi, qui fut enfermé au Goulag de 1937 à 1956, il déclara : « Le marxisme étant une utopie ne peut être réalisé autrement que par la violence et par la terreur. » Dans son Manuel du Goulag. Dictionnaire historique, Jacques Rossi souligne bien que le « goulag servait de laboratoire au régime soviétique, dans le but de créer une société idéale : garde-à-vous et pensée unique ». Il ajoute encore : « Le goulag n’était pas une aberration ou une déviation, c’était l’essence même du système. » Car le but de l’utopie est de créer un « homme nouveau ». La violence est donc nécessaire dans la mesure où une fois que tous les ennemis auront été éliminés, il ne restera que des hommes « nouveaux », « régénérés ».
Dans son essai sur Max Weber, Karl Jaspers relata la discussion entre Weber et Schumpeter qui eut lieu peu de temps après la révolution d’octobre 1917, étant donné que Weber est mort en 1920 :
« Les deux hommes se rencontrèrent dans un café de Vienne en présence de Ludo Moritz Hartmann et de Felix Somary. Schumpeter souligna combien la révolution socialiste de Russie lui procurait une grande satisfaction. Désormais, le socialisme ne se bornerait plus à un programme sur le papier, il aurait à prouver sa viabilité.
« Ce à quoi Weber répondit, en témoignant de la plus grande agitation, que le communisme à ce stade de développement en Russie constituait virtuellement un crime, qu’emprunter cette direction conduirait à une misère humaine sans équivalent et à une terrible catastrophe.
« "Cela se passera tout à fait ainsi", répondit Schumpeter, "mais quelle parfaite expérience de laboratoire".
« "Un laboratoire où s’entasseront des montagnes de cadavres", répondit Weber fiévreusement.
« "On pourrait dire la même chose de n’importe quelle salle de dissection" répliqua Schumpeter. »
On le voit bien : deux des plus grands intellectuels de l’époque, au tout début du régime communiste russe, le sociologue Max Weber et l’économiste Joseph Schumpeter, ne nourrissaient ainsi aucune illusion sur le communisme et étaient d’accord pour en déceler les dispositions criminelles. Les « montagnes de cadavres » dont parlait Weber, on les retrouva effectivement dans les goulags soviétiques, dans le Laogaï chinois, après le génocide au Cambodge ou dans les camps de rééducation nord-coréens…
Michel Heller et Aleksandr Nekrich publièrent en 1982 L’Utopie au pouvoir. C’était le titre donné à leur histoire de l’URSS. C’était donc affirmer que l’utopie, en politique, est criminelle. Car dans l’impossibilité de pouvoir compter sur la vertu des hommes pour les libérer de leurs chaînes, il faut les enchaîner autrement, pour leur propre bonheur. La fin de l’exploitation de l’homme par l’homme doit passer par la mise en place du monstre totalitaire.
L’utopie est une idéologie totale qui entend remodeler la société sur le patron d’un rêve rationalisé : c’est exactement ce qu’entendait faire le marxisme. En effet, la dimension meurtrière de l’utopie réside dans le fait que cette dernière, de par sa nature même, est inaccessible, irréelle et, donc, irréalisable. Il existera toujours un décalage constant entre le réel et l’utopie, une distance irréductible. Or, le problème est de faire coïncider la réalité avec le rêve. Aussi, lorsque les militants d’une utopie arrivent au pouvoir, ils s’acharnent à vouloir supprimer cette distance, à faire correspondre l’idéal avec la réalité. Le seul moyen est donc d’utiliser la violence, la terreur.
L’utopie marxiste prétendait s’affranchir de la réalité car elle croyait qu’une société sans conflits et sans classes pouvait exister. La réalité est donc le pire ennemi de l’utopie car elle finit toujours par l’emporter. Dans le jargon psychanalytique, le principe de plaisir – ici, l’utopie marxiste – se heurte au principe de réalité. Le seul moyen, par conséquent, pour l’utopie de rester au pouvoir, c’est de faire violence à la réalité. Ainsi, dès que ceux qui prétendent apporter le bonheur prennent le pouvoir, ils s’aperçoivent rapidement qu’ils ne peuvent apporter le rêve annoncé, car la réalité fait obstacle et parce que la distance entre l’utopie et la réalité est, on l’a dit, irréductible. En conséquence, les utopiste sont obligés d’imposer la terreur dans la mesure où, comme l’écrit très bien Michel Winock, « le défaut de vertu est compensé par un surcroît de tyrannie ». Et les obstacles sur lesquels se heurtent les utopistes au pouvoir ne font que les renforcer dans leur conviction qu’il faut imposer la terreur. En définitive, le postulat du parfait en politique est la première marche vers l’enfer.
Une belle phrase de l’éditorial du numéro 217 de la revue L’Histoire a bien résumé le danger que représente l’utopie révolutionnaire communiste ainsi que la distance irréductible entre la réalité et l’utopie : « "changer la vie" ne se décrète pas. Quand on s’y essaie, il faut vite, confronté à l’épreuve du réel, renoncer à la logique de l’imaginaire, ou bien emplir les prisons. » Au XXe siècle, les communistes, au lieu de « renoncer à l’imaginaire », c’est-à-dire leur utopie égalitariste, ont « empli les prisons », mais aussi les camps de concentration et les fosses communes.
On le voit, l’utopie, l’utopie marxiste en l’occurrence, est meurtrière par essence car c’est au nom des bonnes intentions que l’on commet les crimes. C’est un ancêtre illustre du communisme, Babeuf, qui écrivit : « Un régénérateur doit voir grand. Il doit faucher tout ce qui le gêne, tout ce qui obstrue son passage, tout ce qui peut nuire à son arrivée au terme qu’il s’est prescrit. » Les utopistes au pouvoir sont obligé d’imposer la terreur car l’utopie doit correspondre, à n’importe quel prix, à la réalité. Finalement, l’idée centrale est celle-ci : au nom des bonnes intentions on se permet de commettre les pires crimes. On justifie ces derniers par la fin poursuivie. Trotski, dans son livre Leur morale et la nôtre, ne disait pas autre chose : il revendiquait le principe selon lequel la fin justifie les moyens.
Un « totalitarisme médiatisé par l’utopie » (Jean-François Revel)
Le philosophe Jean-François Revel a utilisé une belle expression pour qualifier le communisme : ce dernier fut un « totalitarisme médiatisé par l’utopie ». C’est-à-dire que le communisme annonce le contraire de ce qu’il va effectivement produire. Il s’abrite derrière le masque des bonnes intentions pour commettre ses crimes. En effet, il promettait l’abondance et la prospérité et il produisit la misère ; il promettait la liberté et il produisit des régimes horriblement répressifs ; il promettait le respect de la vie humaine – seulement jusqu’à un certain point tout de même – et pratiqua les exécutions de masse. Cette contradiction était acceptée par les communistes occidentaux et les compagnons de route car l’utopie se situait dans l’avenir. Et si cette confiance dans l’avenir existait, c’est parce qu’existait la croyance en un sens de l’histoire, le sens marxiste de l’histoire : nous avons rappelé, au début de cet article, que le marxisme croit au sens de l’histoire. En définitive, le communisme accomplit le Mal au nom du Bien. Et l’on repense à la phrase de Marx, rencontrée plus haut : « Le mal, c’est le bien »…
Des exemples significatifs peuvent être donnés. Ainsi, la socialiste britannique Béatrice Webb, à propos des personnes victimes de la famine orchestrée par le pouvoir en Ukraine en 1932, déclara : « On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, n’est-ce pas ? » On ne peut être plus clair. Une socialiste acceptait le massacre de milliers de personnes – les « œufs » – car elle voyait là un élément incontournable pour réaliser le projet communiste – l’« omelette ».
Une autre femme qui a aussi accompagné le communisme, Dominique Desanti, admettait dans un témoignage : « Nous savions aussi que les régimes à l’Est étaient très répressifs. Mais nous nous disions qu’il fallait passer par cette "dictature du prolétariat". Que tout cela n’aurait qu’un temps. » Là encore, ses mots sont très explicites : la terreur est nécessaire pour réaliser l’utopie, « il faut » passer par cette étape. Dominique Desanti acceptait la terreur de masse au nom de la société idéale à venir : « tout cela n’aurait qu’un temps »...
Citons Simone de Beauvoir qui, en octobre 1946, déclara : « L'adversaire de l’URSS use d'un sophisme quand, soulignant la part de violence criminelle assumée par la politique stalinienne, il néglige de la confronter avec les fins poursuivies... Sans doute, les épurations, les déportations, les abus de l'Occupation, la dictature policière, dépassent en importance les violences exercées dans aucun autre pays [...]. Mais les considérations quantitatives sont insuffisantes [...]. On ne peut juger un moyen sans la fin qui lui donne son sens. Le lynchage est un mal absolu, il représente la survivance d'une civilisation périmée. C'est une faute sans justification, sans excuse. Supprimer cent oppositionnels, c'est sûrement un scandale, mais il se peut qu'il ait un sens, une raison... peut-être représente-t-elle seulement cette part nécessaire d'échec que comporte toute construction positive. » Là encore, on retrouve l’idée selon laquelle la fin justifie les moyens ; la « construction positive » communiste exigeait donc, pour Simone de Beauvoir, d’exterminer des êtres humains ou d’en enfermer dans des camps, Goulag ou Laogaï…
Enfin, le philosophe Merleau-Ponty s’attacha lui aussi à justifier la terreur au lieu de la nier : « Ou bien on veut faire quelque chose, mais c’est à condition d’user de la violence – ou bien on respecte la liberté formelle, on renonce à la violence, mais on ne peut le faire qu’en renonçant au socialisme et à la société sans classes, c’est-à-dire en consolidant le règne du "quaker hypocrite". La révolution assume et dirige une violence que la société bourgeoise tolère dans le chômage et dans la guerre et camoufle sous le nom de fatalité. Mais toutes les révolutions réunies n’ont pas versé plus de sang que les empires. Il n’y a que des violences, et la violence révolutionnaire doit être préférée parce qu’elle a un avenir d’humanisme. » Au nom de l’humanisme, de la société sans classes, Merleau-Ponty admettait les crimes de masse. Notons au passage qu’on retrouve dans ces propos la répulsion de Marx vis-à-vis de la liberté dite « formelle »…
Comme le dit encore bien Michel Winock, l’utopie, en faisant rêver d’un monde parfait, encourage les révolutionnaires. L’utopie, dans le marxisme, justifie ainsi la révolution et la dictature du prolétariat. Car la fin justifie les moyens. Au nom du bonheur à venir d’une partie de l’humanité, au nom de la réalisation de la société sans classe et de la fin de l’histoire, il faut faire la révolution et instaurer la dictature du prolétariat. Par exemple, Pol Pot était un révolutionnaire convaincu de lutter pour la bonne cause. L’utopie, qui est au centre du marxisme, rend donc ce dernier intrinsèquement meurtrier.
Ainsi peut s’expliquer l’énigme communiste. Loin d’avoir été une « trahison », une « perversion » du marxisme, les régimes totalitaires qui se sont installés sous l’enseigne du communisme au XXe siècle en reflètent l’essence même.
Loin de nous l’idée de réduire le marxisme à son seul aspect criminel. L’œuvre de Marx et Engels fut aussi une vaste « entreprise anthropologique et sociologique », mais aussi économique. Et, dans une certaine mesure, elle a pu – et peut encore – servir de grille de lecture des sociétés humaines pour certains analystes.
Mais considérée sous l’angle d’une idéologie persuadée de connaître le sens de l’histoire et de détenir la vérité scientifique de l’histoire et du capitalisme, cette œuvre porte en elle le monstre totalitaire communiste qui sévira au siècle suivant.
Rédigé par : Jérôme | 20 mai 2009 à 22:49
À présent voici diverses citations splendides de Jean-François Revel. Puissent-elles aider Noémie dans sa compréhension du monde, de sa complexité et de la monstruosité de ses engagements.
Au moins, je n'aurais pas ménagé mes efforts pour aider Noémie à rejoindre la liberté, la lucidité et la vérité !
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“Il y a une chose à laquelle on ne songe jamais assez souvent quand on dit à quelqu’un ‘vous avez changé’ - c’est que le monde aussi change.
Vers 1960-65, il était encore raisonnable par exemple de parier sur une certaine démocratisation de l’Union soviétique.
Il était encore raisonnable de parier sur la libéralisation du Parti communiste français.
Il était raisonnable de parier sur la réussite de certaines expériences dans le tiers-monde, comme Cuba, la Tanzanie ou l’Algérie.
Il était raisonnable de penser que l’autogestion yougoslave avait encore une chance de s’en sortir, que l’expérience chinoise méritait l’intérêt.
Depuis ces dates, toutes les expériences que je viens de citer ont sombré dans une faillite noire. L’URSS a envahi Prague, la Pologne se décompose…
Ce n’est pas un individu qui change, c’est un individu qui tire la leçon des événements.
C’est comme si vous disiez à quelqu’un qui vivait au XVIIe siècle: ‘Je remarque qu’en 1600 vous étiez persuadé que la terre était immobile, et qu’en 1632 vous croyez maintenant qu’elle tourne. Alors vraiment, vous êtes une girouette!’ Mais dans l’intervalle il y a eu Galilée, je m’excuse!”
“S’il suffisait de conquérir et de piller pour être développé, l’humanité baignerait dans l’opulence depuis deux bons millénaires.”
“Le temps efface le souvenir des malheurs, jamais celui des fautes."
“Je l’ai souvent observé, ceux qui sont allés jusqu’au bout du stalinisme deviennent les plus lucides et les plus sévères envers eux-mêmes après en être revenus. Au contraire, les “compagnons de route”, les demi-portions du totalitarisme prétendent enterrer leurs aberrations et leurs mensonges en les justifiant par le “contexte” et les circonstances.”
“Ce déjeuner avec Mouillaud (communiste repenti, retrouvé), sans m’éclairer, me confirma que ni l’intelligence ni l’intention de bien faire ne nous préservent du Mal. Le seul barrage au fanatisme meurtrier est de vivre dans une société pluraliste où le contrepoids institutionel d’autres doctrines et d’autres pouvoirs nous empêche toujours d’aller jusqu’au bout des nôtres.”
“L’identité d’essence des trois totalitarismes du XXe siècle, fascisme, naxisme, et communisme, flagrante dans les domaines politique et policier, me parut flagrante également dans la culture. Pourquoi un déterminisme commun poussa-t-il les trois frères vers l’art pompier…? L’explication est, je crois, que le totalitarisme (néologisme forgé par Mussolini en 1922) doit non seulement, comme son nom l’indique, englober la totalité des activités d’une société et donc l’art, mais encore veiller à ce que cet art accable les “masses” d’un ennui profond, afin qu’il ne constitue pas une distraction susceptible de détourner l’attention collective de la mastication exclusive de l’utopie officielle.”
“Mais la fausseté n’a jamais empêché une vue de l’esprit de prospérer quand elle soutenue par l’idéologie et protégée par l’ignorance. L’erreur fuit les faits lorsqu’elle satisfait un besoin.”
"De la même manière, les sociétés censurées ne peuvent même pas s’offrir le luxe de la “fausse objectivité”, puisqu’elles n’ont pas la vraie. Et, dans les civilisations de la liberté, la mission de lutter contre la “fausse objectivité” incombe précisément à la vraie, et non à quelque bureaucratie extérieure à la culture. C’est l’histoire sérieuse qui élimine, ou refoule, l’histoire partiale; c’est le journalisme probe qui peut faire reculer le journalisme vénal, et non point une commission administrative, dont le premire soin est en général de distribuer quelques fonds secrets. Une presse libre n’est pas une presse qui a toujours raison et qui est tounours honnête, pas plus qu’un homme libre n’est un homme qui a toujours raison et qui est toujours honnête. S’il avait fallu, pour autoriser la littérature, attendre d’avoir appris d’abord à en bannir la mauvaise, nous serions envore occupés à corriger le premier jeu d’épreuves de l’histoire de l’imprimerie. Ne pas comprendre que la liberté est une valeur par elle-même, dont l’exercice comporte nécessairement un bon et un mauvais pôle, c’est démontrer que l’on est décidément réfractaire à la culture démocratique.”
"C’est au moment même ou le marxisme perd tout crédit parmi ses adeptes mêmes comme principe de direction des sociétés humaines que, semblable à la lumière dont la source est morte depuis des millions d’années, il brille de son éclat le plus vif sur le theâtre idéologique.”
“le mensonge idéologique consiste (dans les pays developpés) a poursuivre les vieilles diatribes contre le capitalisme, tout en sachant… que l’on n’a rien pour le remplacer.”
"L’absolution idéologique du meurtre et du génocide est bien connue des historiens. On mentionne moins souvent qu’elle sanctifie aussi la concussion, le népotisme, la corruption. Les socialistes ont une si haute idée de leur propre moralité qu’on croirait presque, à les entendre, qu’ils rendent la corruption honnête en s’y livrant… Ce n’est point simple complaisance à soi, mécanisme psychologique banal. Cet homme n’est point isolé, il est accompagné, soutenu par la puissance sacrée de l’idéologie, qui capitone sa conscience et le pousse à penser qu’étant lui-même à la source de toute vertu, il ne saurait secréter que de bonnes actions.”
“Une des manies les plus intrigantes des intellectuels consiste à projeter ainsi sur les sociétés libérales les défauts qu’ils refusent de discerner dans les sociétés totalitaires… En Europe, Michel Foucault est l’un des penseurs chez qui on l’observe avec le plus d’étonnement, car Foucault n’a jamais été communiste, ni sympathisant, ni même marxiste, contrairement à Sartre et à tant d’autres. Seul un banal parti pris “progressiste” intervient donc chez lui quand il interprète les sociétés ouvertes avec sa théorie de l’enfermement, développée en particulier dans Surveiller et punir. Foucault y décrit les sociétés libérales comme fondées sur le principe d’un enferment généralisé: enfermement de l’enfant à l’école, du soldat dans la caserne, du délinquant, ou prétendu tel, dans les prisons; du fou ou du pseudo-fou à l’hôpital psychiatrique. Lorsqu’il fourre dans le même panier des formes aussi hétéroclites d’enfermement, pour intenter un procès en totalitarisme aux sociétés démocratiques, et ce au moment même où celles-ci n’avaient jamais connu un tel degré de liberté, ni ne libéralisation de tous les secteurs ci-dessus énumérés, Foucault, on ne peut s’empêcher de la penser, décrit en réalité une autre société, une société qui le fascine, mais qu’il ne nomme pas: la société communiste.”
"La socialisation rend inéluctable l’augmentation de volume et de poids du pouvoir politique, du nombre et de la puissance de ceux qui l’exercent, le servent, le soutiennent ou gravitent autour de lui.”
“Rien ne me comblerait davantage, en tant que télespectateur, que de nager à longueur de soirée dans le flot roboratif de la filmographie albanaise, tanzanienne ou birmane. A une seule condition: que le choix m’appartienne.”
Le français est à la fois anticommuniste et marxiste
“Mitterrand a su offrir opportunément à l’opinion française ce qu’elle souhaitait sans doute: un marxisme antisoviétique.”
“Pour eux (les socialistes) l’injustice, les inégalités entre pays riches et pays pauvres sont une conséquence du profit. Le profit lui même est inhérent à la logique du capitalisme privé… (L)es socialistes, refusant de remettre en question le système abstrait qu’ils veulent imposer à la réalité, attribuent de plus en plus en plus souvent leurs difficultés à des complots et prennent des mesures politiques, pour corriger les effets négatifs de leur obstination.”
“Pourquoi, en vertu de quels raisonnements, certains rédempteurs du genre humain se sont-ils mis-en tête que la société ne deviendrait juste que du jour ou aucun individu ne pourrait plus se lancer pour son propre compte dans une entreprise économique, d’abord comme producteur, ensuite comme consommateur? J’abandonne aux psychologues des profondeurs la tâche de nous éclairer sur ce sujet.“
“L’utopie n’est astreinte à aucune obligation de résultats. Sa seule fonction est de permettre à ses adeptes de condamner ce qui existe au nom de ce qui n’existe pas.”
“La plupart des gouvernements européens, dans leur politiques dites, par antiphrase, “de l’emploi”, s’obstinent à lancer sur l’eau un bateau trop lourd pour flotter. Après quoi, ils se ruinent en remorquages, renflouages, sauvetages pour tenter de remonter le navire à la surface et dédommager les naufragés. La pire des cécités est la cécité volontaire. Non seulement on refuse de prendre acte des réussites du libéralisme quand il réussit, mais on lui impute des malheurs auxquels il est étranger.”
“Des dizaines d’années avant l’apparition des premiers partis communistes et même des premiers théoriciens socialistes, ce sont les libéraux du XIXe siècle qui ont posée, avant tout le monde, ce que l’on appelait alors la “question sociale” et qui y ont répondu en élaborant plusieurs des lois fondatrices du droit social moderne. C’est le libéral François Guizot, ministre du roi Louis-Philippe qui, en 1841, fit voter la première loi destinée à limiter le travail des enfants dans les usines. C’est Frédéric Bastiat, cet économiste de génie que l’on qualifierait aujourd’hui d’ultralibéral forcené ou effréné, c’est lui qui, en 1849, député à l’Assemblée législative intervint, le premier dans notre histoire, pour énoncer et demander que l’on reconnaisse le principe du droit de grève. C’est le libéral Émile Ollivier qui, en 1864, convainquit l’empereur Napoléon III d’abolir le délit de coalition, ouvrant ainsi la voir au syndicalisme futur. C’est le libéral Pierre Waldeck-Rousseau qui, en 1884 (…) fit voter la loi attribuant aux syndicats la personnalité civile.”
"Les inégalités libérales des sociétés de production sont agitées d’un brassage permanent et elles sont modifiables à tout instant. Dans les sociétés de redistribution étatique, les inégalité sont au contraire figées et structurelles: quels que soient les efforts et les talents déployés par un actif du secteur privé français, il n’aura jamais les avantages “acquis” (c’est à dire octroyés et intouchables) d’un agent d’Electricité de France”
Le socialisme, c’est le vol
“Dans une société où les inégalités résultent non de la compétition ou du marché, mais décisions de l’État, le grand art économique consiste à obtenir de la puissance publique qu’elle dévalise à mon profit mon voisin, si possible sans que celui-ci sache à qui va la somme qu’on lui prend.”
“Un politologue peut, avec de solides arguments, affirmer à un condamné sur le cou duquel le couperet de la guillotine est sur le point de tomber: “Rassurez-vous, cette exécution correspond à un moment de l’histoire entièrement dépassé”. Il ne fait que confirmer par là que, malheureusement, les neuf dixièmes de ce qui nous arrive sont le fruit de moments de l’histoire entièrement dépassés.”
“La violence en elle-même n’a aucun caractère révolutionnaire. Historiquement, elle a plutôt été une arme entre les mains de la contre-révolution. Elle a plutôt servi à réprimer et a opprimer qu’à libérer… La violence n’a pas plus de contenu révolutionnaire que le bistouri n’a de contenu médical.”
“Toutes nos discutailleries sur ce qu’est la démocratie sont une façon d’en retarder le retour. Ce qu’est la démocratie, un enfant de dix ans peut le comprendre. Si on lui dit en vrac que ce sont les élections libres, le suffrage universel, le droit de réunion et d’association, la liberté d’opinion et d’expression, etc, il ne doutera pas un instant que ce ne soient là, dans n’importe quel système, les signes incontestables dont la présence ou l’absence indique la présence ou l’absence de la démocratie.”
De la même manière, les sociétés censurées ne peuvent même pas s’offrir le luxe de la “fausse objectivité”, puisqu’elles n’ont pas la vraie. Et, dans les civilisations de la liberté, la mission de lutter contre la “fausse objectivité” incombe précisément à la vraie, et non à quelque bureaucratie extérieure à la culture. C’est l’histoire sérieuse qui élimine, ou refoule, l’histoire partiale; c’est le journalisme probe qui peut faire reculer le journalisme vénal, et non point une commission administrative, dont le première soin est en général de distribuer quelques fonds secrets. Une presse libre n’est pas une presse qui a toujours raison et qui est toujours honnête, pas plus qu’un homme libre n’est un homme qui a toujours raison et qui est toujours honnête. S’il avait fallu, pour autoriser la littérature, attendre d’avoir appris d’abord à en bannir la mauvaise, nous serions encore occupés à corriger le premier jeu d’épreuves de l’histoire de l’imprimerie. Ne pas comprendre que la liberté est une valeur par elle-même, dont l’exercice comporte nécessairement un bon et un mauvais pôle, c’est démontrer que l’on est décidément réfractaire à la culture démocratique.”
“Rappelons-le: dans l’acception du dictionnaire, on est intolérant quand on combat des idées contraires aux siennes par la force, et par des pressions, au lieu de se borner à des arguments. La tolérance n’est point d’indifférence, elle n’est point de s’abstenir d’exprimer sa penseé pour éviter de contredire autrui, elle est le scrupule moral qui se refuse à l’usage de toute autre arme que l’expression de la pensée.”
Sur Sartre
“Pourquoi l’écrivain français le plus représentatif des années 1950 et 1960 a-t-il haï la liberté, lui le philosophe de la liberté? Pourquoi ce penseur si intelligent approuva-t-il la nuit intellectuelle du communisme?
Pourquoi le fondateur de la fameuse revue Les Temps modernes ne comprit-il rien à son temps? Pourquoi ce raisonneur si subtil a-t-il été l’un des plus grandes dupes de notre siècle?
Au lieu d’escamoter ces réalités, mieux vaudrait tenter de les expliquer. Le problème n’est pas celui des aberrations d’un homme. C’est celui de toute un culture. Pour le résoudre, inspirons-nous de ce que Sartre a enseigné, surtout pas de ce qu’il a fait, de sa philosophie de la responsabilité, surtout pas de ses actes irresponsables, de sa morale de l’authenticité, surtout pas de son idéologie de la falsification.”
Rédigé par : Jérôme | 20 mai 2009 à 22:53
J'ajouterai au passage que l'anti-sarkozysme obsessionnel le plus insupportable qui soit est révelateur d'un national-populisme de gauche qui va d'une partie pro-Laguiller enpassant certains militants et sympathisants du NPA et du PCF jusqu'aux pro-Mélenchon. C'est aussi ce qui met mal à l'aise un PS pourtant europhile mais qui a du mal à ramener vers lui une partie de son électorat atteint d'un symptôme poujado-gauchiste.
Rédigé par : Aurélien | 21 mai 2009 à 05:09
Aurélien, je ne vous embrasse pas, mais le coeur y est !
"Poujado-gauchisme" : le concept est parfait, percutant, et tellement vrai ! Bravo !
Rédigé par : Jérôme | 21 mai 2009 à 07:55
Merci Jérôme!
Rédigé par : Aurélien | 21 mai 2009 à 12:36
A l' heure où le programme du FN est appliqué par M.Sarkozy, il est assez drôle de vous voir brailler au " poujado-gauchisme " !
Les Français se rebellent et vous ne savez plus quoi inventer pour faire peur. Allez dans votre salle de bain, mettez-vous en face du miroir et regardez-vous bien en face. Vous y voyez-vous ?
Rédigé par : Noémie | 21 mai 2009 à 17:17
Qui êtes vous donc Noémie pour vous adresser à nous sur ce ton ? Qui ?
Dans mon miroir, je vois un type sans certitudes, sans dogme, libre comme l'air, qui sait et admet la complexité de notre société.
Et vous, que voyez vous donc dans votre miroir ? Une nana hystérique convaincue que des solutions collectivistes et totalitaires sont une réponse convenable aux difficultés de notre époque ? Pauvre fille !
Encore une fois, qui êtes vous donc pour nous donner ainsi des leçons ? Une poujado-gauchiste ? Une trotsko-fasciste ? Vos délires en matière "d'éducation populaire' devraient vous inviter à plus de modestie, plus de réflexion.
Le programme du FN est appliqué par le Président Sarkozy ? Libre à vous de le penser. Mais vous êtes ridicule de nous en faire les dépositaires ! Pourquoi diable serions-nous des Sarkozystes obtus, convaincus et actifs ? Nous vous laissons la marque du sectarisme ! Craindre et détester vos pseudo solutions collectivites moisies ne fait pas de nous des membres du "camp d'en face". D'ailleurs, l'immense majorité des gens qui votent à gauche détestent vos théories socialo-dictatoriales.
Trouvez donc autre chose de plus sérieux et de plus crédible si vous souhaitez vraiment nous diaboliser, puisque telle est votre conception médiocre du débat d'idées.
Oui ma pauvre Noémie, vraiment, vous êtes aigrie, frustrée, violente, menteuse, nationaliste, révisionniste, liberticide et mortifère.
Si la France actuelle vous désole tant, je vous propose deux solutions pour y remédier :
- accéder au pouvoir de façon démocratique.
- vous casser à Cuba, au Vénézuela ou en Corée du nord, paradis démocratiques bien connus ! Bon débarras !
Réjouissez vous Noémie que le ridicule ne soit plus mortel !
Rédigé par : Jérôme | 21 mai 2009 à 19:23
Vous n'avez pas vraiment compris ou vous n'admettez pas que Nicolas Sarkozy soit président de la république Noémie. C'est ça l'anti-sarkozysme primaire qui avance bien masqué mais qui cache la peste et le collera à savoir l'eurosceptisme et l'europhobie qui sont bien réels contrairement à vos fantasmes.
Rédigé par : Aurélien | 21 mai 2009 à 19:48
Si c'est pour manquer de respect aux commentateurs et surtout sous-estimer l'auteur Dominique Reynié, je ne vois pas ce que certains font ici d'ailleurs.
J'ai très bien réussi à démasquer leur haine la preuve Noémie et Anis se déchainent tellement n'importe comment qu'ils sont en manque d'argument. Voter pour les listes de Mélenchon ou Dupont-Aignan sont des votes nationalistes!
Heureusement que Dupont-Aignan et ses accolytes sont quasiment tricards dans les sondages ce qui n'est pas le cas de Mélenchon et des siens malheureusement. Le PS a donc du pain sur la planche pour ramener à eux une partie de leur électorat berné par cette pensée unique poujado-gauchiste eurosceptique. Certains feraient mieux de réfléchir avant de donner des leçons de démocratie lorsqu'ils ne sont même pas capable d'admettre qu'un président de la république qu'on l'admire ou que l'on déteste à été élu par la majorité des français déjà!
La pensée unique c'est eux, ce ne sont pas les vrais européens qui sont toujours autant critiqués souvent à tord dans les médias et parfois même diabolisés.
Rédigé par : Aurélien | 21 mai 2009 à 19:57
Une bonne chose serait, pour ceux qui connaissent des indécis, serait de les amener à visiter ce blog (et d'autres comme celui de Jean Quatremer) afin qu'ils puissent lire les commentaires de nonistes comme Noémie. Ca devrait les convaincre que l'Union actuelle est une nécessité, vu les arguments du camp d'en face.
Rédigé par : Nicolas_Suede | 21 mai 2009 à 20:19
Mon premier commentaire (19 mai, 17h43) avait une suite, que je vous livre:
Je distingue, comme beaucoup, les deux axes évidents de la politique actuelle du pouvoir:
- une allégeance, une fidélité à une oligarchie de conservateurs fortunés
- une communication tournée vers les attentes supposées des français
Les deux pôles ne sont, de fait, rien d'autre que les deux tendances historiques droite/gauche, survivance d'une aristocratie et d'un tiers-état.
Cette dichotomie historique fut considérablement remaniée au XIXe siècle par l'émergence d'une bourgeoisie issue des révolutions sur l'ancien continent et sur le nouveau. L'extinction des privilèges de l'ancienne aristocratie a fait place peu à peu à peu, non à l'égalité figurant au frontispice de notre république, mais à une nouvelle dichotomie: celle du capital et du travail, c'est à dire des investisseurs et des salariés. Tout comme dans l'ancien régime, où l'aristocratie comportait noblesse et haut clergé, la nouvelle aristocratie du capital (oligarchie de conservateurs fortunés, diriez -vous) comporte capitalistes et hauts dirigeants qui font cause commune.
Les derniers arrivés (hauts dirigeants) font marcher la boutique dans le sens requis et sont rétribués à ce titre, dans le privé, à des niveaux leur permettant d'accéder eux-mêmes à cette oligarchie de conservateurs fortunés. C'est la raison pour laquelle nombre de hauts fonctionnaires ont suivi cette voie lucrative. Jean Peyrelevade appartient, de fait, à ceux-là.
C'est à la lumière de cet intérêt bien compris qu'il convient d'analyser la thèse constante de son livre: préserver la rentabilité du privé.
En effet, toute entreprise viable produit une plus value sur le travail. Lorsque ré-investie, elle donne lieu au phénomène de croissance. Dans cette "boucle vertueuse", les prélèvements nécessaires sont:
- les éventuelles ressources en matières premières
- les salaires dûs individuellement aux services des travailleurs
- les impôts et charges dûs collectivement aux services du domaine public
En défenseur des intérêts de sa classe, Jean Peyrelevade n'a pas de mots assez durs pour fustiger les deux dernières dépenses qui sont autant de freins à la croissance exponentielle ... des bénéfices, comme s'ils constituaient une fin en soi effaçant tout débat sur le partage de la richesse créee.
On notera au passage, de façon paradoxale, que c'est la même logique que met actuellement en oeuvre... le gouvernement chinois pour ratrapper les Etats-Unis. Le dernier rapport (2009) sur l'Europe de la fondation Schumann met en évidence cette courbe de croissance exponentielle de la Chine dont le PIB dépassera celui des Etats Unis en 2018, dans 9 ans à peine...si les choses vont jusque là.
C'est bien là l'idéologie néoconservatrice qu'a développé le capitalisme anglo-saxon: on a pu faire pénétrer dans les esprits qu'il était inconvenant de réclamer autre chose que ce que la loi du "libre marché" abandonne au travailleur. On aboutit ainsi aux sommets de l'absurdité lorsque l'ancien patron de Vivendi s'est vu gratifié de 274 millions en quittant ses fonctions, nonobstant ses rémunérations régulières, laissant derrière lui une entreprise en crise.
Il est clair que François Bayrou, et avec lui le MODEM, se défendraient de telles visées. C'est pourtant ce à quoi concourt sa pensée économique, trés proche de celle de Jean Peyrelevade, comme on s'en aperçut durant la campagne présidentielle. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il reste muet au plan économique, durant ces élections européennes, aprés les scandales révélés par la crise financière. Je n'aurai pas la cruauté de rappeler les positions atlantistes et hyper(sinon ultra)-libérales de François Bayrou comme jeune émule UDF du tandem Giscard-Barre, dont il se réclamait encore il y a peu.
Pour être complet, on ne saurait oublier le premier des prélèvements cités plus haut, celui sur la nature, qui a donné lieu à un autre type de revendication: la revendication écologique, qui fait partie des éléments de bien-être auquel chacun doît avoir accés. Si cette revendication apparaît aujourd'hui comme récente, ce n'est pas faute d'avoir existé dans le passé, mais elle était tue tant qu'elle ne touchait que la partie la plus défavorisée de la population: la pollution des détritus au moyen-âge ou celle des houillères dans les corons du Nord faisaient plus de ravages mortels que la pollution carbonée de nos villes aujourd'hui.
En tout état de cause, on voit bien que l'économie et l'écologie ne sont que des chapitres du grand livre de la politique au sens ethymologique grec du terme. Dommage que l'on ne s'inspire pas davantage de la Constitution d'Athènes. Comme se plait à le rappeler Etienne Chouard, ce n'est pas par hasard si le siècle de Périclès fut aussi l'apogée de la démocratie athénienne: Les membres de l'Assemblée étaient tirés au hasard, pour une représentation équitable des intérêts de la population, et le gouvernement était pour moitié tiré au sort, pour moitié élu.
On trouve une sorte de synthèse de tous ces aspects éco- dans la vision humaniste qu'expose l'économiste Jacques Généreux dans ses deux derniers livres (de mémoire: "Les véritables lois de l'économie", et "Le socialisme nèomoderne"). Ah! néo- , quand tu nous tiens...
Rédigé par : Anis | 21 mai 2009 à 20:37
De Périclès à Peyrelevade : itinéraire d'un Anis sans saveur...
Drôle d'envoi ne trouvez-vous pas ? Sans saveur ni odeur... Sauf celle, douteuse et frelatée, du PdG (!), bref, du Parti de Gauche, fondé par Dolez, Mélenchon et Généreux. Trios infernal que Dolez regrette déjà ; normal, lui est élu du peuple...
Au delà du nom sympatique, je pose la question : de quoi Généreux est-il le nom ?
Rédigé par : Jérôme | 21 mai 2009 à 21:42
Socialisme néo-moderne = poujado-gauchisme.
La boucle est bouclée.
Rédigé par : Jérôme | 21 mai 2009 à 21:44
Le problème de Bayrou qui n'est pas celui des candidats des listes Modem c'est qu'il mène une campagne au niveau national (anti-sarkozysme bien-pensant primaire insupportable) et donc pas du tout européenne. Si le score des centristes est faible il en sera fort responsable à cause de son égocentrisme forcené.
Bayrou avait mené une bonne campagne pour le Oui en 2005. Mais depuis 2007, il n'a cessé de multiplié les dérapages (candidat anti-etablishment; ni gauche ni droite, discours comportant le terme "Pays réel") en faveur des eurosceptiques et ceux qui ont "chopé" le syndrôme europhobe en gobant les discours de Soral, Villiers and co malheureusement.
Une partie des sociaux-démocrates se sont convertis depuis au Modem. Mais le programme du Modem aussi bien au niveau national qu'européen n'est pas vraiment constructif je trouve.
D'autres opteront pour le Nouveau Centre ce qui est tout à fait logique. Le grand absent de la famille centriste, c'est le PRG à gauche qui ne présentera pas de listes. Quel grand dommage ils auraient pu partager le travail du PS en ramenant une partie de l'électorat de gauche berné par le poujado-gauchisme de Besancenot, Mélenchon and co.
Rédigé par : Aurélien | 21 mai 2009 à 21:46
Genereux un économiste crédible? Pour les nostalgiques de l'URSS sans doute. Todd ne fait pas mieux en pronant le protectionnisme européen et en s'invitant l'université d'été de Debout la République. Pour un anti-Maastrich ayant voté Oui au TCE en 2005, c'est une évolution plutôt risible. D'ailleurs, cet anti-sarkozyste primaire qu'est Emmanuel Todd est même très apprécié par le néo-fasciste Alain Soral, le pote de Dieudo qui prône le protectionnisme aussi comme Dupont-Aignan c'est pour dire!!
Rédigé par : Aurélien | 21 mai 2009 à 21:51
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Rédigé par : David | 31 mai 2012 à 02:38