L’institut LH2 a réalisé une étude d’opinion pour la European Business School, Arte et France Inter. L’enquête par sondage a concerné les populations d’Allemagne, d’Espagne, d’Italie, de France et de Grande-Bretagne. Au total, 991 Européens ont été interrogés du 17 au 28 mai. Je note que dans ces pays, le passage de 15 à 25 membres nourrit toujours le scepticisme, voire l’opposition. Pour 42% des Européens interrogés, l’intégration des nouveaux pays est plutôt une chance pour l’économie européenne, tandis que 36% d’entre eux y voient plutôt une menace (22% ont déclaré qu’ils ne savaient pas). Pour autant, ces 5 Etats ne font pas l’Union. Pourquoi poser la question dans quelques pays seulement ? La réponse est simple et lourde de conséquences : grosso modo, une enquête menée au niveau de l’Union est 25 fois plus chère qu’une seule enquête nationale. Dans chacun des pays membres, il est relativement peu coûteux de produire une enquête par sondage : quelques milliers d’euros suffisent, plaçant ces études à la portée d’un organe de presse, d’un parti politique, d’un syndicat, d’une association, bref de la société civile. En revanche, en l’état actuel des techniques, recueillir l’opinion des Européens représente plusieurs centaines de milliers d’euros, pour chaque enquête réalisée à l’échelle de l’Union. Il faut garder ce fait présent à l’esprit, car il explique aussi pourquoi les opinions des Européens semblent faiblement audibles, voire inexistantes par contraste avec l’expression quotidienne et bruyante des opinions nationales. Chercher à saisir l’opinion des Européens à propos d’un enjeu donné devient une opération financièrement trop coûteuse pour être répétée souvent. Mettre en place une mesure régulière, pour repérer les mouvements dans le temps, fait bondir le prix de la même opération. Au moins disposons-nous de l’Eurobaromètre. Mis au point en 1973 pour le compte de la Commission européenne, l’outil Eurobaromètre autorise les études les plus solides en la matière, administrant au même moment et dans 20 langues différentes un questionnaire auprès d’un échantillon de 1000 personnes dans chacun des 25 Etats. Pour autant, de retour dans nos démocraties nationales, nous jugerions problématique et certainement inacceptable de ne pas avoir plusieurs sources d’information pour connaître l’état de l’opinion.
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