Voyez cet article sur l’Allemagne daté du 1er juin 2006. Il émane d’un courant royaliste. Ce qui est frappant dans cette note, c’est la permanence de thèmes qui ont au moins l’âge de nos nations et qui survivent, y compris dans la moderne blogosphère : «la duplicité de la politique allemande», la pression de «la finance» et des «entreprises transnationales» qui pèsent sur les Etats, ou encore le choix d’un registre très connoté de mise en cause de la reconversion de l’ancien chancelier : «élément révélateur de la reconnaissance des milieux mondialistes, après son départ de la chancellerie, Gerhard Schröder s’est vu offert toute une série d’avantages financiers. Ainsi, la banque Rothschild s’est adjugée ses services», ou encore «Gerhard Schröder est l’interface idéale entre ces dirigeants apatrides de part et d’autre de l’Atlantique» ou, enfin, «on voit difficilement une telle agence [l’agence Harry Walker]embaucher l’ancien chancelier allemand si ce dernier avait vraiment compliqué les plans mondialistes concoctés à Washington, à Londres ou encore à Tel-Aviv». Mais derrière ces opinions résurgentes, on trouve aussi quelques thèmes nouveaux ou de vieux thèmes reformulés et revivifiés, plus en prise avec les transformations du monde, désarchaïsés en quelque sorte. Ainsi, le thème, tout de même cinquantenaire, de l’Union comme expression montante des forces oeuvrant depuis toujours à l’asservissement des peuples : c’est « le pouvoir transnational bruxellois ». Plus récent semble-t-il, celui d’un nouvel impérialisme allemand. Après avoir été redoutable par la puissance de son Etat, l’agressivité de sa nation et la fureur de ses armées, l’Allemagne le redevient en fabriquant ce que j’appellerai une sorte de désempire : « ce pays est à l’origine de documents favorisant la régionalisation, l’émergence du phénomène identitaire et la disparition des frontières nationales dans le but ultime d’aboutir à une Europe de type fédéral. Depuis de nombreuses années, notre voisin d’outre-Rhin mène une politique favorisant la décomposition des nations européennes». Quelques-uns de ces royalistes anti-européens peuvent surprendre en manifestant des sentiments moins attendus, par exemple à l'égard de la Turquie.
Commentaires