La liste des partis engagés contre le Traité constitutionnel dans les pays membres de l’Union est une autre façon de montrer l’impasse dans laquelle nous engagent nos chefs du Non. Cette liste ne comprend pas les partis du Non en France (cf. note précédente). C’est un exercice un peu laborieux, mais peut-être pas inutile.
En Allemagne, le Non est venu du Parti du socialisme démocratique (PDS, ex Parti communiste) et des trois formations d’extrême droite : Les Républicains (REP), le Parti national démocrate d’Allemagne (NPD) et l’Union du peuple allemand (DVU). En Belgique, le Non, c’est aussi l’extrême droite : le Vlaams Belang (VB) pour la Flandre et le Front national (FNB) pour la Wallonie. A Chypre, c’est un peu compliqué : l’opposition au Traité vient de la gauche, avec le Parti progressiste des travailleurs (AKEL) qui jugeait la Constitution trop libérale, conservatrice et militariste, mais ses représentants ont cependant voté pour l’adoption du texte lors de la ratification parlementaire du 30 juin 2005. Au Danemark, le Non vient des extrêmes : de l’extrême gauche, avec la Liste de l’unité (E) regroupant le Parti socialiste, le Parti communiste danois et le Parti des travailleurs socialistes ; de l’extrême droite avec le Parti du peuple danois (DF), mais aussi des souverainistes de la Liste de Juin (J) et du mouvement nationaliste Peuple contre l’Union européenne (Folk B.). En Espagne, l’opposition est venue de certaines formations régionalistes : le Bloc nationaliste galicien (BNG), Nafarroa Bai (Na Bai), formation nationaliste de Navarre, Eusko Alkartasuna (EA), Chunta aragonaise (CA), Esquerra republicana de Catalunya (ERC) ainsi que de l’extrême gauche Izquierda unida (IU). En Finlande, le Non réunissait l’extrême gauche, avec l’Alliance des gauches (VAS), et l’extrême droite avec le Parti des Vrais Finlandais (P).En Grèce, une opposition de gauche, la Coalition des forces de gauche et du progrès (Synaspismos) et d’extrême gauche, avec le Parti communiste (KKE), partageait le rejet avec l’extrême droite d’Alarme orthodoxe populaire (LAOS). En Hongrie, le Non a été porté par l’extrême droite, avec le Parti de la justice et de la vie (MIEP). En Irlande, les adversaires du Traité sont les nationalistes du Sinn Fein (SF) et l’extrême gauche, ici nommée Parti socialiste (SP). En Italie, les adversaires de la Constitution européenne se recrutaient à gauche, avec Refondation communiste (RC) et dans une fraction du Parti communiste italien (PdCI), mais aussi à l’extrême droite, avec la Ligue du Nord (LN). Au Luxembourg, le Non, c’est l’extrême gauche du Dei Lenk-La Gauche (DL/LG) et du Parti communiste luxembourgeois (PCL/KPL), mais ce sont aussi les populistes de Action pour la démocratie et la justice en matière de rentes (ADR). A Malte,le Parti travailliste (MLP) était divisé mais il a voté à l’unanimité la ratification parlementaire le 6 juillet 2005. Aux Pays-Bas, l’autre pays du Non, le rejet a été soutenu par l’extrême gauche - Parti socialiste (SP) –, par trois formations d’extrême droite - la Liste Pim Fortuyn (LPF), le Leefbaar Nederland (Les Pays-Bas vivables) et le Groupe Geert Wilders - et par deux partis chrétiens refusant l’absence de références religieuses dans le texte : l’Union chrétienne (CU) et le Parti politique réformé (SGP). En Pologne, le camp du Non comprend la gauche populiste d’Autodéfense de la République de Pologne (Samoobronna), la droite populiste de Droit et justice (PiS) et les populistes nationalistes ultra-catholiques de la Ligue des familles (LPR) et du Parti paysan (PSL) qui réclament l’inscription des références au christianisme. Au Portugal, le Non, c’est l’extrême gauche, avec le Bloc des gauches (BE) et le Parti communiste des travailleurs portugais (PCTP). En République tchèque, c’est encore l’extrême gauche, avec le Parti communiste de Bohème et Moravie (KSCM), mais c’est aussi une partie de la droite avec le Parti démocrate civique (ODS), dont le Président de la République tchèque ! Au Royaume Uni, c’est une fraction du Parti travailliste (Lab), une fraction plus importante du Parti conservateur (Cons), les souverainistes du Parti pour l’indépendance du Royaume Uni (UKIP), avec l’extrême droite du Parti national britannique (BNP) et les régionalistes : le Parti nationaliste écossais (SNP), le Parti démocratique d’Ulster (DUP), le Parti unioniste d’Ulster (UUP) et le Sinn Fein (SF). En Slovaquie, le camp du Non rassemble l’extrême gauche du Parti communiste slovaque (KSS) et les droites du Parti conservateur civique (OKS) et du Mouvement chrétien démocrate (KDH) qui déplore notamment l'absence de références aux racines chrétiennes de l'Europe. En Slovénie, le Non c’est l’extrême droite du Parti national slovène (SNS). En Suède, l’opposition vient de deux partis de gauche nationalistes et anti-européens : le Parti de la gauche (VP) et les Verts (MP) ainsi que des souverainistes de la Liste de Juin (J). En Autriche, un seul député n'a pas voté la ratification du texte, tandis que le Parti communiste est resté très discret. En Lettonie, tous les partis étaient favorables au Traité. En Lituanie, on trouve un seul député, membre du Parti du progrès national, pour ne pas ratifier la Constitution lors de son passage devant le Parlement. Enfin, en Estonie, le Parti du centre (EK) et, dans une moindre mesure, l’Union du peuple (KE) avaient demandé une ratification par référendum. Mais ces partis étaient favorables au texte et l'ont donc ratifié. Ce monde hétéroclite paraît vigoureux, mais la multiplication des formations cache une faiblesse spectaculaire. Si on laisse de côté les deux grands partis britanniques, divisés sur le Traité et opposés entre eux sur les raisons de l'approuver comme de le repousser, cette offre politique abondante rassemble, au total, moins de 10% des électeurs inscrits en Europe.
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