17 partis ou formations politiques ont pris part à la bataille référendaire en 2005 : 8 en faveur de la ratification du Traité, 9 contre. Du côté des partisans, le Parti socialiste (PS), l’Union pour un mouvement populaire (UMP), l’Union pour la démocratie française (UDF), les Verts, le Parti radical de gauche (PRG), Force démocrate (FD), Démocratie libérale (DL) et le mouvement Citoyenneté, action, participation pour le XXIe siècle (CAP 21).
Contre le Traité, on compte le Parti communiste français (PCF), Lutte ouvrière (LO), la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), le Parti des travailleurs (PT), les souverainistes du Mouvement républicain et citoyen (MRC) réunis autour de Jean-Pierre Chevènement, ceux du Rassemblement du peuple français (RPF) de Charles Pasqua et ceux du Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers ; on trouve enfin les deux partis d’extrême droite, le Front national (FN) de Jean-Marie Le Pen et le Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret. Pour être complet, il faut ajouter les altermondialistes d’ATTAC et de la Fondation Copernic. Ce ne sont pas des partis politiques, mais ces deux organisations ont pris une part active à la campagne contre le Traité.
On voit bien que partisans ou adversaires du Traité, chacun des deux camp mêle des formations de gauche et des formations de droite. Du point de vue des partis politiques, le clivage Oui/Non n’a pas été un clivage droite/gauche ou gauche/droite. En revanche, on peut noter une ligne de fracture séparant les partis de gouvernement des partis protestataires : le Non a rassemblé toutes les formations protestataires et antiparlementaires françaises, avec les trois partis d’extrême gauche et les deux partis d’extrême droite. Pas un des partis politiques qui composaient le camp du Non n’est favorable à l’Union européenne ni ne l’a jamais été.
Les partis du Non sont, à ce jour encore, trop faibles pour accéder au pouvoir par les urnes, sauf à imaginer une coalition électorale de l’ensemble. Or, si ces 9 partis politiques ont fait campagne ensemble, se partageant habilement le travail et se retrouvant volontiers pour susciter les peurs xénophobes, ils se considèrent cependant insultés lorsqu’on leur rappelle qu’ils ont défendu ensemble la même cause et qu’ils ont gagné côte à côte. Refus de la grande coalition des protestataires et impossibilité de gagner le pouvoir sans être unis, telle est l’étrange situation des partis du Non.
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