Ce n’est pas si simple de connaître la réponse. Nous disposons presque exclusivement d’enquêtes d’opinion par sondages. Or, les résultats varient d’abord selon les moments de l’enquête. Ainsi, un contexte électoral augmentera la visibilité des discours populistes stigmatisant la Turquie ou la menace islamique. En dehors des élections, certains événements sont également de nature à produire un effet d’affolement de l’opinion : les émeutes urbaines françaises de novembre 2005, l’affaire des caricatures publiées dans la presse danoise ou l’assassinat du cinéaste néerlandais Theo Van Gogh, le 2 novembre 2004. Mais les résultats varient aussi beaucoup en fonction de la question posée. Elle doit être lue attentivement. Ainsi, demander si l’on est pour ou contre « l’adhésion de la Turquie » peut produire un malentendu, si l’on pense que l’adhésion est imminente ou que l’on est invité à se prononcer sur l’hypothèse d’une adhésion immédiate. En général, cette forme de question fait ressortir une forte hostilité. En revanche, le sens de la réponse peut s’inverser si la question invite à se prononcer sur l’hypothèse d’une adhésion ultérieure et conditionnée par le respect des critères de négociation. Les négociations de l’Union avec la Turquie ont été ouvertes officiellement le 3 octobre 2005.
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