Les commentaires postés ici à propos des questions d’éthique du Net soulevées par les blogs Mediapart, qui n'autorisent aucun commentaire gratuit, me conduisent à préciser mon point de vue, pour le moment sur deux aspects différents :
1) Je ne suis pas gêné par l'impossibilité de commenter les informations payantes de Mediapart. Ce qui pose problème est l'impossibilité de poster des commentaires sur les BLOGS de mediapart sans être obligé de payer pour cela. C’est pourquoi il est n’est pas convaincant de m’opposer le cas du site lemonde.fr au motif qu’il propose également des informations payantes que l’on ne peut commenter. En effet, les blogs lemonde.fr permettent l’expression libre et gratuite des internautes, comme la plupart des blogs (idem par exemple pour libération.fr). A la limite, on pourrait admettre un blog n'autorisant pas de commentaires, mais cela suppose le respect de quelques règles élémentaires, au titre desquelles on rangera évidemment l’obligation de ne mettre en cause aucune personne, puisque celle-ci se trouve ou bien dans l'incapacité de répondre ou bien dans l'obligation de payer pour exprimer son point de vue.
2) A cela Victor répond, dans son commentaire posté ici-même, qu’il existe une autre voie, soit, écrit-il «adresser au blog en question un droit de réponse qu'il est dans l'obligation légale de publier. Cela se fait. Cela, vous ne l'avez toujours pas fait». J’ignore comment Victor a pu connaître l’état de mes démarches auprès de Mediapart mais en effet, je confirme que je n’ai pas recouru au droit de réponse légal dont il évoque la possibilité.
Il me semble que le recours à cette méthode favoriserait une survivance de l'espace public traditionnel, l'ancien régime pour ainsi dire, soit le monde médiatique antérieur à la blogosphère, lorsque les médias traditionnels pouvaient contrôler de manière monopolistique la publication des opinions. Quand Victor utilise la formule "dans l'obligation légale de publier", il illustre parfaitement toutes les caractéristiques de cette période : une dépendance totale par rapport à l’éditeur, la création d’une intermédiation tandis que l’on cherche précisément à y échapper sur les blogs, un ralentissement de la socialité entre internautes, le retour de mécanismes malthusiens, si l’on veut bien admettre que le fait de devoir obtenir l’autorisation d’un éditeur de presse pour publier son point de vue nous fait revenir à ces temps de contingentement et de rationnement que la blogosphère a permis de dépasser. Peut-être est-ce provisoire, mais au moins profitons-en.
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