Après le "non" irlandais, ne commettons pas d'erreurs de comportement et pas d'erreurs d'interprétation. Pas d'erreur de comportement, cela veut dire pas de déclarations intempestives, surtout faites au plus haut niveau. Elles seront lourdes de conséquences. Pour le moment, ce n'est pas si grave. Si le Non et le Oui sont possibles, il n'y a pas de raison à considérer le choix du Non par une majorité d'irlandais comme une catastrophe absolue. C'est le principe du référendum ! Consignons le choix des irlandais et attendons. On ne peut pas souhaiter la poursuite des ratifications, le respect de celles qui ont déjà eu lieu et donner en même temps le sentiment que l'on reprend à son tour le procès de l'Europe, que l'on cherche une fois encore les bouc-émissaires du côté de Bruxelles. Ce comportement reviendrait à participer à la campagne du Non, à fournir aux adversaires de l'Union des armes pour les semaines et les mois qui viennent, c'est-à-dire à menacer les nouvelles ratifications. Le respect que je peux avoir pour les Irlandais qui ont voté "non" ne me conduira pas cependant à penser ni qu'ils doivent avoir le dernier mot ni qu'un "non" l'emporte sur les 18 "oui" déjà enregistrés.
Ne commettons pas d'erreurs d'interprétation non plus. Les Irlandais n'ont pas dit "non" à l'Europe. Ils ont manifesté leurs inquiétudes dans un monde globalisé. La moitié d'entre-eux s'est abstenue d'aller voter, d'autres ont exprimé leur scepticisme vis-à-vis de leur Gouvernement, d'autres vis-à-vis de leur classe politique ; certains ont voulu manifester leur agacement face aux déclarations publiques singulièrement maladroites, venues de pays voisins et amis comme l'on dit.
Si une majorité d'Irlandais étaient devenus eurosceptiques, en pleine globalisation, cela signifierait qu'ils croient désormais que le retour à une pleine souveraineté de leur pays est la réponse qu'il faut apporter aux défis nouveaux. Qui peut soutenir une telle thèse ? Certainement pas eux.
Les gouvernements sont pro-européens,
Les citoyens en majorité sont pro-européens,
Les gouvernements ont leurs propres intérêts,
Les citoyens en majorité n'ont pas les mêmes intérêts.
Si tous les citoyens des 27 avaient voté, et non leurs gouvernements qui ont confisqué la Liberté d'expression, le OUI à l'Europe serait acquit comme le NON au TCE et à Lisbonne...
Cela ne vous interpelle pas ?
Vive la "démocratie" Européenne !
Une Europe, OUI ! mais celle des Peuples choisit par et pour les Peuples !
Une Constituante pour une Constitution suivie d'un seul vote par tous le même jour !!!
Mais une réelle CONSTITUTION ! Pas des Traités de 262 pages avec 3000 (trois mille) pages d'annexes !
L'économie n'a pas sa place dans une Constitution.
De plus, une Constitution est faite pour un PAYS; l'Europe est-elle un PAYS ?
Le charbon et l'acier ne sont pas un Pays ! Il eut fallu un temps remettre d'abord les compteurs à zéro et fonder un PAYS avec SA Constitution de 50 pages (par exemple comme en France)!
Je rêvais de la création des EUE (Etats Unis d'Europe), je ne rêve plus, je vais bientôt brûler ce drapeau européen qui est depuis 15 ans dans mon bureau !
Cordialement
Rédigé par : Manex | 14 juin 2008 à 15:48
@Manex
"Une Constituante pour une Constitution "
Vous voulez livrer l'Europe aux libéraux et au PPE ? C'est ça que vous voulez avec votre constituante soi-disant populaire ?
Vous êtes complètement incohérent : la convention qui avait préparé le TCE était dominée par les sociaux-démocrates et par les centristes démocrates chrétiens, donc des gens modérés avec une sensibilité sociale prononcée, mais des gens comme vous n'ont eu de cesse de l'attaquer pour au final délégitimer son travail...
Et là maintenant vous proposez une nouvelle constituante dite populaire alors qu'un vent de droite souffle sur l'Europe ?? Vous êtes complètement incohérent ou alors pervers . Ca vous amuserait vous de voir une constituante dominée par les tories britanniques, les chrétiens conservateurs allemands, les post-fascistes et léguistes italiens, les ultralibéraux tchèques, les intégristes catholiques polonais, etc. avec en face quelques socialistes espagnols et sociaux-démocrates allemandes pour faire la résistance ?
Vous réclamez une constituante mais vue le cours que prennent les choses, la gauche radicale pourrait même être évincé du Parlement européen aux prochaines élections.
Soyons donc sérieux cinq minutes et vous réfléchissez.
Rédigé par : Diego | 14 juin 2008 à 16:53
L'Europe ne peut pas fonctionner sans une monnaie commune, des régles sociales au moins proches, des régles fiscales qui fondent la solidarité.
Il faut également refuser des réglements financiers tels l’article 56 du Traité de Lisbonne, qui, interdisant toute restriction à ses mouvements, offre au capital financier les conditions de son emprise écrasante sur la société et tel la « liberté d’établissement » (art. 48) qui laisse opportunément au capital la possibilité de se rendre là où les conditions lui sont le plus favorables.
Un premier cercle avec la même monnaie, une constitution commune et des lois communes, et les autres pays dans un second cercle avec des coopérations privilégiés, voilà l'Europe pour laquelle je voterais oui..
Sinon, il est inutile de vouloir faire l'Europe, une Europe de coopération et non de compétition
J'espère que les Irlandais, les Tchèques, les Allemands ( la cours contitutionnelle n'a pas encore autorisé la ratification, à ce que je crois savoir), feront capoter l'Europe qu'on nous présente...
Rédigé par : Stilgard | 17 juin 2008 à 12:12