Dans un entretien publié par Libération (25 /10/07) Benoît Hamon, député européen socialiste, ancien adversaire du TCE, s’efforce de définir la position que le PS devrait adopter vis-à-vis du traité simplifié. L’interview commence par une promesse :
«David Revault D’Allonne – Les socialistes sont-ils aujourd’hui capables de définir une position commune sur le traité européen de Lisbonne ?
Benoît Hamon – Oui, incontestablement».
La promesse est-elle tenue ? Voyons cela. Dans la suite de l’entretien, Hamon précise donc le contenu de la position capable selon lui de fédérer les socialistes français.
«David Revault D’Allonne – Sur le fond, le PS a-t-il un autre choix que l’abstention ?
Benoît Hamon – Selon moi, le fond du texte est si loin de ce qu’il serait nécessaire de faire pour relancer l’Europe qu’il ne nous permet pas de l’accepter. Mais la social-démocratie européenne a choisi de l’adopter, car ses avancées institutionnelles sont, à ses yeux, un petit pas nécessaire pour espérer, demain, changer les politiques européennes. La social-démocratie européenne reste notre famille. La position du PS pourrait donc être l’abstention politique lors du vote du Congrès»
Notez bien le mouvement en trois temps dans la réponse du député socialiste : 1) le texte n’est pas acceptable ; 2) nous devons l’accepter ; 3) c’est pourquoi nous nous abstiendrons.
Mais pourquoi prôner l’abstention après avoir affirmé dans le même échange : «Là où le peuple a défait quelque chose, il est le seul à pouvoir le refaire» ? Si seul un référendum est légitime, ce n’est pas la peine de convoquer la social-démocratie européenne et encore moins de courir s’abstenir. Il faut assumer le vote «Non». Voilà ce que l’eurodéputé qualifie de «position commune et lisible pour les Français».
Le sénateur Jean-Luc Mélenchon est plus clair. Son opposition virulente au TCE le conduit à rejeter aujourd’hui le traité modifié. Toujours dans Libération.
J'ai le sentiment que cette affaire sera une occasion pour le PS d'indiquer dans quelle mesure tout le discours actuel sur la rénovation, voire la refondation, repose une une réelle prise de conscience de l'archaïsme qui ronge aujourd'hui le Parti et l'a précipité dans la défaite en handicapant significativement sa candidate ou si les vieux réflexes d'appareil et la synthèse artificielle entre courants demeure le réflexe des éléphants et éléphanteaux qui sont aux commandes.
Rédigé par : valery | 27 octobre 2007 à 09:55
Pour ma part, c'est aussi en ces termes que j'observe le débat au sein du PS. A lire les commentaires des internautes sur les sites des journaux, notamment Libé aujourd'hui (27/10/07), le PS devrait se dépêcher de sortir de cette période invraisemblable sous peine de sombrer tout à fait.
Rédigé par : Reynié | 27 octobre 2007 à 12:44