Le sommet du G8 qui vient de prendre fin devait considérer trois grands défis : la sécurisation des approvisionnements énergétiques, la prévention des grandes menaces sanitaires et la situation au Proche-Orient. Seules les décisions prises en matière de lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose paraissent significatives. Dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les pays viennent de constater leur incapacité à trouver un accord. Sur la question iranienne comme à propos de la Corée du Nord, le Conseil de sécurité des Nations unies est divisé et conséquemment impuissant. Jusqu’à présent, il en va de même pour la nouvelle phase de crise au Proche-Orient. L’Union européenne n’est pas encore parvenue à définir une position spécifique et une stratégie commune –y parviendra-t-elle aujourd’hui à Rome, le mercredi 26 juillet ? Dans le contexte d’une instabilité planétaire croissante, les organisations internationales (G8, OMC, ONU…) et une organisation transnationale (l’Union européenne) ne semblent pas pouvoir orienter le monde. Malgré ces difficultés on ne voit pas quelle autre institution serait en mesure d’agir plus efficacement, sans oublier qu’une bonne partie du problème est de s’accorder sur une définition de l’efficacité. Les institutions internationales ou transnationales évoquées ici sont critiquées avec virulence par les altermondialistes qui ont pris l’habitude de les contester à travers une mise en scène très professionnelle de contre-sommets médiatisés. Ils n’ont pas encore expliqué quel type d’institution ils imaginent pour contenir les tendances au chaos. Quelle assemblée délibérative, désignée selon quelles modalités, agissant selon quels principes et avec quels moyens ? Dans un temps aussi perturbé, il ne fait guère de doute que l’on doit apprendre à gouverner le monde et non plus seulement chacune des nations qui le composent. Dès lors, peut-on se contenter de contribuer à l’affaiblissement des quelques institutions oeuvrant à la régulation du monde au motif qu’elles agissent imparfaitement ? Et que dire du très mauvais coup porté à l’Union, en empêchant l’éclosion du Traité constitutionnel européen qui contient pourtant des avancées substantielles, qu’il s’agisse de la politique étrangère et de sécurité commune (Art. I-16 et I-40) ou du ministre des Affaires étrangères de l’Union (Art. I-28) ?
Quand on pense qu'en plus il existe déjà dans les traités actuels une obligation de se concerter avant et que Tony Blair et Jacques Chirac vont présenter deux motions différentes, on se demande parfois à quoi servent les Traités (même non constitutionnels).
Rédigé par : Fabien | 29 juillet 2006 à 10:38