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« La globalisation relance le soutien des Français à l'Union européenne | Accueil | »

Commentaires

A-J Holbecq

Vous titrez "l'impôt c'est le vol!" avec un point d'exclamation, alors que le titre originel de l'article comporte un point d'interrogation... ça change tout, non ?

Reynié

@A-J Holbecq Sans doute ! Dans un cas, c'est le titre d'un article, dans l'autre c'est le titre de mon post renvoyant à cet article. En d'autres termes, le point d'exclamation est le mien !

kazem

André-Jacques n’a peut-être pas encore tout à fait intégré que la propagande en gros sabots est la spécialité de Fondapol, officine de droite convertie au sarkozysme, que dirige Dominique Reynié.

Exemples:

A l’enquête « Aimez-vous l’Europe » du billet précédent, commandée par Fondapol à TNS SOFRES, les premiers résultats apparaîssant sont:
- Mentions négatives: 39%
- Mentions positives: 29%
- Mentions neutres : 18%
Cela n’empêche pas Dominique Reynié de titrer le billet:
« La globalisation relance le soutien des Français à l’Union européenne! »

Plus loin, Fondapol en profite pour sonder le terrain électoral en tentant de réunir dans l’opprobre du "populisme" tout ce qui n’est pas le marais UMPS:
Hélas! A la question « Proximité avec M. Le Pen ET J-L. Mélenchon », les français répondent, en suffrages:
- M. Le Pen uniquement: 88
- J-L. Mèlenchon uniquement: 93
- Désaccord avec les deux: 94
On ignore ce que veut dire « les deux » (l’un et/ou l’autre?) mais les sondés ont déjoué le piège: il y en a deux fois plus pour voter l’un ou l’autre que pour voter contre!
C’est bien la peine que Dominique y se décarcasse…

kazem

L'IMPÔT ET LA DETTE PUBLIQUE

Un seul armateur grec interrogé la semaine dernière sur «C dans l’air» avouait un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros pour zéro impôts.
Et ils sont nombreux…(deuxième flotte marchande mondiale) !
Conclusion: il y a collusion de longue date entre les pouvoirs politique et financier, contre lesquels le peuple grec s’insurge et ne peut pas grand chose. Lorsqu’un Caramanlis de droite ne plait plus, les médias aux mains des mêmes mettent en scène un Papandréou socialiste, et l’on repart pour un tour!
C’est évidemment la même chose chez nous:
Les candidats Hollande et Aubry adoptent eux aussi la réforme fiscale de Piketty, mais n’abordent aucun des vrais problèmes de fonds sous-jacents èvoqués dans mon commentaire précédent.

L’endettement public est bien une arnaque pour les peuples, en deux temps:
- les dirigeants politiques se font élire en perpétuant le clientélisme auprés des lobbies qu’ils ménagent (en Grèce, ce sont les riches armateurs et l’église orthodoxe qui sont exempts d’impôts, en France c’est Total, Bettencourt, etc.).
- c’est aux mêmes puissances financières que s’adresse ensuite l’emprunt de ce qui ne leur a pas été prélevé en impôts. C’est alors non seulement sauvegardé, mais ça rapporte une rente que l’on veut pérenne.

Les agences de notation financières sont là pour rappeler aux peuples assujettis la carotte et le baton selon un scénario bien huilé qui fait jaser dans les chaumières (« le pays est endetté parcequ’il y a trop de fainéants… »)
On ne dit pas ce qu’il advient chez les peuples modèles du capitalisme:
En Europe, le pays qui a créé le moins d’emplois depuis 1999, c’est…l’Allemagne!
En Chine, la part salariale du PIB a fortement baissé malgré l’augmentation des effectifs, et les coûts unitaires de production ont diminué de moitié!
C’est dire où passent la croissance et les bénéfices…

kazem

LE VOL... C’EST LA FINANCIARISATION!

Lorsque se creusent à la fois l’endettement public et privé alors que les liquidités explosent, et que les salaires stagnent depuis 1993 alors que la productivité du travail n’a pas cessé de croître, il faut bien que le profit soit passé en des mains indues… C’est ce qu’explique Elie Sadigh dans LA FINANCIARISATION : CAPITAL CONTRE TRAVAIL, L’Harmattan, 2010:

” Participer à la réalisation de la production est la seule façon d’obtenir un revenu légitime, car la production seule est source de ce revenu. Mais faire de l’argent avec de l’argent est actuellement accepté, et résulte de la financiarisation qui trouve son origine dans cette idée selon laquelle l’épargne est une nécessité absolue pour financer les investissements. Cette idée a été imposée et généralisée par ceux à qui elle profite, par certaines théories partisanes, en particulier par la théorie néoclassique, et grâce à la propagande amplifiée par les médias sous l’influence des lobbies financiers.

Elle se trouve donc à l’origine d’une sorte de vol. En effet, c’est le profit qui permet aux entreprises de payer dividendes et intérêts, et le profit représente une partie du revenu des travailleurs captée par les entreprises.

Dans une économie qui accepte qu’être propriétaire du capital donne un droit sur une partie de la production, le capital, dès qu’il apparaît , devient la source d’un revenu perpétuel pour ses propriétaires… Lorsque le capital de l’ensemble des entreprises est financé par les actions et obligations, leur profit est partagé entre les actionnaires et les titulaires d’obligations, qui peuvent les prêter à nouveau aux entreprises, une partie ou la totalité du profit ainsi partagé étant épargnée pour financer de nouveaux investissements, ce qui augmente encore le montant de leurs actions et de leurs obligations. Ce processus peut ainsi se renouveler indéfiniment … le montant des actions augmente…”
(JUSQU’À LA CRISE ET LA GRANDE DÉPRESSION) !

Siolgnal

NON, LE CAPITALISME, C’EST LE VOL!

Le capitalisme repose sur le profit, sur la transformation du capital-marchandise ou capital en argent, sur « la valeur actionnariale », comme on dit aujourd’hui, c’est à dire sur la confiscation maximale des fruits du travail.
Mais depuyis trente ans, le capitalisme dit « postmoderne » a changé, non dans sa logique intrinsèque, mais dans ses modalités. Le cycle n’est plus M-A-M, mais A-M-A. Les flux financiers qui circulent sont devenus trés supérieurs à ceux des marchandises. 4 000 milliards de dollars de transactions sur les monnaies ont lieu tous les jours. Ce qui est mondialisé, c’est la finance… Le profit résulte pour une large part d’opérations financières. La logique n’est pas seulement de faire du profit, même plus de le maximiser, mais d’en faire toujours plus, encore et encore.

LA FINANCIARISATION

Le capitalisme est régi par la maximisatio de la « valeur actionnariale » pour les propriétaires du capital financier sous forme d’actions vendables en Bourse. Les dirigeants ont pour fonction de valoriser au maximum le patrimoine financier de l’entreprise, c’est à dire la valeur des titres-valorisation boursière laquelle dépend des dividendes versés et des plus-values en Bourse.
Les managers à l’ancienne ont perdu le pouvoir parce que la dispersion des titres est révolue par suite, notamment, de l’entreprise des fonds de pension capitalisés. Mais surtout, les managers new look ont compris que leur rémunération dépendait de leur capacité à faire suer de la valeur pour l’actionnaire. Ce qui pousse les managers à faire gonfler, y compris artificiellement, le cours des ttitres: ce qui rapporte dans les stock-options, ce sont les plus-values sur vente des titres à échéances.
L’enjeu principal est l’énorme pression exercée sur toutes les entreprises (rappelons-nous que le capitalisme forme un système automatique auquel nul ne peut échapper) pour augmenter la rentabilité par tous moyens: baisse des salaires et dégradation des conditions de travail, mise sous pression et en concurrence exacerbée des fournisseurs et prestataires de service, délocalisations dans les pays sans taxes, sans fiscalité (d’où le développement des paradis fiscaux devenus nécessaires au recyclage des profits afin d’échapper aux impôts dans le pays du siège social), sans écologie, sans droit du travail, sans protection sociale et à faible coût de main d’oeuvre, baisse des coûts des transports (concurrence dans le camionnage, pavillons de complaisance, bateaux poubelles); dégraissages (downsizing), réorganisations (reingineering), autonomisation des opérateurs (empowerment), sous traitance au moins-disant par externalisation des fonctions.
Dans les pays développés, reprise de toutes les garanties apparues dans les Etats-providence: retraites par répartition, SS, saires minima, indemnités de chômage, CDI et temps complet au profit des CDD, de l’interim et du temps partiel (exigence de flexibilité), suppression ou diminution des impôts pour les riches ou baisse des charges sociales pour les entreprise, reportées sur les contribuables ou avec diminution des droits,etc. Les conséquences sur le travail sont terribles.

ON NE PEUT PAS FAIRE AUTREMENT…

Un enjeu caché réside dans la perte de légitimité du pouvoir politique et de l’Etat dont les dirigeants en sont réduits à proclamer qu’ils ne peuvent rien faire contre ce toboggan où, une fois sur la pente, on ne peut plus s’arréter. Le tonneau des Danaïdes n’a pas de fond, la spirale vers le moins disant n’a pas de fin, sauf politique, mais maintenant à un niveau international. Car le système entraîne la mise sous concurrence non seulement des salariés mais encore des peuples, des régimes sociaux (comme en témoigne le billet ci-dessus: «les revenus du travail sont-ils trop taxés en France, à cause des cotisations sociales ? Si tel est le cas, diminuons les charges sociales.»)
C’est du reste ce à quoi s’applique ne varietur depuis trente ans l’Union européenne avec son dogme de la « concurrence libre et trés faussée » et son refus de toute harmonisation (notamment fiscale) et de toute intervention publique dans le capital. C’est pourquoi depuis plus de trente ans, des lobbies patronaux se sont employés à faire presseion sur les politiciens de façon que les frontières soient annihilées. En Europe l’European Round Table (ERT), club des grosses entreprises européennes (ou l’AFEP, association française des entreprises privées), soit les gros bonnets du CAC 40, a obtenu, notamment du curé Delors (livre blanc et grand marché lors de sa présidence de l’UE) l’ouverture totale des marchés à la concurrence.

L’EURO

Ensuite, la combine a été la monnaie unique, qui interdit à chaque pays de jouer sur son taux de change et sa politique monétaire, en ne laissant que la politique budgétaire , fiscale et sociale. Ce qui a mis les différents pays en concurrence les uns avec les autres. Or, les pays de l’Euro-Group ne peuvent plus dévaluer (ni emprunter collectivement) depuis la mise en place de l’euro. Dévaluer sert à rendre ses exportations plus compétitives donc à améliorer la balance commercaiale. Ils ne le peuvent plus. Il ne leur reste plus qu’à se livrer une concurrence féroce entre eux pour être plus compétitifs les uns que les autres: baisse des charges sociales pour les entreprises, stagnation des salaires, diminution de la protection sociale, subventions plus ou moins tolérées de l’UE aux industries, réduction de la voilure de l’Etat, etc. Il semble clair maintenant que cet aspect de l’euro est un moyen imaginé par les libéraux de l’UE pour forcer les peuples à entrer en concurrence sauvage.
C’est malin. En effet, avec l’euro d’un côté et les règles économiques et commerciales de la concurrence « ouverte, libre et trés faussée », de l’autre, sans politique de change et avec un budget limité, les pays adhérents à l’euro se mettaient dans une situation intenable par hyperconcurrence entre eux. C’était un bon moyen de pousser les gouvernements à mette en place le libéralisme sauvage conforme aux saintes écritures du marché total qui équilibre tout et aboutit à l’optimum. Ce fut alors chacun pour soi et Dieu pour tous.
Ce qui frappe le plus, dans cette histoire, c’est que ce sont les gouvernants, parés des plumes de l’Etat impartial et de la loi neutre , alors qu’ils ne sont que les dépositaires momentannés de l’exercice du pouvoir d’Etat, qui ont organisé le sabordage de ce qui est public et d’intérêt général.

LES PRÉLÈVEMENTS

L’Etat est en effet censé garantir aux citoyens ou aux résidents la sécurité et la paix, la liberté, le bien commun, l’intérêt général, la défense et les relations extérieures, etc.
Les libéraux classiques ont bien vu que cette conception des missions de l’Etat était bien courte. Qui, par exemple, va fournir les infrastructures et les moyens nécessaires au développement du commerce et de l’industrie: les routes, la poste, les télécommunications, la formation des employés, tout ce qui est nécessaire à l’économie et aux entreprises (d’où l’impôt sur les sociétés), etc.? Et, de fil en aiguille, on tombe sur le problème de la détermination des biens publics et sur l’attribution de leur gestion à un opérateur donné (l’Etat ou le secteur privé). Dans le cas d’une gestion privée et individualisée des dépenses sociales ou collectives, les individus s’assurent eux-mêmes, éventuellement avec une subvention de l’Etat (par exemple, pour l’accés à une complémentaire santé quand on est exclu de la CMU). Cela diminue les prélèvements obligatoires, renchérit les coûts car il y a toujours le profit en plus (mal placé en cette matière) et, surtout, introduit une discrimination entre ceux qui peuvent payer et les autres, comme aux USA avant Obama. Dans le cas d’un service public en France, tout le monde a droit à un accés… Le système est moins cher (quand l’Etat ne s’y comporte pas en prédateur) et surtout beaucoup plus juste.
Jusque vers 1990, L’IRPP français était assez progressif quoique déjà gâché par de nombreuses niches fiscales. Aujourd’hui, le taux le plus élevé, dit « taux marginal », de l’IRPP est de 40% mais ce taux ne s’applique guère en raison des niches fiscales, et celui de l’impôt sur les sociétés est descendu de 50 à 33,3%. Dès lors, les milliards de l’IRPP servent avant tout au service de la dette (c’est à dire ce qui pallie… l’insuffisance des prélèvements obligatoires!).
Il n’y a donc plus que les classes moyennes et pauvres pour payer l’impôt, via essentiellement la TVA et la TIPP.
On a alors cette évolution formidable que, dans le temps même où les revenus des 0,1% les plus riches se sont envolés, leur taxation a fortement diminué. Or, une étude internationale montre qu’il y a 0,5% de millionnaires en dollars dans le monde, détennant 70 000 milliards de patrimoine et 64% de la richesse, et que la France est le troisième pays quant au nombre de dits millionnaires!

LA DETTE

Les pays occidentaux, USA en tête comme toujours et promptement imités, avaient choisi l’endettement (plutôt que le prélèvement) pour faire face à la croissance de leurs dépenses. La dette est une drogue lénifiante qui permet de remettre au lendemain la résolution des problèmes présents, comme dans la blague du coiffeur qui avait mis sur sa devanture l’écriteau « demain, on rase gratis », sans préciser la date. La dette privée (énorme en Espagne, en Angleterre et en Irlande, ainsi qu’aux USA) a l’avantage de faire croire aux prolos qu’ils ont encore les moyens de consommer malgré la stagnation de leur rémunération en euros, et permet aux requins de la finance de profiter à plein de l’effet de levier. La dette publique, elle, permet aux gouvernements de donner aux riches les intérêts payés par les pauvres et de reporter indéfiniment l’assainissement des finances publiques.
Autrefois, quand chaque pays avait sa banque centrale et sa monnaie, la dette publique pouvait être monétisée, c’est à dire achetée par la banque nationale. Cela revenait à émettre de la monnaie supplémentaire et donc pouvait amener de l’inflation et une dévaluation. Mais cela ne produisait pas d’intérêt à verser aux riches. Sous Pompidou et Giscard (1973), on a interdit à la Banque de France de faire des avances à l’Etat au profit de prêts limités à l’inflation, puis on imposa les taux du marché monétaire. Cette innovation au profit des banques et des rentiers (Pompidou avait travaillé chez Rothschild) a eu pour effet que la dette étatique se mit à produire des intérêts énormes au point qu’entre 1980 et 2006, la France en a servi 1300 milliards. Ce nombre est à comparer avec le montant de la dette publique en 2007, environ 1200 milliards. Autrement dit, sans cette invention libérale, la France n’aurait pas eu de dettes!
Aujourd’hui, en France, la dette publique a pris des dimensions devenues très alarmantes. Elle était déjà croissante chaque année depuis trente ans . les mesures Sarkozy en 2007, non financées, ont accru le déficit budgétaire qui, par suite de la crise de 2008, est monté à près de 150 milliards en 2009. La dette est ainsi passée d’environ 1200 milliards d’euros en 2007 à 1650 fin 2010. A la vitesse Sarkozyenne de l’augmentation de la dette , on peut craindre le pire: l’incapacité, comme la Grèce (et pour les mêmes raisons de non-prélèvement) de faire face aux créances de l’étranger. Un abaissement de la note de la France nous pend au nez… Mais c’est sans doute ce qu’attend le présidentt: infliger aux fRançais la purge libérale qu’il n’ose pas imposer maintenant à cause des élections de 2012… Jusqu’où? La réponse est sans doute le plus haut et le plus longtemps possible car ce sera le moyen de détruire le modèle social installé en 1945 par application du programme du Conseil National de la Résistance (CNR) pour instaurer enfin un système libéral de chez libéral.

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