Le petit jeu du président polonais Lech Kaczynski offre une parfaite illustration du rôle que jouent les élites européennes souverainistes contre l’union, non seulement au détriment des procédures de la démocratie représentative mais aussi contre les préférences collectives, très favorables à l’Union dans ce pays : selon une enquête d’opinion qui vient d’être rendue publique par l'agence de presse polonaise PAP : 52% des Polonais considèrent que le président Lech Kaczynski doit signer le traité de Lisbonne. 14% des polonais interrogés sont d’un avis contraire, tandis que 34% des personnes interrogées n'expriment pas d’opinion à ce sujet. Notons que le soutien à la ratification du traité enregistre une baisse de 3 points par rapport à une enquête similaire réalisée au mois d'avril, tandis que le pourcentage de ceux qui se disent réticents augmente de 6 points. Il reste que 60% des polonais interrogés sont favorables au renforcement de l'intégration européenne malgré les problèmes liés au traité, 13% y sont plutôt défavorables, avec 27% d'indécis.
Politiquement isolé, électoralement défait, le président Lech Kaczynski continue de bloquer la décision polonaise de ratifier le traité de Lisbonne, pourtant approuvé par la Diète et le Sénat. J’espère que les partisans du «non» ne vont pas attendre plus longtemps pour dénoncer son comportement, au nom de leur attachement à la démocratie dont ils ne cessent de se proclamer les champions.
"J’espère que les partisans du « non » ne vont pas attendre plus longtemps pour dénoncer son comportement, au nom de leur attachement à la démocratie dont ils ne cessent de se proclamer les champions."
Lol, lol er archi lol.
Rédigé par : Le Xanthien | 29 juillet 2008 à 13:48
http://reynie.typepad.fr/opinion_europenneeuropean/2008/07/2127-les-pays-b.html#comment-121610562
Lol lol lol ça devient une franche rigolade ce mépris profond de l'Ecole de la Pensée Unique pour la théorie pragmatique qu'est la Démocratie.
Rédigé par : arturh | 30 juillet 2008 à 14:46
Il serait tout de même bon (par exhaustivité dans le traîtement des faits et par honnêteté intellectuelle aussi...) que vous expliquiez pourquoi le président polonais refuse donc de signer ce traité (même ratifié par le Parlement).
A savoir qu'il prend en compte la promesse de campagne de l'actuel PM polonais (Donald Tusk), lors des dernières élections législatives polonaises, de faire insérer dans les textes fondamentaux polonais de nouvelles précisions garantissant la supériorité du droit national (polonais) sur la « Charte des Droits fondamentaux » (européenne), même officiellement acceptée.
Or la majorité du PM Tusk n'ayant pas encore votée ces "précisions", le Président polonais Kascynski refuse donc d'apporter son ultime blanc-seing de confirmation et se fait donc - en toute logique - tirer l'oreille.
De plus - sans évoquer davantage le processus « Lisbonne » actuellement en cours - on peut tout de même s'interroger sur la sincérité du consensus européen portant sur la « Charte des Droits fondamentaux » si ceux qui l'acceptent officiellement se mettent à truffer leurs textes de lois de dispositions spéciales pour en annuler toute valeur juridique.
Arguant là du fait qu'une partie importante de la population (et de l'électorat) polonais refuserait de voir leur "way of life" soumis en quoi que ce soit à la jurisprudence et à l'arbitrage des cours européennes.
Si j'osais un parallèle historique, je me permettrais donc de dire qu'un Etat membre de l'Union cherche actuellement, donc, à se garantir contre toute application concrète d'un texte qu'il a néanmoins quasiment ratifié. Aux Etats-Unis d'avant la guerre de sécession, on aurait parlé d'un processus de "nullification"...
C'est préocupant car ça pose la question de la cohésion de l'Union et de la "sincérité" de certaines récentes adhésions à l'UE (sur quel projet ?!). Mais il est vrai que les britanniques (notamment avec l'Euro) et les danois (dès 1992) avaient montré la voie...
En tout cas, avec les réticences irlandaises (bientôt traduites dans les textes en de nouveaux opting outs ?!), l'UE à 27 montre là singulièrement ses limites...
Rédigé par : Ronan | 06 août 2008 à 11:28