Le vendredi 14 septembre, le Parti socialiste s’est égaré dans un incroyable débat avec le PCF et la LCR (notons également la présence des Verts) à l’occasion de la "fête de l’Humanité". François Hollande, Olivier Besancenot, Marie-George Buffet et Cécile Duflot ont promis de se revoir bientôt. Ils n’ont pourtant plus rien à faire ensemble. La politique européenne en atteste de manière fondamentale ainsi que la politique nationale. Je me demande, par exemple, ce que peut bien signifier le simple fait d’une telle rencontre au moment où s’engage la réforme des «régimes spéciaux», car cette fois, contrairement à Lionel Jospin en 1995-1997, le PS n’osera plus s’opposer au principe. Je note qu'au milieu de cette petite foule tragi-comique chantant «l’Internationale» (!), François Hollande a voulu déclarer : «Le PS ne s’en sortira pas seul. Moi, je suis pour des listes de rassemblement de toute la gauche pour les municipales» (Libération du 17/09/2007). Dans le même instant, nombre d’élus du PS tenteront de préparer des accords avec le Modem de François Bayrou.
J’adresse donc une question à François Hollande : envisage-t-il de passer des accords électoraux avec l’UMP ou est-il disposé à reconnaître publiquement une plus grande proximité politique avec la LCR ?
J'ai comme vous été surpris que, alors que l'on ne parle que de rénovation voir de refondation pour le PS, François Hollande aille se fourvoyer avec l'extrême-gauche.
La question des alliances du PS est pourtant essentielle mais ne peut se faire qu'une fois le fond clarifié. Une alliance avec les personnages que François a côtoyé sur cette tribune ne serait envisageable pour l'avenir que si Mélenchon prenait le pouvoir au PS ce qui me semble à la fois peu probable et peu souhaitable.
Le même weekend se tenait l'Université d'été du Modem. Malgrès toute la prudence que l'on doit avoir face à cette formation en gestation, l'exclure a priori me semble une faute grave. Plutôt que d'unir la gauche, nos institutions n'imposent-elles pas d'unir toute l'opposition républicaine ?
Rédigé par : Valéry-Xavier Lentz | 17 septembre 2007 à 13:16
A ce jour, seuls le PS et l'UMP sont capables d'accéder au pouvoir, puis de gouverner sans avoir le choix entre faire n'importe quoi ou fouler au pied tous les engagements électoraux. Pour autant, l'un et l'autre ont grand besoin du vote centriste. Or François Bayrou, on l'aura compris, ne veut pas être un supplétif. Il ne peut se résoudre à ranger son Mouvement derrière un Parti socialiste quantitativement dominant mais idéologiquement égaré. Pour le Modem, ce genre de réunion tend à renforcer la thèse qu'il est possible d'opérer un bouleversement de l'opposition au profit de Bayrou. Un PS jouant à nouveau la comédie du gauchisme exaspèrera la plupart de ses électeurs et inquiètera bon nombre de ses élus. Les scrutins de 2008, 2009 et 2010 offriront aux socialistes autant d'occasions de se demander aux côtés de qui ils veulent demander aux Français de leur confier une fois encore le pouvoir d'administrer les villes, les départements et les régions ou celui de siéger au Parlement européen.
Rédigé par : Reynié | 17 septembre 2007 à 15:36