L’une des grandes particularités de l’Union européenne est d’être le résultat d’une convergence et d’une coordination des politiques nationales, tandis que les gouvernements nationaux rechignent, voire se refusent, à défendre et promouvoir l’idée européenne. On sait que les gouvernements nationaux utilisent plus volontiers l’Union pour détourner vers elle les foudres du mécontentement public. Au gouvernement, on fait l’Europe sans le dire, dans l’opposition on défait l’idée européenne, voire l’Europe. Ainsi, entre 1997 et 2002, le Parti communiste a participé au gouvernement de Lionel Jospin. A ce titre, le PCF a été l’artisan de l’Europe pendant un quinquennat. Sans renoncer à son discours anti-européen, le Parti communiste laisse cependant ses ministres fabriquer les directives qu’il dénonce avec force. Le ministre communiste des Transports, Jean-Claude Gayssot, ancien cheminot, est ainsi l’un des pères de la directive relative au développement des chemins de fer communautaires du 15 mars 2001. Elle était accompagnée de la directive sur les licences des entreprises dans ce même domaine. On peut donc établir que le Parti communiste français a contribué activement à la libéralisation du marché européen des transports ferroviaires, dont il sera le critique intraitable, avant, pendant et après. Parmi les membres du cabinet du ministre, on trouvait, entre 1997 et 1999, Yves Salesse, qui deviendra le président de la Fondation Copernic, l’un des acteurs les plus déterminés de la campagne du Non. On peut revenir à la page d’accueil du «Collectif du 29 mai», piloté par le PCF, pour deviner les contradictions futures que renferme ce jeu politique, à l’approche d’élections nationales (ici).
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