Des militants du Front national ont placardé leur affiche. Quelques adversaires ont tenté de l’arracher, sans grand succès. Si vous agrandissez l’image, en cliquant dessus, vous pourrez lire des inscriptions furieuses, comme en surimposition. Le Front national est l’archétype du parti anti-européen, avec le Parti communiste qui, plus ancien, n’a jamais soutenu aucun des traités qui ont fait l’Union. Les deux partis semblent se combattre âprement. Le Front national affirme son nationalisme tandis que le Parti communiste se réclame de l’internationalisme. Dans les faits, en vingt-cinq ans, le Front national a pris au Parti communiste la plupart de ses électeurs. Mais le combat est confus, puisque les deux formations peuvent se retrouver dans le même camp. L’Union européenne est l’une de leurs cibles communes. En 1992, lors du référendum sur le traité de Maastricht, PCF et FN ont ensemble tenté d’obtenir le rejet du texte, en vain. En 2005, lors du référendum sur le Traité établissant une Constitution pour l’Europe, ils ont partagé le même objectif, une fois encore, obtenant cette fois ce qu’ils cherchaient depuis longtemps. Le 29 mai 2005 est par ailleurs le premier scrutin qui a vu le Front national figurer parmi les vainqueurs. Les formations nationalistes et populistes auront le vent en poupe en l'absence d'une réponse européenne aux problèmes économiques et sociaux. Les forces qui veulent la fragmentation du Continent progressent en raison de l'affaiblissement ou de la démobilisation des forces qui oeuvrent à son unification.
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