Opinion européenne - Dominique Reynié

Tensions au coeur des sociétés européennes (je n'arrive pas à cadrer la vidéo...)

Tension (2) : Reynié - durcissement des sociétés... par noop

 

Populismes : la pente fatale,

par Dominique Reynié

Auguste Comte et l'opinion publique

Pour celles et ceux qui s'intéressent à la question de l'opinion publique ou à Auguste Comte, je me permets de signaler mon article que vient de publier la revue Archives de philosophie : «L’opinion publique organique. Auguste Comte et la vraie théorie de l’opinion publique».

La formule «vraie théorie de l'opinion publique» est d'Auguste Comte. Voici le résumé de mon article : «Auguste Comte accorde à l’opinion publique une place centrale dans sa sociologie et, par voie de conséquence, dans la politique qu’il en déduit. Cet intérêt le distingue dans son temps comme dans la tradition sociologique. La singularité d’Auguste Comte s’affirme surtout dans l’analyse qu’il fait de l’opinion publique, lui attribuant le statut de force sociale par excellence, jouant d’abord un rôle majeur, au cours de la phase intermédiaire, dans la résistance de la société aux forces de dispersion, puis, à l’âge positif, un rôle de gouvernement des affections bienveillantes et du lien social. C’est l’opinion publique organique. La tâche de défendre la société assignée par Auguste Comte à la philosophie positive, place ainsi la sociologie dans une relation symbiotique avec l’opinion publique.»

En raison du thème de ce blog, je précise que cette étude laisse cependant de côté la question de la «république occidentale», par laquelle Comte désigne cette union européenne dont il annonce l'avènement, en lien étroit avec sa théorie de l'opinion publique.

Archives de philosophie, printemps 2007, tome 70, pp. 95-114. Ce numéro a été coordonné par Michel Bourdeau, lui-même auteur de la contribution : «Où en est la politique positive ?», qui est le titre de ce numéro réunissant également les articles de Mike Gane : «Fétichisme et politique positive» ; Frédéric Brahami : «Sortir du cercle. Auguste Comte, la critique et les rétrogrades» ; Vincent Gullin : «La question de l'égalité des sexes dans la correspondance Comte-Mill : une approche méthodologique» ; et Thierry Leterre : «L'art de vivre ensemble. Science politique et sociologie chez Comte».

Pour les lecteurs de Comte, je signale enfin la présentation critique par Michel Bourdeau de deux ouvrages récents et remarquables consacrés au fondateur du positivisme, celui de Bruno Karsenti, Politique de l'esprit, Paris, Hermann, 2006 ; celui de Guillaume Le Blanc, L'esprit des sciences humaines, Paris, Vrin, 2005.