L’histoire devient pénible pour nos amis Italiens. Au cœur d’une crise sans précédent, un grand sommet international devait avoir lieu dans ce pays magnifique auquel doivent tant l’économie politique, la théorie des institutions ou les doctrines du gouvernement. En Italie, nous aurions pu contribuer à repenser l’ordre du monde, oeuvrer à l'arrivée des nouvelles grandes puissances dans le cénacle des Etats éminents, accueillir les pays d’Afrique, inscrire la lutte contre la famine et contre le réchauffement climatique au cœur de la nouvelle régulation planétaire. Mais le dernier « G8 », car il n'y en aura pas d'autre, ne sera pas cela. Le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, a préféré parasiter grossièrement, pour son tout petit compte personnel ce grand rendez-vous planétaire. On ne parle que de photos scabreuses, dans une ambiance médiatique lamentable. Dans le domaine de la vulgarité, en effet, c’est un sommet. Parachevant le tout, ce viel enfant ridicule décide d’inviter ses homologues au milieu des décombres. On ne voit que des ruines. Quel spectacle pour le monde entier ! C’est un acte manqué colossal, et si ces images surréalistes de femmes et d'hommes de pouvoir visitant poliment des maisons effondrées peuvent rappeler ce que fut le cinéma italien du temps de sa splendeur, elles évoquent surtout le déclin de l’Europe.
Crédit photo : Franz Maga, sur Flickr.
Les commentaires récents