2009. Vingt ans après l'effondrement du communisme. Lors de mon dernier séjour à Moscou, fin mars, j'ai pu assister à une manifestation organisée par le Parti communiste de Russie (Russie rouge). L'assemblée était clairsemée et très âgée,comme le pays lui-même (Russie blanche). La crise redonne un peu de vie à ce parti qui n'est plus que l'ombre de lui-même, mais l'histoire ne se répète pas, sinon sous la forme d'une farce, comme le notait Marx. Le Parti communiste russe ne pèse pas rien, entre 8% et 27% selon les scrutins et les moments. Il possède 57 sièges à la Douma, ce qui en fait le principal parti d'opposition à la politique de Poutine. D'opposition ? Là est la question, car on soupçonne ses dirigeants et son chef en particulier, Gemnady Zyuganov, d'entretenir de trop étroites relations avec le Kremlin. Une farce sinistre ? Oui, et d'autant plus sinistre si l'on songe à cette poignée de retraités misérables, oubliés de tous, venus bravement interpeller le pouvoir, à deux pas du Kremlin, juste devant l'hôtel Continental, là même où descendaient jadis les huiles du PCF et tous les notables de la planète pourtant divisée.
Crédit photo : Dominique Reynié
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