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Commentaires

Valéry

Vous auriez pu au moins copier la 4e de couverture :-)

Echoes

Monsieur,
Volontairement en bon séide du libéralisme, vous répétez que JL Mélenchon est l'égal de Le Pen et qu'ils s'opposent aux élites. Vous savez pertinemment que JL Mélenchon s'oppose aux oligarques et non aux élites. Vous profitez de la tribune que vous accorde Calvi pour diffuser votre pensée libérale sans contadiction et tout ceci n'est pas très honnête intellectuellement. Vous seriez sans aucun doute à la peine dans un débat avec M Mélenchon.
M Calvi, quand il vous présente, serait d'ailleurs bien avisé de préciser la tendance de votre fondation.

Beñat

Je suis membre du Parti Nationaliste Basque qui est fondamentalement pro-européen, avant même la seconde guerre mondiale, même si cela ne saute pas aux yeux, de prime abord !


Pour l'instant, j'ai uniquemment écouté votre entretien avec M. Colombani, sur Public Sénat. Cela donne envie d'acheter votre livre. Bien joué !

La tendance de ce débat est à ranger nos mouvements "régionalistes " dans se sac du populisme patrimonial. Attention à ne pas associer a priori et systématiquement identité à repli. L'identité en soi peut conduire au meilleur comme au pire. Des mouvements comme la Lega nord ou le Vlaams Belang sont certes schématiquement les versions italienne et flamande du FN français. Ce n'est pas du tout le cas ni du NVA flamand ou du SNP écossais me semble-t-il.

Je ne m'affirme pas Basque contre le français. Je suis Basque, tout simplement, mais la pérennité de notre langue ou de notre culture est très précaire et exige notamment un travail constant sur le terrain politique. Nous sommes critiques à l'égard de l'Etat français, pas envers les Français ou les Françaises, en tant que personnes. Comme beaucoup ici, je suis bascophone, francophone, castillanophone et dans une moindre mesure, anglophone.

D'autre part, le rapport à l'autre peut être conflicturelle sans que le facteur de xénophobie, de rejet de l'autre différent en soit la source. L'attitude des Flamands ou des Catalans modérés est avant tout aujourd'hui, une exigence de bonne gestion de leurs aides après des années et des années de subventions publiques et la nécessité de promouvoir davantage la notion de prise en charge, bénéfiques à tous.

Chacun est soumis à des droits (solidarité ou exigence de résultat) et à des devoirs (obligation de résultat et solidarité pour faire simple).

Même si notre mouvement a toujours accepté que les institutions basques abondent le fonds de péréquation interrégional espagnol, il s'agit tout de même d'une limite imposée, puisque nous sommes contraints à une solidarité avant tout envers les autres régions espagnoles. S'agit-il de celles qui en Europe ou dans le monde en ont le plus besoin ? Il est vrai qu'aujourd'hui et la crise en Espagne, cette question se pose avec moins d'acuité.

D'autres phénomènes aussi entrent en ligne de compte, dans le changement structurel économique lié à la globalisation. Des entrepreneurs basques ou catalans, autrefois liés au marché espagnol en sont aujourd'hui largement déliés et encore davantage depuis la crise avec le décrochage économique. Ces entrepreneurs de tradition "nationaliste " vendent davantage leurs produits à l'international. Ils ont de ce fait moins de complexe envers une indépendance basque ou catalane en Europe. Cela est un changement de fond structurel redoutable, à terme, à mon avis.

Un principe comme celui de la subsidiarité, au fondement du fédéralisme et contraire à la culture française égalitariste étatiste me paraît urgent à promouvoir pour à la fois rapprocher l'Europe des citoyens et limiter les dangers de la dérive identitaire dans une Europe unie parce que fédérale.

Reynié

@Beñat, un grand merci pour votre commentaire substantiel et très éclairant. Je vous suis reconnaissant en particulier de pointer les risques d'amalgame. Tout régionalisme, tout "séparatisme" ou tout "indépendantisme" n'est pas en effet nécessairement une expression du populisme patrimonial qui prospère aujourd'hui en Europe.
Cordialement,
Dominique Reynié

Beñat

Quelques réflexions pêle mêle (I)...

Merci de votre indulgence, ce commentaire n'étant pas très ordonné, en ce week end ensoleillé qui incitait à la flânnerie plutôt qu'à la rigueur. En Finlande, l'actualité nous rattrape malheureusement.


Lors du débat sur Public Sénat, vous évoquez la nécessité de repenser les transformations ethno-culturelles en cours, en pensant en particulier, à l'Islam et aux pratiques religieuses engendrées. Le domaine ethno-culturel concerne cet héritage historique reçu et/ou choisi qui englobe aussi bien la religion, la culture au sens large, langue et culture, modes de vie ou autrefois, la race ou plutôt le fantasme de la race, avec les monstruosités historiques connues. Dans le cadre de la race, le déterminisme étant absolu. On n'a pas le choix de ses gênes. Pas étonnant que cette notion soit sensible. Elle est chargée d'un passé récent dramatique. Elle ne renvoie pas spontanément à un idéal du bonheur. Elle renvoie par contre à un risque, celui de la tension, de l'opposition, de la non intégration du différent ou de l'invasion par le différent. Elle est particulièrement sensible dans un pays qui comme la France a aussi construit sa nation civique, depuis deux siècles, en concurrence avec la « nation ethnique » allemande. Et pourtant, elle permet de reconnaître la notion même de différence.


Très largement, à mon avis, la pensée républicaine française refuse de penser cette réalité et cette diversité ethnoculturelle, en mouvement. Elle est a priori de l'ordre du passé ou du privé. L'espace commun, républicain étant celui où chacun laisse sa différence, dangereuse par essence, à la maison pour vivre ensemble. Franchement, l'histoire des signes ostentatoires n'avait fait guère de débat qu'en France, autant que je me souvienne. Pourquoi porter une petite croix engendrerait en soi une menace à la vie sociale ? N'est-elle pas en soi, une ouverture possible pour comprendre l'autre ? J'en parle d'autant plus facilement étant agnostique, un « centriste de la religion » en quelque sorte.
Comme si par ailleurs, la langue et la culture françaises ne répondaient pas aussi à une réalité ethno-culturelle qui tient à s'ignorer. En 2011, l'Etat n'a plus à créer de nation française. Aujourd'hui, le petit ou la petite Française a davantage de chances d'hériter de ses parents ou de ses grands parents, la langue de Molière et les CD de Johnny que la langue de Mistral et des troubadours. La France devient même ethnoculturellement « pur », à l'image de l'Allemagne, son rival historique, même si fort heureusement, le bilinguisme ou même le plurilinguisme progressent. Drôle de retournement de l'histoire. Ce monolinguisme dominant favorise-t-il l'ouverture d'esprit et l'accueil ? Mais admettre cette réalité ethno-culturelle, n'est-ce pas remettre en cause un rapport de supériorité culturelle profondément ancrée dans l'inconscient collectif ? L'ethnique, les langues régionales ou celles des anciens colonisés, en l'occurence, le passé, l'instinct, face à la république, la langue française, le futur, le rationnalisme ?
Voici un extrait issu du programme socialiste récemment dévoilé, révélateur de cet esprit et de blocages mentaux : la France s’est construite « par la volonté générale, cet arrachement aux instincts et leur dépassement par la citoyenneté ».


Peut-on repenser les systèmes juridiques, à partir des changements ethnoculturels sans relativiser et promouvoir l'esprit d'égalité non seulement individuel, mais aussi, culturel et collectif ? Nos mouvements sont dans cet état d'esprit là, nés en partie du refus de l'infériorité culturelle. Hors de question de relier notre identité culturelle au passé révolu, pour au contraire l'associer à l'avenir et à la création. Comparée à celle de nos parents, notre génération accepte beaucoup moins cette infériorisation et adhère davantage à notre discours. Nos mouvements rencontrent aussi actuellement un réel succès, en Europe, sans doute, en partie, grâce à ce réflexe patrimonial, mais sans la fermeture et la xénophobie. En France aussi, le nationalisme corse modéré réalise actuellement une percée avec près de 30% des suffrages, lors des deux dernières élections. En Pays basque nord, nous sommes également à un sommet de 15%. L'Alsace vient d'élire un Conseiller Général d'Unser Land. Espagne, Grande Bretagne, Belgique, tous les « euro-régionalismes » sont à des sommets historiques. Un symbole : pour la première fois depuis le retour de la démocratie en Espagne, un maire « nationaliste » dirigera peut-être bientôt Barcelone, la métropole catalane ...

Beñat

Quelques réflexions pêle mêle ... (II et fin)


La principale institution en crise aujourd'hui, n'est-ce pas l'Etat pleinement souverain, par la légitimité du peuple, construction humaine de plus de deux siècles ? Les électeurs n'attendent-ils pas trop de cette institution et de cette élite politique qui n'a plus le pouvoir qu'on lui prête ? Est-ce un hasard si la France, incarnation de l'Etat central tout puissant et pays de forte immigration ait été le premier pays à connaître un mouvement populiste de type FN ? La crise de l'Europe, n'est-ce pas d'abord la crise de ces Etats, au coeur du pouvoir européen actuel ? Face à un problème d'une dimension qui dépasse leur taille, ont-ils d'abord, le réflexe d'exercer leur pouvoir ou celui de mutualiser, voire de le déléguer à d'autres échelles ? Sont-ils dans l'anticipation ou dans la réaction aux problèmes ?


Vous évoquez dans vos interviews les grandes variables de la pente fatale : déficits abyssaux, stagnation démographique européenne, stagnation de la croissance. Ce sont les Etats centraux qui sont avant tout en déficit. Même en France, pays le plus centralisé d'Europe de l'Ouest, près de 80% des investissements publics sont le fait des Collectivités territoriales. Dans les années 2000, les Européens ont convenu d'une grande ambition pour la croissance et la création d 'emplois, celle de l'économie de l'innovation, qui met en avant le facteur humain, notamment le besoin de rencontres, d'échanges physiques et l'accumulation d'informations. La régionalisation et la mondialisation sont indissociables de cette économie (cf Christian Blanc, notamment). Les Etats ont-ils promu cette économie ou l'ont-ils freiné ? Ont-ils favorisé ou ont-ils freiné même inconsciemment la croissance européenne ? Prenez les grands défis actuels, du climat, de l'immigration, de l'énergie, ils nécessitent tous de grandes orientations internationales et une gestion locale, en particulier, les sujets écologiques liés à la nature d'un territoire, sa géologie, sa proximité ou non à la mer, ...

Espérons que ce populisme ambiant ne soit pas une fatalité !

Espero dezagun biharko Europa gaur eraikiko dugula atzoko errealitatean finkaturik.

Agurrik beroenak.
Meilleures salutations.

Beñat

Beñat

Télespectateur régulier de C dans l'air, j'apprécie régulièrement vos interventions. Dans la foulée, j'en profite pour exprimer mon profond désaccord sur la supposée taille pertinente des régions qui semble être un thème consensuel. La commission Balladur proposait d'en regrouper, le candidat Villepin remet le couvert. Que des régions se regroupent, pourquoi pas ? Qu'elle le fasse au nom d'un principe de bonne gestion publique, c'est vraiment à prouver ! Disposer d'une capacité d'intervention financière supérieure pour de grands investissements publics, OK, pourquoi pas ? Cela passe-t-il forcément par une fusion institutionnelle et un éloignement du terrain ?
Les grands financements publics, ce sont des opportunités mais aussi des risques de gouffre financier. Autant nous sommes fiers de la détermination des dirigeants de notre Parti, à l'origine du succès actuel du musée Guggenheim et de la rénovation de Bilbao, autant, ce musée demeure aujourd'hui et pour demain un défi permanent. Quel est l'apport ou plutôt le coût des Vulcania et autres parcs de loisirs ou centres de vacances ? Une catastrophe financière notamment dans la commune de Jean Jaurès. On est dans une logique excessivement macro, alors qu'aujourd'hui, c'est bien souvent une multitude de projets de terrain qui manquent de soutien public, pas seulement financier, au demeurant. Près de 60% du PIB de la Communauté autonome basque dépend désormais de secteurs organisés en cluster. Les premiers d'entre eux ont été crées au début des années 90. Cette organisation n'est pas vorace en argent public, loin de là ! Elle est par contre exigeante en compétences humaines. Là-bas, la participation est liée à l'intérêt industriel intrinsèque et non à une quelconque incitation fiscale ou une aide financière.
Malgré leur appétit d'investissement, les régions françaises demeurent des nains financiers. De mémoire, les pouvoirs locaux gèrent un peu plus de 20% des finances publiques en France et assurent au passage près de 75% des investissements publics. L'Etat central est une grande machine à faire fonctionner par les recettes et la dette, les services nationaux et les grands mécanismes de redistribution.
Par contre, les Collectivités territoriales utilisent en moyenne environ 35 % des finances publiques, dans l'Union européenne. L'écart est significatif. La répartition de l'argent public est incomparable, le système régionalisé incitant et donnant les moyens à chaque Collectivité d'être autant de foyers générateurs d'initiatives, liés aux besoins des acteurs locaux. Je n'ai plus les références de l'étude. Exemple proche extrême : région Aquitaine, 3 millions d'habitants, 1 milliard d'euros de budget. Sa voisine, la Communauté autonome basque, 2,1 millions d'habitants, 12 milliards d'euros de budget. Dans le classement européen du PIB/ hab, les régions françaises régressent régulièrement, à l'exception de l'Ile de France. De nombreuses « petites régions » européennes sont des championnes ou parmi les premières dans leur pays. Elles sont souvent bien classées et progressent : Val d'Aoste, Rioja, Baléares, Sarre ... Le cas basque, première région « espagnole » est peut-être le plus spectaculaire, mais, il n'est pas isolé !
A l'heure où l'économie de l'innovation repose moins sur l'effet de taille que sur le facteur humain et les coopérations, les régions doivent-elles avant tout renforcer leurs compétences, leurs moyens financiers et humains ou s'agrandir en superficie, sans gagner en puissance, en se concentrant sur quelques projets, quelques zones urbaines et accroître l'effet de concentration ? Faut-il privilégier le soutien au monde divers des entreprises par le couple de terrain régions-PME ou celui traditionnel Etat-grandes entreprises ? Les grands discours de soutien à la PME sont-ils compatibles avec le maintien de politiques centralistes ?

Agurrik beroenak.
Meilleures salutations.

Beñat


Benat

Une erreur due au manque de relecture : la race ou son fantasme n'est pas du domaine ethno-culturel, centré sur l'héritage culturel.
Il n'y a pas de races humaines distinctes, mais un seul genre humain.
Le premier nationalisme basque, surgi à la fin du XIXème siècle a flirté à l'époque avec cette notion.
Elle est évidemment définitivement dépassée, aujourd'hui.

mickael.raillot@wanadoo.fr

Monsieur,
Je viens de lire votre livre sur le populisme, il m'a beaucoup interessée mais aussi intriguée, car vous avez du mal à mettre MR Sarbozy dans cette catégorie des populistes, et pourtant il passe, depuis qu'il est au pouvoir et maintenant en campagne, à monter les français les uns contre les autres, et aussi à chasser sur les terres de LEPEN...je suis désolée mais votre gêne est visible lorsque vous parlez chez Y.Calvi...dommage pour vous et aussi pour les téléspectateurs qu'on prend vraiment pour des imbéciles.
Bien sincèrement.

Roselyne Raillot.

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